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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 3,1,1: Texte 1): Antiquités — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.5428#0148

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I 44 DE LA GÉOGRAPHIE COMPARÉE ET DU COMMERCE

» la bataille d'Actium, trouva Geopatre occupée à une entreprise capable de
» l'étonner (il y a un bien petit espace désert qui sépare les deux mers et fait la
» division de l'Afrique et de lAsie). Cleopatre entreprenoit et taschoit de faire
3> enlever ses navires de l'une nier (la Méditerranée) et de les faire charier dans
» l'autre par-dessus l'isthme; et après que ses navires seraient descendus dedans ce
» gouffre d'Arabie, d'emporter tout son or et son argent, et de s'en aller habiter
» quelque terre sur l'Océan, lointaine de la mer Méditerranée, pour échapper
» aux dangers de la guerre et de la servitude. » ( Traduction d Amyot.)

Il est bien clair, par-là, que dès cette époque toute communication etoit tota-
lement fermée entre le Nil et la nier Rouge; cependant nous venons de voir, dans
les temps postérieurs oii vovageoit Strabon , le bassin de l'isthme encore rempli
par les eaux du Nil. Or, depuis Strabon , la communication n'a pas été ouverte
de nouveau entre le bassin et la mer Rouge; les travaux faits par les Romains,
pétulant les règnes de Trajan et d'Adrien, se sont bornés à l'ouverture d'un nou-
veau canal, qui avoit son origine vers l'ancienne Babylone, et s'arrètoit un peu
au sud de la vallée de Saba'h-byâr. Quant aux travaux exécutés sous le khalyfat
d'O'mar (i), indépendamment de ce qu'ils appartiennent à des temps trop posté-
rieurs à ceux qui nous occupent dans ce moment, il se présente sur ce lai? des diffi-
cultés très-graves, par-dessus lesquelles on a passe bien légèrement, et que nous
tâcherons d'éclaircir dans leur lieu; il nous Suffit ici d'avoir montre qu'avant la
conquête des Arabes, cette communication des lacs amers et de la mer Rouge
n'a jamais été établie d'une manière durable par les travaux des hommes.

J'ai montré plus haut qu'elle n'avoit jamais existé naturellement; et les tentatives
dont je viens de tracer l'histoire, en sont une nouvelle preuve. .Je m'étonne même
que cette réflexion si simple n'ait pas garanti de l'erreur» Quoi ! la communication
auroit existé naturellement, et dans ce même temps les rois d'Egypte auroient lait
dcvs efforts inouis, et a plusieurs reprises différentes, afin de l'établir! Elle auroit
existé naturellement, et après tant d'elforts, tant de peines, tant de dépenses, il se
trouveroit, pour résultat unique, qu'elle n'existe plus! Assurément, c'eut et.
des travaux bien mal employés.

Remarquez bien que l'on ne peut pas éluder la difficulté, en supposant, au
mépris de l'histoire , que ces rois s'efforçoient seulement de rendre navigable un
passage quelconque déjà existant, puisqu'au contraire il est avéré qu'ils ont sus-
pendu leurs travaux, précisément par la crainte de voir la communication s'effec-
tuer (2), dès qu'ils se furent aperçus de l'élévation des eatix de la mer Rouge au-
dessus de celles du Nil.

On voit la nécessité d'embrasser, dans les questions de cette nature, l'ensemble
des faits et des circonstances; car, en se bornant à un certain nombre de circons-
tances choisies, on réussit à donner à l'hypothèse dont il s'agit un vernis de vrai-
semblance, tandis qu'un examen complet en fait percer de toutes parts la fausseté.

(1) Suivant les écrivains Arabes, Ebn el-Maqryzy, el- (2) Voyei les textes des auteurs anciens à la fin de cette
Qodây, Alkendy, &c. première partie.

CHAPITRE V.
 
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