Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 3,1,1: Texte 1): Antiquités — Paris, 1809

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.5428#0166

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
I 6 2 DE LA GÉOGRAPHIE COMPARÉE ET Dl COMMERCE

manière positive, liv. xvii; et si un peu plus loin il paroît les distinguer, ce n'est,
suivant la remarque de d'Anvilie , que pour désigner des quartiers différens. 11 n'est
guère probable, en effet, que Ptolémée Philadelphe ait bâti de prime abord une
ville considérable, comme paroît l'avoir été celle-ci; et il est naturel de penser
qu'une partie nouvelle, bâtie par ses successeurs, aura reçu le nom de Cléopatris,
comme la première avoit reçu celui d Arsinoé.

Nous ne croyons pas que d'Anvilie (i) ait rencontre aussi juste en attribuant
à cette ville le même emplacement qu'a Sue/. Strabon va non.-; fournir, pour nous
déterminer, un renseignement très-précis (2), auquel on na lait nulle attention.
« Arsinoé, dit-il, étoit située tout près de l'endroit même ou le canal creusé par
» Ptolémée Philadelphe venoit aboutir dans la mer Rouge. » L'embouchure de ce-
canal se voit encore aujourd'hui, ainsi que d autres travaux importans qu'y lit faire
Ptolémée, et tout auprès se trouvent effectivement des ruines considérables; il ne
peut donc rester de doute sur cette position. Arsinoé se trôuvoit a environ une
demi-heurë de marche au nord de Sue/.; son emplacement, marque par une
montagne de décombres, renferme beaucoup de fragmens de \ ases antiques et
plusieurs autres débris de monumens anciens.

J'ai attribue les ruines plus considérables qui sont au nord et tout-à-fait vers
l'extrémité du golfe, à l'ancienne Héroopolis. On explique fort naturellement
pourquoi Ptolémée Philadelphe entreprit l'immense tâche de bâtir une ville dans
ce désert, quoiqu'il en existât déjà une consacrée au commerce. Leniboucbure
du canal se trouvant trop éloignée d'Héroopolis, il devenoit nécessaire de former
de nouveaux établissemens plus à portée, et le long de la cote ou abordoient les
vaisseaux; car, sous les rois Égyptiens et sous les rois Persans, les vaisseaux ne-
toient généralement que de très-petites barques : ils pQUVoient donc facilement
approeber de l'extrémité du golfe; ce qui n'etoit plus praticable sous les rois Grecs,
qui probablement se proposoient de faire usage de vaisseaux un peu plus con-
sidérables, et tels que ceux dont ils avoient coutume de se servir dans la Médi-
terranée; peut-être aussi que les atterrissemens formes par le flux de la mer et le
lest des vaisseaux avoient a la longue encombre le golfe vers son extrémité.

Ceci, d'accord avec les témoignages de Strabon, d'Agatbarebides (3) et de
Diodore de Sicile, confirme l'opinion que nous avons été conduits à adopter
touebant la position respective d'Arsinoé et d'Héroopolis.

Une tradition encore subsistante parmi les Arabes et les habitans de Suez
applique aux ruines situées près de l'embouchure du canal le nom de Cohjmi, que
Golius (4) et d'autres savans ont reconnu pour une altération de Clysma : on
verra que ceci n'a rien que de conforme à notre opinion sur Arsinoé, lorsque,
dans la troisième partie de ces Mémoires, nous traiterons de la position ou plu-
tôt des diverses positions de Clysma à diverses époques.

Malgré les dépenses énormes qu'ils avoient dû occasionner, les travaux du canal

(1) Mémoires sur l'Egypte ancienne. veteris scriptores Grœc. minores, tom. I, pag. 53» ^xo-

(z) Strab. Geogr. lib. xvii. l69S, in-8.°

(3) Agatharchides, de mari Rubro, apud Geographiœ (/j) Golius in Alferg. pag. \.\\.
 
Annotationen