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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 3,1,1: Texte 1): Antiquités — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.5428#0006

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2

MÉMOIRE SUR LE NILOMÈTRE

Parmi les mohumcns que cette ville renferma, il étoit important, sur-tout,
de retrouver un nilomètre auquel les récits de quelques anciens voyageurs ont
donné de la célébrité (i).

La découverte de ce monument devoit, en effet, conduire à la solution de deux
questions du plus grand intérêt : l'une, sur la longueur de la coudée qui étoit en usage
chez les anciens Egyptiens pour mesurer l'accroissement du Nil; l'autre, sur la
quantité d'exhaussement qu'acquiert le lit de ce fleuve pendant un temps déterminé.

Le désir d'obtenir enfin quelques données certaines sur des questions depuis
si long-temps agitées, m'a fait entreprendre la recherche du monument dont il
s'agit. Je vais rapporter comment j'ai été dirige dans cette recherche, et quel en a
été le résultat.

Strabon, après avoir donné la description des principaux lieux de l'Egypte,
s'exprime ainsi en parlant de Syène et d'Eléphantine (2) :

« Syène et Eléphantine : la première, ville située- sur les confins de l'Egypte
» et de l'Ethiopie; la seconde , île placée dans le Nil , à un demi-stade et vis-à-vis
de Syène. Il y a là une ville qui possède un temple de Cneph et un nilomètre.
3> Ce nilomètre est un puits construit en pierres de taille sur la rive du fleuve,
» et dans lequel sont marques les plus grands, les moindres et les médiocres
» accroissemens du Nil; car l'eau de ce puits croit et décroît comme le fleuve,
» et i on a gravé sur sa paroi l'indication de ces diverses crues. »

(1) Strabon, f/v. xvii. HéliodoK, de rtblts ALthio-
vicis, liv. ix, pag. 442 et 443 » édition de Bourdelot.

(2) Nous croyons devoir mettre ici sous les yeux du
lecteur le texte même de Strabon:

H Ji 2uhVh , xg* » LMVcwnvn , h' jbSfi fin 4ff ofuv tHç
Ai^iomaç, [yjfù V A'r/j-n'.is -nihif ' «' </[' ai ml N€/acd <oçjiKiififyn ]

^vjmi? Vy.toç êv v.jutçzttfiù) , Xgl cv mvTH "ïïihiç îyovou. hqyv
KvovtpiJDç, yc/i NftAo/AtT&w * [xa^t^ Meuoxf. Eçi d% 7p N«-
Ac(u£Te/-oc] (rùv /uovohiïu Ka.'nav.&ja.Tp.ivov fin tm «Naak
çpictp, à/ £ &f ètrc£dotlç to Nt/A» o^cu/Gt^Tctf, putytçttç ri

ihcLyçrtç, yjj. I&çjuitmLç' ovvcwa.£aiYHv jb yj/ù (7vvm7nivoS<ôa4
tzJ ■mTsifxu) 71 cv tu'i <ppia.7t vJtop. E40Ù Vi êv tUi rci^ù) Çpictizç

Syene verb et Elephantina : altéra qu'idem in finibus
est /Etliiopice, et Aigypti urbs ; altéra insula dimidio
stadio in Nilo ante Syenem posita, inque ea urbs quœ
C/n/phidis templum habét, et Nilometrium. Hoc autein est
puteus quidam in Nili riva ex intégra lapide constructus,
in quo et maxirna et minima et mediocria TV/// incrementa
adnotatitur ; uam putei aqua cum Nilo pari ter crescit et
decrescit, Suntque in putei pariete notœ quœ dam insculptœ
incrementoruin , et perfectorum et aliorum. (Strabonis Re-
rum Geographicarum libri XVII; Lutetiae Parisiorum,
typisregiis, 1620; lib. xvn,p. 817.)

Une note très - curieuse de Casaubon sur ce passage
nous apprend qu'il a été corrompu dans tous les exem-
plaires de Strabon, tant manuscrits qu'imprimés, par des
demi-savans, qui ont changé le sens de cet auteur, en
lui faisant dire que le nilomètre d'Eléphantine étoit un
édifice monolithe, tandis que Strabon n'avoit pas voulu
dire autre chose , sinon que ce puits étoit construit de
cette espèce de matériaux que les architectes Romains

désignoient sous le nom de saxi quadrati, ou de pierres
de taille.

Voici cette note :

* Pag. dcccxvii. *jù Nwxo/t^iew[naV^ ui/xçiç].

Addidimus ex veteribus libris verba illa xjo.'tu.i&> Mtu<p.f. Sic
Hi liodorus, qui totum hune Strabonis locum descripsisse

\idelUr} 01 Ji THV Ti ÇpiaiioU 7Ï NtlM/u.i'T&lOV iJk.i*JI\>UU.V , TTil xj'

7»v Mf(U$/y 7nt£çi.7ftr'<nGV. De hoc puteo vide etiam Aristidem
in Aigyptio.

EW Ji 7b NmaoméTSiov aùv /m>vo\i^ù> Ka.n(TK.S\ja.(riù>ljcv firt tu
tr^ÊH th Ni/a» çpicLp.~\ Jta habetur hic locus in omnibus co-
dicibus scrij>tis editisque : mendosissimè ; quod facile nos
animadvertimus, quorum aures ferre non poterant hoc lo-
quendi genus (rùv /uovo^ira) ko.tkt. non nobis magis quàrn
Grœco solo universo inauditum. Poterarnus fortasse falli
nisi remansisset illud (rùv, cùm /ucvohi%)v œdificiorum etiam
pauïo ante sitfacta mentio : verùm ea nihil ad hune locum ;
legtndum enim est ovvic/uu a/?û» Ka.-n<nc&ja.ir,oSftov. Nam etiam
libro quinto eamdem vocem à librariis fuisse corruptam
ostendimus ; neque hoc tantùm, sed etiam apud Heliodo-
rum, libro no/10, quo loco videtur Strabonis hœc verba
descripsisse, idem error est commissus. Sic ille, 0/ Ji un te
çpioLTÎcw 75 NeihoutT&i-ov i Ju>wucra.y, tzJ xj* thV hlijutpiv 7tu£y.-rf.r,-
oiov, avv vÔ/aù) jdy (S tyçu AiÇeo xa.Ti<mwa.jy.îvov. Legendum hic
quoque est <ruvvo/uuo-. neque dubitamus apud Strabonem quo-
que priùs fuisse sçriptum <wnojxa> a/ç« ;// apud Heliodo-
rum ; quod postea semidoctus aliquis corrîgere voluit et in
/uovomQù) mutavit. Porrù oviyôuouç a/Sou? interpretatur Sui-
das pmyocAovç, o/uoi'ovç, et ajfert hoc exemplum incerti auc-
toris, ifyîejiï/AYitnz'm jiîiç Jouovç' loi y> 1% auuvôjuov m%}V
àmJofx-^lioç u>çi è a/'diu $ùcm?Ao}içdv VtJ thV Ktb yn; <rffli-m.\tyuv
'i^mça.nv. A'Iihi videtur Heliodorus, cùm addit à,
 
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