Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 1): L'Egypte — Paris, 1882

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.11733#0934

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
ornait. Un des produits où se montrait le plus la supériorité de l'Egypte,
c'était son linge de lin. Parmi les toiles recueillies dans les tombes,
il en est qui égalent la finesse des meilleures mousselines de l'Inde ;
d'autres, au toucher, rappellent la soie, et, pour la régularité du tissu,
elles ont été comparées à nos plus belles batistes. On voit, par les
sculptures et les peintures, que certaines étoffes avaient la transpa-
rence de la gaze. Le linge de corps était d'ordinaire d'une blancheur
éblouissante; mais quelquefois il était teint en rouge, et d'autres fois
c'étaient seulement les bords qui étaient colorés d'une ou de plusieurs
bandes de rouge et d'indigo. Les dessins étaient ou composés sur le
métier, à même la trame, ou bien appliqués sur la toile, par un pro-
cédé qui donnait des résultats analogues à ceux de notre impression
sur étoffe; enfin, on mêlait aussi des fils d'or à certains tissus de luxe.
Mais où l'Egypte excellait surtout, c'était dans la broderie à l'aiguille.
Les chefs-d'œuvre que produisaient en ce genre ses brodeurs étaient
encore très recherchés à l'époque romaine1.

§ 0. — LE COMMERCE DE l'ÉGYPTE.

Plus encore que les gigantesques édifices de Thèbes et de Memphis,
plus que les colosses, que les bas-reliefs et que les peintures dont
ils étaient décorés, ce qui devait agir sur l'étranger en le rendant
le tributaire et l'élève de la civilisation égyptienne, c'était toute cette
industrie dont les produits commencèrent à se répandre au dehors
dès que, sous les princes thé bain s, l'Egypte se vit, de force ou de
gré, conduite à sortir de son isolement. Dès le Moyen Empire elle
ouvrait, elle entr'ouvrait tout au moins ses portes pour accueillir,
sur la frontière, certaines tribus de Sémites ou de Kouschites; con-
quise par les Hycsos, puis, quelques siècles après, maîtresse de la
Syrie, elle ne cessa plus dès lors d'être en relations suivies avec les
peuples voisins.

Ces relations eurent cependant un caractère très particulier. Durant
bien des siècles, il ne serait pas même venu à l'esprit d'un adorateur
d'Osiris que l'on pût vivre et mourir ailleurs que dans cette vallée

I. Martial, Epigrammata, XIV, LucAin, X, v. 141.
 
Annotationen