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Marolles, Michel de
Tableaux Du Temple Des Muses: Tirez Du Cabinet De Feu Mr. Favereau ... & gravez en Tailles-douces par les meilleurs Maistres de son temps ... — Amsterdam, 1676 [Cicognara, 4722]

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https://doi.org/10.11588/diglit.4177#0010

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AVERTISSE





'Invention de tous ces Tableaux eft deuë à M» Favereau
Conseiller du Roy en sa Cour des Aydes à Paris, qui sans dou-
te avoit dessein d'en saire davantage, 6c d'y joindre des discours
sélon les idées qu'il en avoitconceuës, qu'il ne m'a pas efté sa-
cile de deviner sur une partie de deux que j'ay vus entre les
mainsdeM.son fils, du Cabinet duquel on a eu les figures,
qui ont donné sujet à cét Ouvrage, Je les ay disposées le mieux
qu'il m'a esté poisible , mais comme il n'y a pas grande suite, 6c qu'il seroit mal-
aisé d'y en mettre une, sélon l'ordre des temps , parce qu'il n'y a presque point de
Chronologie observée dans les Fables des Anciens, j'ay creu qu'il ne seroit pas mal
à propos de les arranger sélon les matières, 6c de les distribuer par livres. Toutes-
fois on auroit pû digérer ces matières d'autre façon, 6c si je m'en susle avisé du
commencement, au lieu desept Livres, j'y en aurois mis neuf, pour leur saire
porter les noms des Muses : Mais Hérodote ayant désia fait cela aux Livres de son
Histoire> ce n'auroit pas esté une chose nouvelle , quoy qu'il saut avouer, qu'elle
n'auroitpas esté de mauvaise grâce, pourveu que les sujets eusTent quadré à l'hu-
meur de chaque Mu se, oùilse fust peut-estre trouvé de la dissiculté, bien que les
Livres eusTent esté encore plus courts qu'ils ne sont. Ceux-cy regardent en quelque
façon toute la Nature, depuis la création de ses principes, jusques à leur de-
struttion. Le premier Livre traite de l'origine du Monde, de la première cor-
ruption de la Nature, du chastiment des vices, de la réparation des hommes, 6c
de leurs sécondes chutes. Le sécond qui traite des Amours des Dieux 6c des hom-
mes , marque le peu de correspondance qu'il y a bien souvent des choses de la terre,
à celles qui leur viennent du Ciel, & donne quelque idée de la première idolâtrie.
Le troisiémelivre, par son titre de la ChasiTe ] & des combats, sait connoiftre que
les hommes sont mal-heureux de se donner tant de peines pour des recherches inu-
tiles, & que s'il faut combattre comme Hercule, il saut fe resoudre à des travaux
insinis, & à ne prétendre point à la Couronne, qu'après avoir conftamment sous-
fert les plus grandes adversitez. Le quatrième qui parle des Dieux jumeaux, c'eft
à dire de Castor 6c de Pollux, 6c de plusieurs Divinitez marines, nous enseigne
le secours que les Nochers fe peuvent promettre du Ciel pendant les plus furieufes
tempeftes, 6c les biens & les maux qui peuvent arriver aux hommes, en s'expo-
sant à la fortune des eaux. Le cinquième traite prefque le mefme fujet, 6c y adjou-
ste les avantures de l'air, pour monstrer également les biens 6c les miferes qui nous
en peuvent arriver ; 6c que fi Leandre y Icare, 6c Narcifie en ont efté mai-traitez;
Arion, Persée -6c Andromède en ont esté savorifez. Lefixiéme de plufieurs chofes
mémorables fur la terre, regarde les recompenfes de la Vertu , & les chaftimens du
Vice dés la vie prefente, & montre par le Tableau deCasTandre, qu'on adjoufte
peu de foy aux prognoftiques de l'avenir ; 6c par celuy du Palladion , que le peuple
merveilleusement enclin à la fuperftition, attache fa prosperité 6c fa deftinée à une
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