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P Y R R H A. IV.
,**0 E Genre humain qui pour le débordement de së§
^MW^k v'iccs, vient de périr par celuy des eaux, nesere-
pare donc que par le moyen des pierres que deux
vieilles personnes voilées jettent par dessus leurs
tefr.es ! Les Oracles deThemis qui ont efté con-
suîtez sur ce sujet, ne leur en ont pas ordonné da-
'ùi&S&v vantage avec des termes fort ambigus, puisqu'ils
ne les ont obligez qu'à jetter derrière eux les os de leur grand'mere,
pourveu qu'ils ïuffent voilez, & qu'ils eufTent délié leur ceinture. II
cffc vray que d'abord Pyrrha qui ne comprenoit pas ce myftere, en fut
•scandalizée, ne pouvant ferefoudre à troubler le repos de fon Ayeule :
mais enfin Deucalion fon mary, de qui l'efprit parfaitement éclairé
tenoit beaucoup de la vivacité de celuy de fon pere, expliqua l'Ora-
cle, &confolafa femme, l'affeurant que les Dieux qui n'ordonnent
jamais rien d'impie, entendoient la Terre fous le nom de nostre grand*
mere, & les pierres qu'elle produit, par les os de noftre A yeule ; De
forte que s'eftant refolus d'en faire l'expérience, les cailloux qu'ils jet-
terent de leurs mains (qui le croiroit, fi nous n'en avions les témoigna-
ges de toute l'Antiquité ? ) s'amollirent; & s'eftans échauffez peu à
peu d'une chaleur vitale, Pyrrha fit paroiftre des filles nues aux yeux
des hommes qui ne faisoient que de naiftre. L'Auteur de ces Peintu-
res s'eft principalement arrefté au deffein de l'Ouvrage de Pyrrha, &
ne sait rien voir de celuy de Deucalion. Je ne sçay si c'en: à dessein :
mais comme il estoit fort galand, il pourroit bien eftre qu'il fe plaisoit
davantage à savoriser le sexe de Pyrrha, que celuy de Deucalion ;
Ce qui me sait imaginer qu'il a eu deffein d'en négliger icy la repreren-
tation. Et certes le peu d'espace qu'il a choisï dans un coin de fon
Tableau pour loger ce vertueux fils dePromethée, ne nous permet
prefque pas de le diseerner. Mais que cette fin de Déluge est bien re-
presentée ! Et de la saçon que ces Arbres parrôissent encore humides,
& qu'ils font encore chargez de limon, il est croyable que Prothée a
mené paistre sqn troupeau marin sur ces hautes Montagnes, & que les
D Poissons
Lïûm?tt1siœittls^-&**;ti6ZS&££^ .TV
P Y R R H A. IV.
,**0 E Genre humain qui pour le débordement de së§
^MW^k v'iccs, vient de périr par celuy des eaux, nesere-
pare donc que par le moyen des pierres que deux
vieilles personnes voilées jettent par dessus leurs
tefr.es ! Les Oracles deThemis qui ont efté con-
suîtez sur ce sujet, ne leur en ont pas ordonné da-
'ùi&S&v vantage avec des termes fort ambigus, puisqu'ils
ne les ont obligez qu'à jetter derrière eux les os de leur grand'mere,
pourveu qu'ils ïuffent voilez, & qu'ils eufTent délié leur ceinture. II
cffc vray que d'abord Pyrrha qui ne comprenoit pas ce myftere, en fut
•scandalizée, ne pouvant ferefoudre à troubler le repos de fon Ayeule :
mais enfin Deucalion fon mary, de qui l'efprit parfaitement éclairé
tenoit beaucoup de la vivacité de celuy de fon pere, expliqua l'Ora-
cle, &confolafa femme, l'affeurant que les Dieux qui n'ordonnent
jamais rien d'impie, entendoient la Terre fous le nom de nostre grand*
mere, & les pierres qu'elle produit, par les os de noftre A yeule ; De
forte que s'eftant refolus d'en faire l'expérience, les cailloux qu'ils jet-
terent de leurs mains (qui le croiroit, fi nous n'en avions les témoigna-
ges de toute l'Antiquité ? ) s'amollirent; & s'eftans échauffez peu à
peu d'une chaleur vitale, Pyrrha fit paroiftre des filles nues aux yeux
des hommes qui ne faisoient que de naiftre. L'Auteur de ces Peintu-
res s'eft principalement arrefté au deffein de l'Ouvrage de Pyrrha, &
ne sait rien voir de celuy de Deucalion. Je ne sçay si c'en: à dessein :
mais comme il estoit fort galand, il pourroit bien eftre qu'il fe plaisoit
davantage à savoriser le sexe de Pyrrha, que celuy de Deucalion ;
Ce qui me sait imaginer qu'il a eu deffein d'en négliger icy la repreren-
tation. Et certes le peu d'espace qu'il a choisï dans un coin de fon
Tableau pour loger ce vertueux fils dePromethée, ne nous permet
prefque pas de le diseerner. Mais que cette fin de Déluge est bien re-
presentée ! Et de la saçon que ces Arbres parrôissent encore humides,
& qu'ils font encore chargez de limon, il est croyable que Prothée a
mené paistre sqn troupeau marin sur ces hautes Montagnes, & que les
D Poissons