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Jomard, Edme François [Editor]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 3,1,1: Texte 1): Antiquités — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.5428#0054

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jO GROTTES

d'homme : nous résolûmes tic les visiter. Des habitans du pays, que nous nous
étions rendus favorables par la distribution de quelques pièces d'une petite monnoie
appelée medin, nous servoient de guides : ils nous conduisirent d'abord à la grotte
la moins considérable ; là , ils nous dirent que , si nous voulions leur faire un pré-
sent, ils nous montreraient une autre grotte plus belle. Le présent fut aussitôt
accordé : nos guides nous firent parcourir successivement plusieurs grottes, en
renouvelant dans chacune l'annonce de choses encore plus curieuses et la de-
mande d'un présent. Nous arrivâmes ainsi à une grotte plus grande que toutes
celles que nous avions vues jusqu'alors; elle étoit couverte de peintures bien
conservées et consacrées à des scènes familières : c'étoit la première fois que nous
voyions de ces sortes de représentations; non- les parcourions avec a\idité et avec
toutes les démonstrations d'une curiosité exaltée. Quand nos guides nous virent
bien animés, ils dirent que nous étions dans la grotte du / içir; mais que celle du
Sultan, que nous n axions pas vue, lui étoit infiniment supérieure en grandeur
et en beauté. Nous leur demandâmes ou elle étoit; ils repondirent qu'il c'étoit
pas permis de la montrer. Nous les conjurâmes d'avoir cette complaisance; ils
résistèrent encore pour irriter notre désir : quand enfin ils lurent surs d'obtenir
tout ce qu'ils demanderaient, ils firent connoître le prix qu'ils mettoient au
service qu'ils alloient nous rendre ; nous leur accordâmes facilement ce prix, qu'ils
croyoient excessif. Dès qu'il eut été promis, on nous conduisit vers la grotte du
Sultan; elle étoit à trois pas de la : nos conducteurs nous en montrèrent l'entrée
en souriant, reçurent leur paiement, et allèrent partager le produit des impôts
qu'ils avoient levés avec tant de talent sur notre impatiente curiosité.

La grotte Soultâny est effectivement plus grande que celle du J'/r/r; elle est
aussi plus riche en peintures. En la comparant avec l'autre, il nous sembla que
Jes dénominations par lesquelles on les a distinguées marquent assez bien la préé-
minence de la première sur la seconde. L'assimilation à la dignité de sultan et à
celle de vizir est une manière de parler que les Arabes emploient souvent pour
marquer les degrés de comparaison: on seroit dans l'erreur si, regardant ces
dénominations comme l'indice d'un souvenir transmis d âge en âge , on pensoit
que les deux grottes ont été creusées et décorées, l'une par les ordres d'un roi,
et l'autre par les soins de son ministre.

On se fera une idée de la grandeur et de la forme de la grotte Soultâny, en
jetant un coup-d'ceil sur la planche 67, où l'on a gravé une vue de son intérieur,
et en examinant le plan et les deux coupes qui se trouvent planche 71. La forme
de ia coupe numérotée 17 règne dans toute la profondeur de la grotte; elle en
représente l'entrée, par laquelle la lumière du jour trouve un large passage qui lui
permet d éclairer toutes les parties de l'intérieur. Dans un réduit pratiqué au fond
de la grotte, l'on voit trois figures assises; elles sont en ronde bosse, et presque
entièrement détachées du rocher dans lequel elles ont été taillées et auquel elles
tiennent encore : elles sont assez bien conservées, à l'exception de celle qui est
assise à la gauche, dont la face a été entièrement mutilée.

Les grottes d'E/et/ijia n'égalent ni en grandeur ni en magnificence celles de
 
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