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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 3,1,1: Texte 1): Antiquités — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.5428#0041

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de l'île d'lléphantine. y y

stade Je Censorin, de six cent vingt-cinq pieds, n'est donc appelé Italique que
pour indiquer l'espèce particulière de pied dont il étoit composé; c'est-à-dire, le
pied Italique ou Romain.

Plusieurs étalons de pieds Romains ont été mesurés en 1756 par M. l'abbé
Barthélémy et le P. Jacquier (1). Soit que l'usage qu'on avoit fait de ces pieds
eut altéré leur longueur, soit que les anciens ne missent pas le même soin que
nous dans l'étalonnage de leurs mesures, les modèles dont il s'agit, connus depuis
long-temps des antiquaires, ne sont point égaux entre eux. Le moindre est de 1 28
lignes du pied de France, et le plus grand, de 130 lignes -f^ ; ce qui

donne, pour leur longueur moyenne, 129 lignes -f?-, ou om.2Q26.

Représentant par cette quantité le pied Italique de Héron, dont le rapport
au pied philétéréen ou royal étoit celui de 5 à 6, on obtient, pour ce dernier,
om.35 1 1 ; et, comme il étoit les deux tiers de la coudée Egyptienne, on trouve
pour celle-ci, déduite du pied Romain, om.^z66, valeur qui, à quatre dixièmes
de millimètre près, est précisément égale à celle de la coudée du nilomètre d'Elé-
phantine.

Avant que les Ptolémées eussent introduit en Egypte un système de mesures
analogue à celui des Grecs, on avoit traduit par pied le ^éreth ou la demi-coudée
Égyptienne. On retrouve, comme nous l'avons vu, cette unité de mesure sous la
dénomination de pied, dans l'expression du côté de la base de la grande pyramide
conservée par Pline, et dans le stade d'Ératosthène. Ce pied antique occu-
pant dans le système métrique Alexandrin la même place que le spithame dans
le système des Grecs, il étoit naturel de lui affecter la même désignation.
Il est à remarquer aussi que les Septante ont traduit par le mot spithame celui de
gêreth, dans tous les endroits de la Bible où il se rencontre (2).

De même, après l'adoption du pied royal ou philétéréen, il se forma, de six
cents de ces pieds, un nouveau stade appelé stade Alexandrin, lequel étoit à celui
d'Ératosthène dans le rapport réciproque des pieds dont ils étoient composés,
c'est-à-dire, dans le rapport de 4 à 3.

Ces deux stades ayant été souvent confondus par les Grecs et les Latins, il
en est résulté qu'ils ont attribué différentes longueurs à la mesure itinéraire connue
dans l'antiquité sous le nom de schéne : mais, puisque l'ancien pied, ou le çéreth,
étoit formé de douze doigts, et le pied philétéréen de seize doigts de la coudée
Égyptienne, il est évident que la mesure dont il s'agit devoit contenir quarante
stades d'Ératosthène (3), et trente stades Alexandrins, comme le porte l'expo-
sition de Héron; ce qui concilie les prétendues contradictions que l'on avoit cru
remarquer dans le témoignage des anciens géographes sur la valeur du schène, et
fixe définitivement sa longueur à 6324 mètres (4).

(1) Voyage en Italie, de M. Barthélémy; Paris,
an x = 1802 ; pages 384. et suiv,

(2) Le mot ^éreth se trouve dans plusieurs chapitres
de la Bible. I Rois, ch. xvii, v. jj haie, ch. xl,v./2;
Exod.cA. xxviil j v.iy, et ch. xxix ,v. 9 ; I Samuel,
ch. xvii, v. 4 y Ezéchiel, ch. xliii, v. rj.

(3) Voyez la note (2) ci-devant, page fj.

(4) Strabon (Lutetiœ Parisïorum, typis regiis} 1620,
Iib. XI, p. 518, et Iib. XVII, p. 804) assure, d'après sei
propres observations et le témoignage d'Artémidore, que
la longueur du schène n'étoit point uniforme en Egypte.
D'Anville à combattu cette opinion avec succès dans son
 
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