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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 1): L'Egypte — Paris, 1882

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https://doi.org/10.11588/diglit.11733#0332

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L'EGYPTE.

1res bien défini l'impression et le souvenir qu'elles laissent au voyageur :
a L'aspect général de ces monuments donne lieu à une observation
curieuse : leurs cimes, vues de très loin, produisent le même genre
d'effet que les sommités des hautes montagnes qui s'élancent et se dé-
coupent dans le ciel. Plus on s'approche, plus cet effet décroît. Cepen-
dant, quand vous n'êtes plus qu'à une petite distance de ces masses
régulières, vous êtes affecté d'une tout autre façon : c'est de la surprise
et de l'étonnement que vous ressentez, à mesure que vous gravissez la
côte. Enfin, lorsque vous touchez presque au pied de la grande Pyra-
mide, vous êtes saisi d'une émotion vive et puissante, tempérée par
une sorte de stupeur et d'accablement. Le sommet et les angles échap-
pent à la vue. Ce que vous éprouvez n'est point l'admiration qui éclate
à l'aspect d'un chef-d'œuvre de l'art, mais c'est une impression pro-
fonde. L'effet est dans la grandeur et la simplicité des formes, dans le
contraste et la disproportion entre la stature de l'homme et l'immensité
de l'ouvrage qui est sorti de sa main : l'œil ne peut le saisir; la pensée
même a de la peine à l'embrasser. C'est alors que l'on commence à
prendre une grande idée de cet amas de pierres taillées, accumulées
avec ordre à une hauteur prodigieuse. On voit des centaines d'assises
de deux cents pieds cubes et du poids de trente milliers ; on en voit des
milliers d'autres qui ne leur cèdent guère ; on les touche de la main, et
l'on cherche à comprendre quelle force a remué, charrié, élevé un si
grand nombre de pierres colossales, combien d'hommes y ont travaillé,
quel temps il leur a fallu, quels engins leur ont servi, et moins on peut
s'expliquer toutes ces choses, plus on admire la puissance qui se jouait
avec de tels obstacles1. »

S 3. — LA TOMBE DU MOYEN EMPIRE

Nous avons montré comment le mastaba, c'est-à-dire la plus ancienne
tombe des cimetières de Memphis, traduisait, par sa disposition et son
décor, les idées que les Égyptiens se faisaient de l'autre vie, comment
il en était l'expression la plus claire et la plus complète. Les œuvres les
plus sincères, dans les arts comme clans les lettres, et par suite les
œuvres qui ont le plus d'intérêt pour l'historien, ce sont celles qu'un
peuple crée dans sa jeunesse, par la libre expansion de ses forces vives,

i. Description de l'Egypte, Antiquités,i. V, p. 597.
 
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