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https://doi.org/10.11588/diglit.4177#0311
%6o LES ALCIONS,
heurté Ponde leur fasse connoistre les endroits qui ne sont asiez bien
fortifiez, ou qui se laschent aux coups des vagues, pour les radou-
ber, tandis que les parties qui sont les mieux jointes, serafermissent
& se reiTerrentst fort , qu'il seroit mal-aisé de le rompre à coups de
pierres, ou de quelque ferrement que ce soit. Mais il n'y a rien de sî
admirable que la proportion &la figure intérieure de ce petit domi-
cile : car il est tel, qu'il ne reçoit, & n'admet à entrer dedans que la
seule femelle pour couver scs petits, eftant comme inaccessible à toute
autre chose, jusques à ne pouvoir pas mêmes recevoir une seule goutte
de l'eau de la Mer. Il serait, sélon le témoignage de Pline, sept jours
avant le solstice d'Hyver : & sept jours après, l'Alcion y fait ses œufs,
adjoustant que ce nid en: fabriqué d'une façon si admirable, que l'en-
trée en est fort estroite, & qu'il ressemble aucunement aux grandes
éponges: qu'il n'y a point de ferrement qui le pust entamer : & qu'il
faut ramener un grand coup pour le rompre, sans qu'on puisse juger
dequoy il est composé; qu'on tient néanmoins que ce soit d'arétes
fort aiguës de certains poisTons dont ils vivent.
Au reste , quels Rossignols en douceur de voix, quelle Hirondelle
en subtilité d'ouvrages, quelles Colombes en amour & privauté, Se
quelles Abeilles en artifice, pourroient estre mis en comparaison avec
les Alcions? Ou de qui est.ee que la Nature respe&e davantage la
naisïance, & les travaux? Les Alcions sont d'une taille un peu plus
grande que les Pasïereaux ; ils sont presque par tout de couleur azu-
rée, excepté qu'il y a des plumes incarnates & blanches, enplusieurs
endroits. Leur col est long & grêle, & les plus petits chantent com-
munément dans les roseaux : mais c'est chose fort rare que d'en voir,
encore ne se montrent-ils jamais qu'au mois d'Octobre, & vers le
temps des fejstkes, lors qu'ils voltigent autour des vaisseaux, d'où
ils se retirent tout aussi-tost dans leurs petites logettes. Ils font leurs
petits au mois de Décembre; & environ cette saison , on appelle ces
jours-là Alciomdes, durant lesqueîs la Mer serend parfaitement na-
vigable , mais principalement celle de Sicile : car aux autres endroits,
bien que la Mer soit plus calme que decoustume, si est-eeque celle-
cy est la plus douce, & la plus traitable de toutes. Les Poètes qui par-
lent de l'origine de toutes choses, aussi bien que les Philosophes,
n'ont point manqué de diseourir de celle des Alcions. Ilsdisentque
Ceïx Roy deTrachine en ThesTalie, fils de cet Astrequi paroist au
matin le premier pour appeller l'Aurore, & qui se couche au soir le
dernier de tous3 epousa la belle Alcione fille d'Eole Roy des vents:
&
heurté Ponde leur fasse connoistre les endroits qui ne sont asiez bien
fortifiez, ou qui se laschent aux coups des vagues, pour les radou-
ber, tandis que les parties qui sont les mieux jointes, serafermissent
& se reiTerrentst fort , qu'il seroit mal-aisé de le rompre à coups de
pierres, ou de quelque ferrement que ce soit. Mais il n'y a rien de sî
admirable que la proportion &la figure intérieure de ce petit domi-
cile : car il est tel, qu'il ne reçoit, & n'admet à entrer dedans que la
seule femelle pour couver scs petits, eftant comme inaccessible à toute
autre chose, jusques à ne pouvoir pas mêmes recevoir une seule goutte
de l'eau de la Mer. Il serait, sélon le témoignage de Pline, sept jours
avant le solstice d'Hyver : & sept jours après, l'Alcion y fait ses œufs,
adjoustant que ce nid en: fabriqué d'une façon si admirable, que l'en-
trée en est fort estroite, & qu'il ressemble aucunement aux grandes
éponges: qu'il n'y a point de ferrement qui le pust entamer : & qu'il
faut ramener un grand coup pour le rompre, sans qu'on puisse juger
dequoy il est composé; qu'on tient néanmoins que ce soit d'arétes
fort aiguës de certains poisTons dont ils vivent.
Au reste , quels Rossignols en douceur de voix, quelle Hirondelle
en subtilité d'ouvrages, quelles Colombes en amour & privauté, Se
quelles Abeilles en artifice, pourroient estre mis en comparaison avec
les Alcions? Ou de qui est.ee que la Nature respe&e davantage la
naisïance, & les travaux? Les Alcions sont d'une taille un peu plus
grande que les Pasïereaux ; ils sont presque par tout de couleur azu-
rée, excepté qu'il y a des plumes incarnates & blanches, enplusieurs
endroits. Leur col est long & grêle, & les plus petits chantent com-
munément dans les roseaux : mais c'est chose fort rare que d'en voir,
encore ne se montrent-ils jamais qu'au mois d'Octobre, & vers le
temps des fejstkes, lors qu'ils voltigent autour des vaisseaux, d'où
ils se retirent tout aussi-tost dans leurs petites logettes. Ils font leurs
petits au mois de Décembre; & environ cette saison , on appelle ces
jours-là Alciomdes, durant lesqueîs la Mer serend parfaitement na-
vigable , mais principalement celle de Sicile : car aux autres endroits,
bien que la Mer soit plus calme que decoustume, si est-eeque celle-
cy est la plus douce, & la plus traitable de toutes. Les Poètes qui par-
lent de l'origine de toutes choses, aussi bien que les Philosophes,
n'ont point manqué de diseourir de celle des Alcions. Ilsdisentque
Ceïx Roy deTrachine en ThesTalie, fils de cet Astrequi paroist au
matin le premier pour appeller l'Aurore, & qui se couche au soir le
dernier de tous3 epousa la belle Alcione fille d'Eole Roy des vents:
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