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Instytut Sztuki (Warschau) [Editor]; Państwowy Instytut Sztuki (bis 1959) [Editor]; Stowarzyszenie Historyków Sztuki [Editor]
Biuletyn Historii Sztuki — 18.1956

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Nr. 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.41526#0323

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Abbe Szczęsny Dettloff
A PROPOS DE DEUX STATUES MONUMENTALES DE WROCŁAW DE LA
PREMIERE MOITIE DU XVe SlECLE

A 1’eglise Ste Dorothee a Wrocław se trouyaient,
jusqu’en 1937, deux statues gothiąues en pierre, incluses
dans deux rangóes de figures baroques pres des piliers
de la nef pricipale. Ces statues, qui se trouvent a pre-
sent au Musee National de Varsovie, representent le
Christ Souffrant ainsi que la Vierge et 1’Enfant, les
deux en grandeur naturelle. En 1937, au cours des
travaux de conservation, on a enleve sur ces statues
les peintures, datant du XVTIIe siecle, ce qui a permis
de decouvrir une peinture polychrome originale, datant
du Moyen Age.
Les sayants allemands n’ont consacre a ces monu-
mentu remarqua!bles qu’iun seul article (Wiese, 1922)
et quelques petites mentions. On n’etalt guere fixe sur
la datę de la creation de ces statues, que l’on situait
entre 1400 et 1440. Cependant on a remarque la simili-
tude entre le Christ .Souffrant de Wrocław et celui de
la cathedrale d’Ulm, oeuyre de Multscher, creee entre
1430 et 1435. Si 1’on n’a pas reussi a expliquer ce fait,
c’est surtout a cause des erreurs dans les dates presu-
mees de la creation des deux oeuvres. Les savants
allemands niaient, d’autre part, 1’origine commune du
Christ et de la Vierge et l’Enfant, attribuant chacune
des ces sculptures a un autre artiste.
Actuellement, etant donnę que les deux statues se
trouyent au Musee National de Varsovie, il est plus
facile d’etudier les problemes qui les concernent.il est
irrefutable que ces deux oeuvres denotent une parente
quant a leur formę et qu’elles sont d’une meme origine.
En effet le Christ Souffrant et la Vierge et l’Enfant
(Marla Media trix)- fonmenit ce qu’on apelle r„Imago
Pietatis”. D’autre part, la tendance a examiner surtout
les detatls for meto a eu pour consequence d’attribuer
a ces statues des dates de la creation trop anciennes (la
draperie ondulee cree les apparences du „style mou”).
En oibseryant l’expression de ces sculptures on voit
dairemeinit qu’elles n’onit rien de comimun avec les
poses artificielles des figures du XIVe siecle, en formę
de S, mais qu’au contraire leur attitude prouve une
connaissance approfondie des principes de la statique.
La construction du Christ est tres logique du point de
vue statique; on peut le constater p. ex. dans la posi-
tion des pieds: le gauche soutient Tensemible, tandis
que le droit est avance pour tenir en equilibre le corps,
penclhe vers la gauche, Si l’on habilMait le Christ d’une
robę longue et lourde, comme celle que porte la Vierge,
on pourrait voir qu’il ressemlble beaucoup, dans sa
construction, a la Vierge et que, par consequent, une
meme conception statique est a la base des deux com-
positions. On en deduit que le meme artiste deyait etre
l’auteur des deux statues.
Les deux oeuvres se rapprochent egalement par
l’expression des tetes, penchees en avant, pour souli-
gner la communion avec les fideles, et plus encore par
celle des yeux mi-clos. regardant en bas. Cette attitude
en quelque sorte .,sociale” de 1’artiste silesien n’appa-
rait pas aussi nettement chez Multscher.
II ne fait aucun doute que le Christ de 1’eglise Ste
Dorothee soit apparente a celui d’Ulm. Le remarqua-
ble sculpteur anonyme de Wrocław a du voir, au pre-
alable, l’oeuvre de Multscher, ainsi qu’en tdmoignent:

1’inclinaison des deux figures, le motif du demi-acte,
la composition des yetements et surtout la fonction du
manteau. Mais ce qui est plus important encore, c’est
l’expression du yisage: l’expression presque menaęante
du Christ de Multscher a ete remplacee dans l’oeuvre
de 1’artiste silesien par un Christ charitable sur le yi-
sage duquel on ne lit pas de souffrance. Cette expres-
sion du yisage rappelle le plus les oeuvres autrichien-
nes ayant le meme theme. Les affirmations des histo-
riens d’art allemands, soulignant le caractere autonome
de la conception d’Ulm, ne sont pas justes. Auparayant
deja nous trouvions dans differentes regions de l’Al-
lemagne et surtout en Autriche des „prototypes” de
cette conception, dont 1’influence a rayonne vers Wroc-
ław et en meme temps vers Ulm. (Le „Christ Souf-
frant“ de Rottmann-Seltztal en Styrie — oeuvre du
maitre de Grosslobming, eny. 1420—1425; le „Christ
Souffrant” de „Singentor” a la cathedrale de Vienne,
1436; celui de 1’eglise St. Michel a Vienne). II est
toutefois certain que 1’artiste silesien, familiarise avec
les oeuyreis- auitrichiiennesi, a ete impressionne surtout
par la sculpture d’Ulm.
La figurę de la Vierge ajoute a Tindtyidualite de
notre anonyme. Des analogies aussi precises que dans
le cas du Christ Souffrant sont difficiles a percevoir,
etant donnę le theme tres repandu de cette oeuyre.
Dans les etudes relatiyes aux „Belles Madones” on
attirait surtout 1’attention sur leur grace specifique,
sans remarquer qu’elles denotent une recherche de
certaines manifestations de la vie, quoique dans une
formę plus ou moins idealisee.
II seradit difficile de rattachcr la Vierge de 1’eglise
Ste Dorothee a un milieu determine. Cette sculpture
est avant tout une expression originale de l‘indivi-
dualite die rexc,ellent aritisite, qui — sans se detacher
de son epoque — a su donner une conception unique
en son genre. La statuę de Wrocław n‘offre pas
aujourd’hui une image complete des intentions de son
createur, ca.r deux elements essentiels de sa composa-
tion oht eite detruits: le cep de vigne tenu dans la
main droite a ete partiellement brise et 1’Enfant, sur
le bras gauche, a ete par deux fois remplace. Celui
que l’on voit aujourd’hui, datant du XIXe siecle, est
trop petit et ne s’harmonise pas avec 1’ensemble de
la statuę.
En ce qui concerne la datę de la creation de ces
statues, celles-ci etant d‘oeuvre du meme artiste et
dans sa conception du Christ 1‘auteur ayant ete in-
spire par roeuvre de Multscher datant des annees
1430—1435, il en resulte que les sitatues de 1’eglise Ste
Dorothee ont ete creees apres le „Christ Souffrant”
d’Ulm, mais toutefois avant le milieu du XVe siócle.
Notre sculpteur est un artiste progressiste, qui
s’ef£orce nettement, hien qu’encore timidement, de
resoudre les problemes de requilibre, ignores des
autres artistes de son epoque, Multscher excepte. Et
si, pour marquer cet equilibre, il ayance le genou de
la Madone et en laisse apparaitre la ligne malgre
le drape de la robę, on voit par ce detail, en appa-
rence secondaire, que le proibleme de requiliibre avait
pour lui une importance fondamentale. Meme Mul-
 
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