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Marolles, Michel de
Tableaux Du Temple Des Muses: Tirez Du Cabinet De Feu Mr. Favereau ... & gravez en Tailles-douces par les meilleurs Maistres de son temps ... — Amsterdam, 1676 [Cicognara, 4722]

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https://doi.org/10.11588/diglit.4177#0041

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1E . D i t U p E,
se jetterent sur la Terre, ne pouvant loger dans leur liét tant d'eaux
étrangères qui estendoient leurs rives aussi loin que pouvoient courir
leurs vagues & leur impetuosité. Les colines & les petites montagnes
ne parohTent dé-ja non plus que les plaines des champs, parce que
Merée ayant rompu les ports & les rivages qui bornoient le cours des
eaux, fait un si grand marais pardessus, que sa largeur sans limites,
ravage tout ce qu'elle rencontre, entrainant avec soy les cailloux,
& les repaires des bestes farouches. Son épouventable roideur enseve-
lit les Hommes & les Animaux. Quelques-uns néanmoins eiïayent
de se sauver dans un si grand naufrage. Voyez cette femme nuë qui
grimpe sur le tronc de ce vieux arbre ébranché : elle s'imagine qu'elle
y sera en grande seureté: mais Neptune traîné sur son char humide,
entame de son trident la coste de cette montagne pour y marquer la
route de ses eaux. Cet homme qui se tient aux cornes de ce Taureau,
tend charitablement sa main à ce vieillard qui implore son secours.
Cette femme est touchée de pitié pour un enfant à demy noyé,
qu'une autre luy tend du milieu de l'abysme où elle est presque sub-
mergée. Py rrhe se plaint des Monstres d'une forme nouvelle, & Pro-
thée meine son troupeau marin sur les hautes montagnes. Les Poisfons
s'arrestent où voloient n'agueres les oyseaux : & les chiens & les
bœufs nagent snr flots pour gagner quelque lieu élevé. Les uns s'en
vont languir sur les sommets d'une montagne: les autres se tenant
heureux d'avoir trouvé un batteau, cherchent le port, & voguent au
mesme endroit, où peu auparavant ils avoient labouré. L'un nage sur
ses bleds, l'autre rame au deJTus de sà maison,& bien souvent de sa rame
il frappe les plus hauts toits de son village submergé. Les Nereïdes
s'émerveillent de voir des bois, des maisons & des villes dans leur hu-
mide sejour. Rien ne peut resister à un si grand ravage, & les oyfeaux
éperdus ne trouvant plus de lieu où reposer, la lassîtude les oblige de se
laisser tomber dans l'eau. Enfin la plus grande partie de ce qui vivoit
icy bas, périt dans le Déluge universel : & ce qui échapa le naufrage,
ne put éviter sa fin.

ANNO-
 
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