Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 3,1,1: Texte 1): Antiquités — Paris, 1809

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.5428#0015

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
DE L ILE D ELEPEIANTINE \ \

............nu.....

AT eOC TOT KTPIOT

€ni AOTKIOT

enAPxoT AirTnTOT... a ...

ANTONINOT KA

Mais ce n'est pas seulement parce que ces inscriptions constatent une époque
où i on se servoit du nilomètre d'Eléphantine, qu'elles méritent detre recueillies,
c'est particulièrement aussi parce qu'elles fournissent un moyen certain d'assigner
la quantité dont le fond du Nil s'est exhaussé depuis cette époque.

On en conclut, en effet, que, pendant le règne de Septime Sévère, quelques
inondations surmontoient l'extrémité de la dernière coudée, extrémité qui, lors
de la construction du nilomètre, marquoit sans doute leur plus grande hauteur:
or nous avons reconnu, par un nivellement exact, que cette extrémité se trouve
aujourd'hui à 241 centimètres au-dessous des plus fortes crues; d'où il suit que
le fond du Nil s'est exhaussé de cette quantité depuis l'érection du monument,
ou d'environ 2 1 1 centimètres depuis la date de l'inscription.

Septime Sévère parvint à l'empire l'an 193, et mourut l'an 211 de l'ère vul-
gaire : si donc on suppose que l'inscription ait été gravée vers le milieu de son
règne, le fond du Nil, en face de Syène, se sera élevé de 211 centimètres en
seize cents ans; ce qui donne 132 millimètres d'exhaussement par siècle.

Quoique les plus hautes inondations surpassassent déjà l'extrémité de la der-
nière coudée dès le temps de cet empereur, on continua néanmoins de faire usage
du nilomètre d'Éîéphantine, tant qu'il indiqua les crues moyennes , dont le retour
est le plus fréquent. Ilparoît même qu'il servit encore lorsque l'Egypte eut embrassé
le christianisme ; c'est du moins ce que semble indiquer une croix Copte gravée
au-dessus de la vingtième coudée, où les premiers Chrétiens la placèrent peut-
être comme une espèce de talisman contre des inondations trop foibles.

Quant à la construction de cet édifice, je ne crois pas qu'on puisse en faire remon-
ter la date au-delà des Ptoîémées. Les caractères numériques qui distinguent chaque
coudée, prouvent qu'il est l'ouvrage des Grecs, sans qu'on puisse s'autoriser des
hiéroglyphes et de l'allégorie sculptée sur un des murs de la chambre supérieure,
pour lui donner une plus haute antiquité.

L'usage d'un nilomètre marquant les plus hautes inondations lors de son éta-
blissement, doit nécessairement se borner à l'espace de cinq ou six cents ans,
passé lesquels on sera obligé de l'abandonner ou d'ajouter de nouvelles divisions
au-dessus des anciennes, pour racheter les divisions inférieures devenues inutiles
par l'exhaussement du lit du fleuve et du sol de la vallée.

Ici les faits s'accumulent ; et je pourrais, anticipant sur une matière dont je
dois m'occuper dans une autre occasion, rapporter ceux que j'ai recueillis à des-
sein de constater la quantité de cet exhaussement : mais ce seroit m'écarter de
l'objet spécial de ce Mémoire, et l'étendre , par une discussion prématurée, au-
delà des bornes que je dois lui prescrire. Je garantis l'exactitude des observations
qu'il contient ; cependant comme, malgré le soin extrême et le vif intérêt que

* A. Bz

\
 
Annotationen