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Marolles, Michel de
Tableaux Du Temple Des Muses: Tirez Du Cabinet De Feu Mr. Favereau ... & gravez en Tailles-douces par les meilleurs Maistres de son temps ... — Amsterdam, 1676 [Cicognara, 4722]

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https://doi.org/10.11588/diglit.4177#0067

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'Est icy le Mont G:ucase, <k le lieu où ce grand
^^lf| corps est enchaisné il étroitement, a elle choifî
tout exprès pour l'y attacher , parce qu'il est
exempt de neige, afin que les boucles de ser qu'on
y a mifès pour l'accrocher, y tiennent plus ferme
dans les crampons qu'on y a enfoncez. Vukain &
Mercure qui en ont fait l'exécution, ont aussi pris
garde qu'il ne fuir, pas cîoûé si bas vers la plaine, que les hommes le
peu lient venir détacher, ny si haut qu'ils ne le pussent voir , pour estre
essrayez de l'exemple de Ton tourment. Le chemin pour arriver à ce
coupeau , est fort étroit : Les pierres en sont inaccessibks 3c raboteu-
ses, & la pente en est si droite qu'on ne s'y peut tenir debout. Sans
mentir le Peintre a bien exprimé la hauteur du rocher parla veuë qui
découvre au deiTous un grand païs dans un fort petit espace. Les au-
tres Montagnes n'y parroilTent que de petites eminences : & à peine
peut-on discerner à my-coste les villes, les Maisons champestres, & les
Forests. Les oyséaux qui s'élèvent si haut dans les nuè's, n'atteignent
presque pas à la moitié de la cime du Mont. Ce-malheureux captif de
qui les mains sont étendues de chaque costé sur le bord du précipice 3
s'appelle Promethée : Il est fils de Japet &deCIymene, &sepeut
vanter d'estre de la race de ces fameux Titans qui ébranlèrent le Trône
de Jupiter, & qui épouvantèrent le Ciel. Toutesfois ce n'est pas là
son crime : ceîuy qui l'a réduit en cét estat, n'est autre que d'avoir
partagé au des -avantage du Roy des Dieux, les osfrandes d'une victi-
me , dont il ne luy presenta que des os couverts de graiiTe, ce qui Tof-
fença tellement qu'il eut dessein de s'en vanger. Mais s'estant apperceu
qu'il avoir paistry des hommes de bouè*, & sur tout des femmes, avec
quelques animaux des plus (ubtils, & qu'il avoir dérobé du feu celeste
avec une baguette ou ferule pour en saire part aux Mortels, quoy que
ce fust le plus grand tresor des Dieux ; sans dissérer plus long-temps
son chastiment, il se resolut enfin de le punir de la sorte qu'il est icy
dépeint, avec cét oyseau carnassier qui luy vient incessamment ronger
le foye. Le feu qu'il avoir dérobé par le secours de la sage Minerve,
n'est pas oublié dans ce Tableau, où il pousse une assez gresse fumée,
F

corn-
 
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