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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 1): L'Egypte — Paris, 1882

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https://doi.org/10.11588/diglit.11733#0590

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50 i L'ÉCrYPTE.

sur la scène de l'histoire. C'est dans cet inventaire que nous devrons
puiser pour signaler les emprunts directs ou indirects, les rencontres
fortuites ou les différences caractéristiques.

En Egypte, la sonde de l'historien, en s'enfonçant dans le passé,
descend à des profondeurs où elle n'arrive chez aucun aulre des peu-
ples de l'antiquité ; cependant elle est loin de parvenir jusqu'aux ori-
gines mômes du peuple et de sa civilisation. Malgré leur prodigieux'
vieillesse, les plus anciens même des monuments conservés nous trans-
portent au sein d'une société qui depuis longtemps est sortie de la
barbarie primitive ; l'art dont ils sont le produit n'est plus celui des
premiers essais et des tâtonnements incertains. Les siècles qui ont bâti
les mastaba et les pyramides de Gizeh ont déjà derrière eux tout un
passé très long cl très rempli. Ce passé, nulle part nous ne l'atteignons
directement ; mais nous le devinons, dans une certaine mesure, à l'em-
preinte qu'il a laissée sur le style et sur le goût de l'âge suivant. Cer-
tains des effets que recherche l'art de Memphis ne s'expliquent guère
que par les habitudes contractées pendant le cours d'une période an-
térieure ; dans l'étude des formes et des motifs qu'emploie l'architecte
égyptien, nous trouverons donc plus d'un exemple de ces survivances
et de ces emprunts, emprunts faits par la pierre au bois ou au métal,
emprunts faits par l'âge adulte aux pratiques de l'enfance et à ses sou-
venirs persistants.

S 2. — LES MATÉRIAUX.

En définissant les caractères généraux de l'architecture égyptienne,
nous avons énuméré les principales matières dont y dispose le con-
structeur, et nous avons dit quels caractères différents imprime à son
œuvre le choix de telle ou telle de ces matières. Nous n'ajouterons ici
qu'une observation; ce qui la provoque, c'est un préjugé très générale-
ment répandu.

Pour avoir vu quelques obélisques dressés sur les places de Rome
ou de Paris, on s'imagine souvent que les édifices de l'antique Egypte
étaient tous ou presque tous bâtis en granit ; cependant le granit ne
joue, dans la construction égyptienne, qu'un rôle très secondaire et
tout exceptionnel. Nous ne connaissons, dans toute l'Egypte, qu'un seul
édifice dont le corps soit de granit ; c'est ce vieux temple de Gizeh
qui est connu sous le nom de Temple du Sphinx (fig. 202 et 203) ;
 
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