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Jomard, Edme François [Editor]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 3,1,1: Texte 1): Antiquités — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.5428#0049

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de l'île d'éllphantine.

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Arabes citent particulièrement Al-Mamoiin, dont le règne commença l'an
8i4 de l'ère vulgaire. Ce khalife introduisit l'usage d'une nouvelle coudée, à la-
quelle on rapporte qu'il donna la longueur de la coudée naturelle d'un esclave
Éthiopien employé près de lui, d'où elle reçut le nom de coudée noire, qui rap-
pela son origine (i).

Edouard Bernard dit formellement, d'après le témoignage de plusieurs écrivains
Orientaux, que la coudée noire servoit à mesurer les ouvrages d'architecture ,
les marchandises précieuses, et les acçroissemens du Nil (2). Golius nous apprend
de plus, dans ses notes sur l'Astronomie d'Alfergan, que le mékyâs actuellement
existant à la pointe méridionale de l'île de Raoudhah, fut commencé sous le règne
àAl-Mamoun, et terminé par son successeur Al-Mutéwakkel (3) ; circonstance
d'où l'on doit naturellement conclure que les coudées qui y sont tracées sont les
coudées noires du premier.

Le même Golius cite ailleurs le passage d'un auteur Arabe qui, définissant la
canne ou kassab employée dans l'arpentage, dit qu'elle est composée de sept
çoudées noires et un neuvième (4). H suffit donc, pour déterminer la valeur de
cette coudée, de connoître exactement celle de la kassab dont il vient d'être
fait mention. J'ai mesuré avec le plus grand soin, dans toutes les parties de l'Égypte,
celle qui est employée à l'arpentage des terres : sa longueur, que j'ai indiquée
dans mon Mémoire sur l'agriculture et le commerce du Saïd (5), est de six pïks bé-
lédi et deux tiers, ou de 3™.85, qui, divisés par y et j, donnent, pour la valeur
de la coudée noire de l'arpenteur citée par Golius, om.$^i ; quantité précisé-
ment égale à la longueur moyenne des coudées tracées sur la colonne du mé-
kyâs, lesquelles sont, par conséquent, des coudées noires du khalife Al-Ma-
monn, ainsi que nous venons de l'avancer.

Quand au pik stamboulï, ou coudée de Constantinople, la date de son intro-
duction en Égypte, parfaitement connue, ne remonte qu'à la conquête de ce
pays par le sultan Sélim, en 15 17. Elle sert, dans les marchés du Kaire , à
mesurer les draps importés d'Europe, tandis que le pik bélédi est exclusive-
ment employé à mesurer les toiles de lin ou de coton et les étoffes de soie
de fabrique Egyptienne. M. Costaz a trouvé que la longueur du pik de Cons-
tantinople étoit de om.6yy, ou de y millimètres, plus grande que celle trouvée par
le docteur Greaves, qui en a donné le rapport au pied Anglais égal à celui de
11 à 5.

On peut maintenant, en résumant les recherches qui précèdent, tracer l'his-
toire des mesures de longueur usitées en Égypte depuis la plus haute antiquité
jusqu'à nos jours; ce que nous croyons d'autant moins dénué d'intérêt, que si l'on
entreprenoit d'assigner les variations successives que ces mesures ont éprouvées
chez les différentes nations de l'Europe, l'on remonteroit à peine au-delà de

(1) Notce Jacobi Golii in Alfergan. Amstelodami, 1669; {3) Notœ Golii ad Alfergan. pag. 156.

Taë- 7)< ■ (4) Notœ Golii ad Alfergan. pag. 74 et 75.

(2) Eduardi Bernardi, de ponderibus et menmris anti- (5) Décade Egyptienne (au Kaire, an Vin), tome IIIt
quorum, pag. 217. page 42.
 
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