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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 3,1,1: Texte 1): Antiquités — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.5428#0224

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2 20 NOTICE SUR LES EMBAUMEMENS DES ANCIENS ÉGYPTIENS.

sont pas bien connus aujourd'hui ; car, si l'on en excepte les momies d'ibis, (font on
trouve un nombre si prodigieux dans les catacombes de Sàqqârah, on est étonne de
rencontrer si peu d'animaux embaumés dans les autres caveaux.

Les embaumemens des animaux se faisoient de la même manière et avec les
mêmes substances que ceux des cadavres humains, puisque la plupart de ces sortes
de momies ont été salées. Les ibis sur tout et les épérviers ont été embaumes de la
manière la plus parfaite; on les trouve remplis de substances résineuses et d'as-
phalte : ils paraissent avoir été desséchés dans des fours ; quelques-uns ont l'extrémité
des plumes charbonnée. La plupart de ces oiseaux sont assez bien conservés pour
qu'on puisse reconnoître la famille et Iespèce auxquelles ils apparteno'ient. Au
reste, l'embaumement des animaux sacrés exige beaucoup d'autres recherches pour
être bien connu, et mérite d'être le sujet d un mémoire particulier.

Outre les diverses espèces de momies placées dans les caveaux, on trouve en-
core, à l'entrée de toutes les grottes sépulcrales et au pied des montagnes, beaucoup
de cadavres ensevelis dans le sable, à une très-petite profondeur : quelques-uns
de ces corps n'ont été que desséchés; d autres sont remplis de pisasphaite, ou seu-
lement couverts de charbon (i) ; la plupart sont encore enveloppés dans des lam-
beaux de toile grossière et dans des nattes laites de- roseaux et de feuilles de palmier.
Ces cadavres ainsi inhumés ne seroient-ils pas I espèce d embaumement dont on
se servoit pour les pauvres, ou appartiendroient ils à un temps postérièur à celui
où les Egyptiens laisoient embaumer leurs morts! c'est ce que nos recherches
n'ont pu nous donner le moyen de décider.

D'après ce qui v ient d'être exposé sur l'origine des embaumemens, sur les
connoissances que quelques historiens nous ont laissées de cet ancien usage, et sur
l'état dans lequel on trouve encore aujourd'hui les momies dans les catacomJ
de l'ancienne Égypte , on voit que depuis un temps immémorial les Égyptiens
faisoient embaumer leurs morts, et qu'ils avorënt plusieurs sortes d'embaumemens,
qui varioient à l'infini, selon les rangs et les états, ou d'après les dernières volontés
du mort. On remarque que la dessiccation des cadavres étoit la base principale de
l'embaumement; que toutes les momies ne dévoient leur conservation qu'aux soins
avec lesquels elles avoient été préparées et placées dans des lieux à l'abri de l'humidité.

Mais, quoique le climat de l'Egypte soit considéré, avec raison , comme très-
propre à la dessiccation et à la conservation des cadavres, on ne doit pas regarder
la perfection des embaumemens des Egyptiens comme un avantage particulier à
l'Egypte ; il n'est pas douteux qu'à l'aide des connoissances (pie nous possédons
des arts chimiques, on ne parvienne aujourd'hui à imiter avec succès, dans nos
contrées, cet art merveilleux des Egyptiens, qui fait depuis tant de siècles l'ad-
miration de tous les peuples.

( i ) II est assez remarquable que les Égyptiens, à cette époque, aient reconnu au charbon une propriété anti-
septique.
 
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