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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 1): L'Egypte — Paris, 1882

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https://doi.org/10.11588/diglit.11733#0722

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636 L'ÉGYPTE.

se croire dépouillée et dépossédée de son corps. Quand se développe-
ront, avec le temps, la puissance et la richesse de l'Egypte, l'art aura
chez ce peuple de plus hautes aspirations : il s'élèvera, par degrés, à
la conception d'un certain idéal; mais, alors même qu'il aura les visées
les plus ambitieuses et qu'il aspirera le plus ouvertement au grand
style, il laissera toujours deviner ses origines : dans les plus nobles et
les plus heureusement composés des types qu'il aura créés, toujours
on sentira la trace et l'effet persistant des habitudes premières.

§ 2. — LA SCULPTURE SOUS L,'AN CI EN EMPIRE.

Ce sont les rochers de la péninsule du Sinaï qui nous ont gardé le
plus ancien monument de la sculpture égyptienne que l'on puisse, sinon
dater, du moins assigner à un règne dont la place soit fixée dans la
série chronologique. On voit, dans le ravin du Ouadimaghara, Snefrou,
le dernier roi de la troisième dynastie, écrasant de sa masse d'armes
un barbare terrassé devant lui. Si nous ne reproduisons pas ce bas-
relief, dont l'importance historique a souvent été signalée, c'est qu'il
est trop mal conservé pour offrir, au point de vue de l'art, un grand
intérêt1.

On possède d'ailleurs des monuments que les égyptologues croient
pouvoir faire remonter plus haut encore. Nous avons au Louvre trois
statues devant lesquelles l'historien ne saurait manquer de s'arrêter.

Il y en a deux, à peu près pareilles, où se lit le nom d'un person-
nage appelé Sépa, qui avait la dignité de prophète et de prêtre du
taureau blanc; la troisième est celle de la royale parente Nésa, qui
sans doute était sa femme (fîg. 427). Ces figures sont en calcaire
tendre. La coiffure, chez l'homme et chez la femme, ne peut être
qu'une perruque; taillée carrément, elle descend, chez Sépa, jusqu'aux
épaules, chez Nésa jusqu'aux seins. Sépa tient, de la main gauche,
une canne, et, de la main droite, qui se serre contre la hanche, le
sceptre nommé pat, signe du commandement. Il n'a d'autre vêtement
qu'une simple schenti, une sorte de pagne attaché par une ceinture
sans ornements. Le torse et les jambes sont nus ; celles-ci sont à demi

\. Tous les monuments du Ouadimaghara ont été reproduits dans les Denkmxler de
Lepsius. (Partie II, pl. 2, 39 et 61.) Il en existe des moulages.
 
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