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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 1): L'Egypte — Paris, 1882

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https://doi.org/10.11588/diglit.11733#0827

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CONVENTIONS DE LA SCULPTURE ÉGYPTIENNE. 741

§ 9. — DES PRINCIPALES CONVENTIONS DE LA SCULPTURE ÉGYPTIENNE.

Que l'art égyptien emploie le calcaire,le bois ou la pierre dure, qu'il
sculpte des colosses dans le flanc des falaises de grès ou qu'il fasse
tenir dans le chaton d'une bague l'image de ses dieux et de ses rois,
ses œuvres gardent toujours l'ineffaçable empreinte des idées sous
l'empire desquelles il s'est essayé tout d'abord à reproduire la forme
vivante; il est toujours demeuré fidèle aux tendances qu'il avait mani-
festées dès sa première enfance; il a gardé le même fonds de qualités et
de défauts ; il a continué de voir la nature des mêmes yeux ; il s'en est
tenu, jusqu'au dernier moment, aux modes d'interprétation qu'il avait
adoptés tout d'abord.

Ce qu'il nous reste à étudier, ce sont ces modes et ces procédés de
traduction, ces conventions qui se maintiennent alors même que le goût
change ; ce sont les traits qui sont communs à des œuvres dont l'exécu-
tion est assez différente ; ce sont ces caractères que l'on retrouve aussi
bien dans une figure contemporaine d'Amasis ou de Nectanèbe que
dans une statue de l'Ancien Empire.

Parmi les conventions auxquelles l'art égyptien est asservi dès ses
débuts et dont il restera l'esclave docile, il en est qui s'expliquent par
la nature même de l'esprit humain et par les conditions auxquelles il
est soumis quand il s'essaye, pour la première fois, à la figuration plas-
tique ; d'autres paraissent provenir de telles ou telles habitudes par-
ticulières qui sont propres à la civilisation égyptienne ; il en est enfin
dont la critique rendra raison surtout par des considérations toutes
techniques, en se demandant quelles matières les Égyptiens ont em-
ployées de préférence et de quels outils ils disposaient pour plier ces
matières à l'expression de leur pensée. Cette influence de la matière et
de l'outil sur l'œuvre d'art, on a trop souvent négligé d'en tenir
compte ; nous ne commettrons pas le même oubli.

Jetez les yeux sur un bas-relief égyptien : vous y remarquerez tout
d'abord certains partis pris, certains modes imparfaits de transcription
qui vous auront déjà frappé, soit chez d'autres peuples, dans d'autres
œuvres très anciennes, soit même tout près de vous, dans ces dessins
informes qui naissent sur le papier, sous le crayon de tout jeunes en-
fants. L'enfance de l'art et l'art de l'enfance se confondent.
 
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