Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 1): L'Egypte — Paris, 1882

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.11733#0686

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
600 L'ÉGYPTE.

logues, au lieu de l'être presque uniquement par des ingénieurs et des
égyptologues.

Jusqu'à plus ample informé, nous considérons donc comme très
vraisemblable que l'Egypte a parfois dressé la colonne, ainsi que
devaient le faire d'autres peuples, non plus comme sou Lien d'un pla-
fond, mais.comme un gigantesque piédestal, comme une forme déco-
rative qui se suffisait à elle-même et qui jouait, dans les ensembles,
un rôle indépendant. Ce serait d'ailleurs là, dans l'architecture égyp-
tienne, une innovation, une de ces tentatives qui appartiennent aux
derniers siècles de la monarchie. En Egypte même, comme ailleurs,
las de thèmes qui finissaient par s'user, on s'est dit un beau jour :

11 nous faut du nouveau, n'en fût-il plus au monde!

§ 7. — DÉTAIL DES FORMES MONUMENTALES.

L'Egypte a doue modifié plus d'une fois et de bien des manières
les proportions et le galbe, le modelé et le décor de sa colonne et de
son chapiteau; ses ordonnances présentent une variété presque infinie.
11 y a là une fertilité de ressources et une recherche du mieux qui ne
s'accordent guère avec cet aveugle respect de la tradition que l'on prête
à l'artiste égyptien. D'ailleurs, nous n'avons plus qu'une très faible par-
lie des créations de celte architecture ; que serait-ce donc si nous avions
conservé les monuments de Memphis et de la Basse-Egypte? Nous y
trouverions plus d'une colonne, plus d'un chapiteau qui présenteraient
des particularités curieuses, des formes et des détails dont nous
n'avons pas trouvé d'exemple, ni à Abydos, ni à Thèbes, ni dans les
spéos de la Nubie; nous y rencontrerions des dispositions qui différe-
raient à bien des égards de celles que nous avons étudiées dans les
édifices construits par les trois grandes dynasties thébaines.

En revanche, rien de moins varié que la modénature égyptienne.
Ce n'est point, comme en Assyrie, par la nature des matériaux que
s'explique cette uniformité; à la différence de la brique, le granit, le
grès et le calcaire se seraient prêtés à fournir les saillies et les creux,
d'où résultent ces beaux jeux d'ombre et de lumière que présentent
les moulures grecques. La vraie raison de cette indigence, il faut la
chercher dans l'habitude prise de couvrir d'une décoration sculptée
et peinte presque toutes les surfaces de l'édifice. Les moulures auraient
 
Annotationen