DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:Rozprawy
DOI Artikel:Michałkowa, Janina: Les tableaux de Jan Lievens dans les collections polonaises
DOI Seite / Zitierlink:https://doi.org/10.11588/diglit.41526#0406
JANINA MICHAŁKOWA
LES TABLEAUX DE JAN LIEYENS
DANS LES COLLECTIONS POLONAISES
A l’exposition au Musee National de Varsovie
„Rembrandt et ses contemporains” ont ete reunis
tous les tableaux de Jan Lievens qui se trouvent
dans les collections polonaises. Ils restent pour la
plupart inconnus dans la litterature specialiste; de
menie Hans Schneider n’en fait pas mention dans sa
monographie h Ils peuvent pourtant apporter des
elements nouveaux a la connaissance de l’oeuvre de
ce peintre interessant. Dans ce rapport nous allons
examiner quelques uns de ces elements. Nous ta-
cherons aussi de corriger quelques attributions er-
ronees parues au catalogue publie a l’occasion de cette
exposition 1 2.
En voici deux tableaux les plus originaux peints
le plus tót, vers 1625; „Garęon allumant la torche”
et son pendant „Garęon soufflant le brasier”3. Le
type de la composition — c’est a dire representation
d’une maniere fort plastique d’un personnage a mi-
corps sur un fond neutre — est extremement cara-
cteristique. Mais dans aucun tableau de debut de sa
carriere, Lievens n’a resolu le probleme de la lumiere
comme ce fut le cas dans le „Garęon allumant la
torche”. Dans ses autres tableaux de ce caractere, p.
ex. „Garęon jouant au tric-trac” d’une collection pri-
vee a la Haye, „Le Soldat buvant le vin” du Musee
de Berlin, ,.Vandtas” du Musee de Basanęon 4 et aussi
„Garęon soufflant le brasier” du Musee de Varso-
vie — la lumiere vient du cote et elle est plus dis-
1 Schneider H., Jan Lievens, Sein Leben und seine
Werke, Haarlem 1932. II ne connait que 2 tableaux de
Lievens dans les collections polonaises.
2 Rembrandt i jego krąg, Muzeum Narodowe w War-
szawie, katalog, Warszawa 1956. Voir la bibliographie
y contenue, speciallement, Simon K. E., Beitrdge zur
Malerei des Rembrandkreises. J. Lievens und Ter
Brugghen, Zwei Bilder des Lieuens in Wilanów, „Zeit-
schrift fiir Kunstgeschichte” V, 1936, p. 316, 317.
Benesch O., Die Rembrandtausstellung in Warschau,
„Kunstchronik” IX, 1956, p. 200 considere les tableaux
comme faisant partie de la serie des „cinq sens”.
3 Cfr. Rembrandt i jego krąg, nos 49, 48.
4 Schneider H., op. cit., nos 146, 124, 113.
5 Cfr. Carauaggio en de Nederlanden, Catalogus,
Utrecht en Antwerpen 1952, nos 59, 60. Dans la meme
publication la litterature sur le caravagisme de Rem-
brandt. Dernierement cette question a ete soulevee
persee; c’est donc une lumiere du genre ler Brug-
ghen. Dans le tableau de Varsovie, dont il est que-
stion, une forte lumiere vient du flambeau allume
et sa source se trouve a 1’interieur du tableau. Une
tache noire constituee par la main et la champe du
flambeau sur le fond clair du milieu du tableau, de-
vient un repoussoir typiquement caravagesque. C’est
un eclairage caracteristique pour Honthorst plutot et
il n’apparait dans aucun tableau de Lievens.
Ceci nous mene au probleme du caravagisme a
Leyde, probleme souleve recemment a propos des
elements caravagesques dans la periode de jeunesse
de Rembrandt5. Les deux tableaux de Varsovie, dont
le caractere caravagesque est incontestable, prou-
vent que Leyde tout comme Utrecht, Amsterdam,
Gouda, Delft ou Haarlem, a subit 1’influence de ce
mouvement si fort en Hollande 6. Cette tendance a at-
teint Leyde en meme temps que les autres centres
hollandais et elle a influence l’oeuvre de Lievens psut
etre d’une faęon plus forte que les oeuvres de ses
propres maitres Schooten et Lastman7. II parait
que les elements caravagesques de l’oeuvre de Lie-
vens n’ont pas ete suffisamment envisages ni dans la
monographie de Schneider, ni, non plus, a l’exposi-
tion de caravagisme neerlandais a Utrecht et An-
vers8, ou d’ailleurs les oeuvres de Lievens n’ont pas
ete exposees du tout.
par Benesch O., An Unknown Rembrandt Painting
oj the Leyden Period, „The Burlington Magazine”
XCVI, 1954, p. 134—135 et par le meme auteur „Ca-
ravaggism” in the drawings oj Rembrandt dans Actes
du XVIIme Congres International d’Histoire de l’art,
Amsterdam 1952, La Haye 1955, p. 345—404.
6 Sur les caravagistes hollandais — cfr. Schneider
A. von, Carauaggio und die Niederldnder, Marburg-
Lahn 1933, et Carauaggio en de Nederlanden, op. cit.
Le caravagisme de Gouda a ete aussi envisage par
Chudzikowski A., Nieznany obraz Woutera Crabetha.
Ze studiów nad carauaggionizmem, „Biuletyn Historii
Sztuki” XVI, 1954, p. 469—474.
7 Schneider H., op. cit., rattache a l’oeuvre de
Lastman un seul tableau de Lievens: „Hippocrate
visitant Democrite” collection van Hengel a Arnhem
(no 103).
8 Carauaggio en de Nederlanden, op. cit.
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LES TABLEAUX DE JAN LIEYENS
DANS LES COLLECTIONS POLONAISES
A l’exposition au Musee National de Varsovie
„Rembrandt et ses contemporains” ont ete reunis
tous les tableaux de Jan Lievens qui se trouvent
dans les collections polonaises. Ils restent pour la
plupart inconnus dans la litterature specialiste; de
menie Hans Schneider n’en fait pas mention dans sa
monographie h Ils peuvent pourtant apporter des
elements nouveaux a la connaissance de l’oeuvre de
ce peintre interessant. Dans ce rapport nous allons
examiner quelques uns de ces elements. Nous ta-
cherons aussi de corriger quelques attributions er-
ronees parues au catalogue publie a l’occasion de cette
exposition 1 2.
En voici deux tableaux les plus originaux peints
le plus tót, vers 1625; „Garęon allumant la torche”
et son pendant „Garęon soufflant le brasier”3. Le
type de la composition — c’est a dire representation
d’une maniere fort plastique d’un personnage a mi-
corps sur un fond neutre — est extremement cara-
cteristique. Mais dans aucun tableau de debut de sa
carriere, Lievens n’a resolu le probleme de la lumiere
comme ce fut le cas dans le „Garęon allumant la
torche”. Dans ses autres tableaux de ce caractere, p.
ex. „Garęon jouant au tric-trac” d’une collection pri-
vee a la Haye, „Le Soldat buvant le vin” du Musee
de Berlin, ,.Vandtas” du Musee de Basanęon 4 et aussi
„Garęon soufflant le brasier” du Musee de Varso-
vie — la lumiere vient du cote et elle est plus dis-
1 Schneider H., Jan Lievens, Sein Leben und seine
Werke, Haarlem 1932. II ne connait que 2 tableaux de
Lievens dans les collections polonaises.
2 Rembrandt i jego krąg, Muzeum Narodowe w War-
szawie, katalog, Warszawa 1956. Voir la bibliographie
y contenue, speciallement, Simon K. E., Beitrdge zur
Malerei des Rembrandkreises. J. Lievens und Ter
Brugghen, Zwei Bilder des Lieuens in Wilanów, „Zeit-
schrift fiir Kunstgeschichte” V, 1936, p. 316, 317.
Benesch O., Die Rembrandtausstellung in Warschau,
„Kunstchronik” IX, 1956, p. 200 considere les tableaux
comme faisant partie de la serie des „cinq sens”.
3 Cfr. Rembrandt i jego krąg, nos 49, 48.
4 Schneider H., op. cit., nos 146, 124, 113.
5 Cfr. Carauaggio en de Nederlanden, Catalogus,
Utrecht en Antwerpen 1952, nos 59, 60. Dans la meme
publication la litterature sur le caravagisme de Rem-
brandt. Dernierement cette question a ete soulevee
persee; c’est donc une lumiere du genre ler Brug-
ghen. Dans le tableau de Varsovie, dont il est que-
stion, une forte lumiere vient du flambeau allume
et sa source se trouve a 1’interieur du tableau. Une
tache noire constituee par la main et la champe du
flambeau sur le fond clair du milieu du tableau, de-
vient un repoussoir typiquement caravagesque. C’est
un eclairage caracteristique pour Honthorst plutot et
il n’apparait dans aucun tableau de Lievens.
Ceci nous mene au probleme du caravagisme a
Leyde, probleme souleve recemment a propos des
elements caravagesques dans la periode de jeunesse
de Rembrandt5. Les deux tableaux de Varsovie, dont
le caractere caravagesque est incontestable, prou-
vent que Leyde tout comme Utrecht, Amsterdam,
Gouda, Delft ou Haarlem, a subit 1’influence de ce
mouvement si fort en Hollande 6. Cette tendance a at-
teint Leyde en meme temps que les autres centres
hollandais et elle a influence l’oeuvre de Lievens psut
etre d’une faęon plus forte que les oeuvres de ses
propres maitres Schooten et Lastman7. II parait
que les elements caravagesques de l’oeuvre de Lie-
vens n’ont pas ete suffisamment envisages ni dans la
monographie de Schneider, ni, non plus, a l’exposi-
tion de caravagisme neerlandais a Utrecht et An-
vers8, ou d’ailleurs les oeuvres de Lievens n’ont pas
ete exposees du tout.
par Benesch O., An Unknown Rembrandt Painting
oj the Leyden Period, „The Burlington Magazine”
XCVI, 1954, p. 134—135 et par le meme auteur „Ca-
ravaggism” in the drawings oj Rembrandt dans Actes
du XVIIme Congres International d’Histoire de l’art,
Amsterdam 1952, La Haye 1955, p. 345—404.
6 Sur les caravagistes hollandais — cfr. Schneider
A. von, Carauaggio und die Niederldnder, Marburg-
Lahn 1933, et Carauaggio en de Nederlanden, op. cit.
Le caravagisme de Gouda a ete aussi envisage par
Chudzikowski A., Nieznany obraz Woutera Crabetha.
Ze studiów nad carauaggionizmem, „Biuletyn Historii
Sztuki” XVI, 1954, p. 469—474.
7 Schneider H., op. cit., rattache a l’oeuvre de
Lastman un seul tableau de Lievens: „Hippocrate
visitant Democrite” collection van Hengel a Arnhem
(no 103).
8 Carauaggio en de Nederlanden, op. cit.
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