Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 1): L'Egypte — Paris, 1882

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.11733#0208

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
122

L'ÉGYPTE.

§ 7. — LA DÉCORATION.

Nous avons, jusqu'à présent, défini l'architecture égyptienne par le
caractère général de ses formes et par les principes de construction
qu'elle applique; il nous reste à donner une idée de la manière dont
elle entend la décoration. On peut caractériser en deux mots le parti
qu'elle a pris, pour orner les vastes surfaces, planes ou courbes, que
présente l'ample masse de ses édifices : partout, dans les dehors de
ses bâtiments comme dans les intérieurs, elle revêt la pierre d'une co-
loration riche et variée. Celle-ci n'est d'ailleurs pas fournie par une
simple juxtaposition de tons destinés à mieux accuser, par leurs diffé-
rences et leurs contrastes, les lignes maîtresses de l'édifice et à en faire
ressortir les moulures; elle n'est pas non plus produite, comme dans
certains systèmes de polychromie, par le tracé multicolore d'un dessin
tout d'ornement, plus ou moins compliqué.

Ce qui la constitue, à proprement parler, ce sont des groupes de
figures, dont les unes sont empruntées au règne végétal et les autres
au règne animal; à côté des oiseaux, des poissons ou des quadrupèdes,
on y voit l'homme dans tous les rôles et dans toutes les attitudes ; on
y rencontre aussi ces formes composites que l'imagination a créées
pour représenter les dieux.

Le procédé de Fintaille et celui du bas-relief prêtent souvent.leur
concours à cette peinture d'ornement. Les images dont elle se com-
pose et les inscriptions qui les expliquent sont tantôt gravées en creux,
tantôt modelées par une légère saillie; mais toujours, que la figure soit
dessinée par l'enfoncement ou par le relief de son contour, elle a sa
couleur propre qui la détache du fond.

Il y a donc, dans la décoration égyptienne, union intime et con-
stante de deux éléments qui, chez d'autres peuples, restent souvent
séparés. Le premier, c'est l'emploi de la couleur pour diversifier l'aspect
des surfaces et pour distinguer, par les oppositions et les nuances des
tons, les différents membres de l'architecture; c'est ce que l'on a pris
l'habitude d'appeler la polychromie. Le second, c'est la peinture s'ap-
pliquant à introduire partout la représentation de la vie et s'emparant,
à cette fin, du moindre champ que lui offre soit le parement du mur,
soit le fût de la colonne. Le décorateur ne se contente pas d'user des
jeux de la couleur pour faire valoir les formes de l'édifice et pour en
 
Annotationen