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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 3,1,1: Texte 1): Antiquités — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.5428#0231

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DE LA MER ROUGE. 227

île connue anciennement sous le nom d' Ophiodes, et qui prit, sous les Ptolémées,
le nom de Topa^ps, à cause des pierres précieuses que l'on y découvrit et que
l'on y exploita pendant le règne de ces rois. Vers ces mêmes parages se trouvoit
aussi une montagne célèbre sous les mêmes rapports, nommée par Ptoiémée
îiionragne des Emcraudes.

C'est Strabon que j'ai sur-tout suivi dans cet exposé, non-seulement parce qu'il
est ici le plus détaillé et en général le plus exact, le plus judicieux des historiens-
géographes de l'antiquité, mais encore parce qu'il est constant qu'au lieu de se
borner à compiler les renseignemens des écrivains antérieurs, il parle aussi d'après
ceux qu'il a pris lui-même dans la ville de Coptos, où il a séjourné; ce que l'on
nepourroit pas dire des différens auteurs qui ont écrit sur ce sujet : il est infiniment
probable qu'aucun n'a voyagé ni sur la mer Rouge, ni dans la Thébaïde, si ce n'est
peut-être Agatharchides, dont le témoignage (1) est d'ailleurs entièrement d'ac-
cord avec celui de Strabon.

S. 11.

Si nous n'avions de renseignemens que ceux qui nous sont fournis par ces deux
géographes et par'Diodore de Sicile, il n'y auroit jamais eu de contestation sur
la position de tous les points dont je viens de faire mention, et Bérénice auroit
été placée, d'un commun accord, tout proche du parallèle de Coptos; mais ce
qui seroit fort clair dans ce cas, devient fort équivoque lorsque l'on voit tous les
autres écrivains, en parlant de la latitude de Bérénice, placer unanimement cette
ville sous le tropique (ou sous le parallèle de Syène), lorsque l'on voit tous
les itinéraires anciens compter douze journées de marche de Coptos à Bérénice,
évaluer cette route à environ deux cent soixante milles Romains, rapporter jus-
qu'aux noms des douze stations ou mansions militaires que Ptoiémée Philadelphc
avoit bâties sur cette route, et indiquer jusqu'à leur distance respective; rensei-
gnemens qui, en apparence très-précis et bien d'accord entre eux, ne peuvent
cependant avoir de sens qu'autant que Bérénice seroit réellement sous le tropique.

Frappé de l'accord de ces preuves, d'Anville a adopté cette dernière position,
qu'il semble s'être attaché d'une manière toute particulière à établir; et son opinion
a été suivie par les personnes qui ont écrit depuis sur ce sujet: néanmoins, après
l'examen du local, il m'a paru tout-à-fait évident que la route choisie et prati-
quée pendant si long-temps par les caravanes anciennes aboutissoit réellement
en face de Coptos, précisément comme l'indiquent Strabon, Diodore de Sicile
et Agatharchides ; et c'est-là ce que je me propose de faire voir ici, en montrant
également à quoi tiennent toutes les contradictions.

Comme un certain nombre de positions ont d'intimes relations avec cette
route , savoir, i.° le port de Myos-hormos, 2.0 le grand golfe Acarhartus ou
le Sinus tmmundiis, 3.0 l'isthme de Coptos, 4-° l'île de Topazos et le Smaragdus
mons, ou la montagne des Émeraudes, nous commencerons par déterminer la

(1) Agatharchides, de mari Rubro , apud Geograph, veti script. Grcec. min. tom. I ,p. 54.
 
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