Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Marolles, Michel de
Tableaux Du Temple Des Muses: Tirez Du Cabinet De Feu Mr. Favereau ... & gravez en Tailles-douces par les meilleurs Maistres de son temps ... — Amsterdam, 1676 [Cicognara, 4722]

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.4177#0552

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
47 6 L E S O
Elle s'éveille encore, & retourne à l'on-
M vrage;
De ftssms assoupis s'eflonne en jon courage ;
Baille , s'eftend les bras, srotte ses mûtes
yeux,
Pour ï ensant mis fur Veau porte Un penfer
aux deux,
Et jettant un regarâ vers l'autre qui se
joue
Tandis que les pavots sur fa tefte onfecoue,
' Veut l'appeller àsoy\ mais en ce dtux dessein
Le menton accable luy tombe dans le fein.
"Ensin dejpM la plume elle tombe eïïe-mejme,
Et par les trait s d'un songe en merveilles
supréme
N'eft pas fi-toftsoâmise à l'incertaine mort,
Qste d'une vie heureuse , elle apprend le
vray fort.
M- G o- Mais ensin M. Godeau E. de Vance, de qui

eau.

M M E I L.
la réputation eft si connue, Scqui escrit'
tousiours avec tant defuccez, le dépeint
ainli dans Tune de ses Hymnes.
Félicite des m fer a b le s,
Dont les charmes délicieux s
Malgré le sort capricieux,
Rendent tota les hommes ftmblaUes.
Enchanteur des ennuis cmfa?its9
Pere des mensonges plaïfans ,
Mort qui nous conferve la vie,
Sommeil qui vois fous tespavos
Toute la Nature ajfervie,
D'un Dieu toufiours veillant adore le reposl
Voilà ce que j'ay jugé de plus digne d'eftre
rapporté de divers Autheurs, sur tous les
sujets que m'ont souroy les Tableaux du
cabinet de seu M. Favereau, deffeignez par
les meilleurs Peintres de son temps, sur
les plus iîluftres Fables de l'Antiquité.

, Additions pour le Tableau des
Sirènes.
c i( ja v. j^E Poète Claudien a sait cette Epigram-
dien. me fur le mefme fujet. Les Sirènes
n dans ia Mer, fentent un mal délicieux: Ces
t« silles qui ont des ailes comme des oy féaux,
«« demeurent entre les écueils fremiftants de
t« Scyle, 8c l'avide Carybde : Ces doux mon-
s«ftres habitent des rochers mélodieux dans
«des eaux: les périls en font charmants, 8c
tt la terreur en eft agréable au milieu des
«£ slots. Bien qu'on eufteule ventenpoup-
«t pe, ou qu'il euft sait enfler les voiles d'un
«c navire pour Téloigner de leurs bords, la
«voix d'une seule de ces filles euft efté ca-
a pable de Tarrefter. On ne les vouloit point
6t quitter pour chercher des routes feures, 8c
«eîa haine du retour donnoit de la joye ;
«s Autëî faut-il avouer qu'il n'y avoit point de
«s douleur à" fouffrir ; 8c la mort y eftoit
« donnée par les propres mains de la volupté.
Dulce malupelago Sirent volucrefquepuellœ
Scylheos inter fremitus, avidamque Cha-
rybdïn,
Mufïca faxa sretis habit abant dulcia mon-
ftra,
Blanda pericla mam j ténor quoque gra-
tusin midis 9

Delatis licet hue incumberet aura carinis 3
Implejfent que finus venti depuppe fer entes ^
Fige bat vox una ratem : nectendere certum
Deletlabat iter redit us, odiumque juvabat:.
Nec dolor ullus erat. Mortem dabatipfa
voluptas.

Tour le Tableau deNiobé.
^Nge Politian sit l'Epig. fui vante, sur le a n g
fujet de^Niobé» changée en pierre. P o l
IN NIOBEM LAPIDEM.
Hoc est sepulchrum, intus cadaver non ha-
bens
Hoc eft cadaver, & sepulchrum non habem9
Sed eft idem cadaver & fepulchrum Jîbi.
Je l'ay ainfi rendue en vers.
Ce fepulchre eft fans corps : ce corps eft fans
fepulchre,
Mais a luy-wefme enfemble, il est sepul-
chre & corps.
Je n'ay pas icy mis des mots dissérents
pour les rimes femblables, afin de propor-
tionner davantage le jeu des paroles du
François avec celles du Latin, outre que
nous n'avons point de rimes à fepulchre , 8s
qu'il y en a peu h corps , qui font pourtant
les mots efîentiels de cette Epigramme.
T A-

î-
 
Annotationen