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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 3,1,1: Texte 1): Antiquités — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.5428#0150

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I /±6 DE LA GÉOGRAPHIE COMPAREE ET DU COMMERCE

que plus grande, et par conséquent plus opposée à l'ancienne extension du golfe
Arabique.

Ptolémée l'astronome, quoiqu'écrivant après Marin de Tyr, nous a donné la
même mesure qu'Hérodote (de mille stades) (i).

Le plus ancien des historiens Grecs, Hérodote, évalue (2) la longueur du canal
qui çonduisoit de Bubaste vers le golfe Arabique, à quatre journées de naviga-
tion : « mais un chemin beaucoup plus court , ajoute-t-il , pour monter de la mer
» septentrionale [la mer Méditerranée] dans la mer australe | la mer Rouge ], est
» d'aller par le mont Casius, qui sépare II gypte de la Syrie; car il n'\ a de ce
« point jusqu'à la mer australe que mille stades. »

Ce passage peut donner lieu, je l'avoue, a quelques difficultés, d'abord parce
que l'on ne connoît pas avec assez de précision la valeur du stade employé par
Hérodote, qui n'est ni le stade Olympique, ni le stade Macédonien de cinquante-
une toises, comme l'a cru d'Anville; en second lieu, parce qu'en adoptant la posi-
tion du mont Casius telle qu'on la trouve sur les cartes de ce dernier, il 5 auroit
une contradiction très - grossière dans le: sens littéral de ce passage, Hérodote
ajoutant que « ce chemin est la plus courte distance d'une mer à I autre. » Ce
n'est point, suivant d'Anville, à partir du mont Casius, mais seulement d'un
point intermédiaire entre cette montagne et Peluse, que se trouve la plus courte
distance des deux nu is.

Je ne m'arrête pas sur ces difficultés, parce que j'aurai occasion de démontrer
ailleurs que le stade dont il s'agit est une ancienne mesure Egyptienne, qui diffère
sensiblement du stade Macédonien , et se trouve lue a un système de mesures
parfaitement ordonné, qui ne permet pas de se tromper sur sa valeur (3). Je ferai
voir aussi que le mont Casitis devoit être situe plus près de Peluse, et dans la
plus courte distance des deux mers.

Au surplus, je ne veux tirer aucune conséquence de ces assertions, dont j'omets
les preuves; mais, sans assigner aucune position ati mont Casius, sans attribuer
aucune valeur au stade d'Hérodote , ce passage ne sera pas moins décisif pour
notre sujet.

Regardons pour un moment le fond îles lacs amers comme l'ancienne extrémité
de la mer Rouge; consultons la carte de l'Egypte, et cherchons, d'après cet état
des lieux, les quatre journées de navigation indiquées depuis cette nier jusqu'à
Bubaste; à peine trouverons-nous alors, d'un point à l'autre, deux journées de

(1) Posidonius, antérieur à Marin de Tyr etàStrabon,
agrandissoit encore davantage l'intervalle des deux mers,
et ne lui donnoit pas moins de quinze cents stades. Le
stade dont se servoit ordinairement Posidonius, étoit de
six cent soixante-six deux tiers au degré du méridien.
Strabon , qui nous rapporte cette mesure, observe Iui-
Éhême qu'elle est au-delà de la vérité.

(2) Euterpe, cap. 48.

(3) Je crois pouvoir démontrer que tout le système
des mesures Egyptiennes étoit fondé sur la division suc-
cessive de la circonférence de la terre en trois cent

soixante degrés, du degré en trois cent soixante parties,
et ainsi du reste; que chacune de ces grandes divisions
se partageoit ensuite en trois, en douze et en trente par-
ties. Outre les preuves qui appuient le système en général,
je fournirai, pour chaque mesure en particulier, des
preuves directes, indépendantes de toute espèce de sys-
tème; et de plus, ce qui pourra servir de confirmation,
on verra que l'on peut par-là résoudre une multitude de
difficultés sur les connoissances géographiques et astrono-
miques des Égyptiens, lesquelles, jusqu'à présent, avoient
paru insolubles.
 
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