Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 3,1,1: Texte 1): Antiquités — Paris, 1809

DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.5428#0021

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
de l'île d'éléphantine. i y

Je crois avoir suffisamment justifié l'antiquité de la coudée d'ÉIéphantine par
sa division en sept palmes et en vingt-huit doigts : je vais maintenant prouver
l'emploi de cette même coudée dans la construction des plus anciens monumens
connus.

Parmi les différens moyens à l'aide desquels on peut arriver à la connoissance
des mesures anciennes , il en est un qui consiste à supposer les dimensions
de certains édifices exactement divisibles par l'unité de mesure qu'il s'agit de
déterminer, et à chercher ce diviseur exact entre des limites plus ou moins
rapprochées.

Quoique ce moyen paroisse d'abord purement conjectural , je pense qu'em-
ployé avec les précautions d'une critique éclairée, il doit conduire à des résultats
aussi certains que la découverte d'un étalon. Quand aucun motif ne semble, en
effet, avoir obligé les constructeurs d'un édifice à faire entrer dans ses dimensions
principales une quantité fractionnaire de l'unité de mesure dont ils se servoient,
il est très-vraisemblable que cette unité est contenue exactement un certain
nombre de fois dans ces dimensions, et l'on peut aisément distinguer entre tous
ieurs diviseurs exacts celui qui doit satisfaire à la question.

Aussi les savans qui se sont occupés de la détermination des mesures anciennes,
n'ont-ils pas négligé d'employer ce moyen ; l'on doit particulièrement à Newton
d'avoir indiqué un des premiers le parti qu'on pbuvoit en tirer (i).

J. Greaves, professeur d'astronomie à Oxford, ayant visité en 1638 les pyra-
mides d'Égypte, remarqua que la forme primitive de la chambre sépulcrale pra-
tiquée dans la plus grande n'avoit souffert aucune altération, malgré l'antiquité
de l'édifice. Convaincu par cette observation que sa durée se prolongeroit in-
définiment dans l'avenir , il pensa que le moyen le plus sûr de conserver à la pos-
térité la véritable longueur de nos mesures actuelles, seroit de les rapporter aux
côtés de cette chambre. Ce fut à dessein de mettre cette idée à exécution, qu,'il
les mesura en pieds Anglais avec la plus grande exactitude. Il trouva que le plan
de la chambre sépulcrale étoit un rectangle dont le plus grand côté avoit 34 pieds
Anglais et -f^, et le moindre, précisément sous-double, 17 pieds et Or, si
l'on suppose, avec Newton, que ces deux côtés soient, l'un de 20 coudées, et
l'autre de 10, on obtient, pour la longueur de la coudée, 1 pied et 170'09o ,
quantité égale à 523 millimètres (2).

Greaves trouva de même que la largeur de la grande galerie inclinée qui con-
duit dans la chambre du sépulcre, étoit de 6 pieds Anglais -—^ , lesquels divisés
par 4 donnent précisément 1 pied t70\7Jo, ou 523 millimètres ~j, pour la
longueur de la coudée.

MM. Le Père, architecte, et Coutelle, membres de l'Institut d'Egypte et de
la Commission des arts, ayant répété, avec la plus grande précision, les mesures

(1) Isaaci Newtoni Dissertatio de sacro Judœorinn eu-
bito, atque de cubitis allarum gentium nonnullarum , in
qua ex maximœ sEgyptiacarum pyramidum dimensionibus
qualesJohaniies Crœvius invenit, antiquus Memphis cub'i-

*A.

tus definhur. ( Is. Newtoni Opuscula mathematica et plii-
losophica} t. III, p. 493-)

(2) Suivant le rapport assigné par MM. Pictet et
Prony , le pied Anglais est de om33o46o2.

C
 
Annotationen