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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 3,1,1: Texte 1): Antiquités — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.5428#0233

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DE LA MER ROUGE.

§. M.

À ces rcnseignemens des anciens comparons les observations faites sur les lieux
pendant le séjour des Français en Egypte.

Une expédition de plusieurs bâtimens, partie de Suez en l'an j pour aller
s'emparer du port de Cosseyr, fut contrainte par le mauvais temps de relâcher
sur la côte occidentale, un peu avant d'être arrivée à sa destination: deux membres
de la Commission des sciences, MM. Arnollet, ingénieur des ponts et chaussées,
et Champy fils (i), faisoîent partie de cette expédition, et ont recueilli les rcn-
seignemens dont je ferai usage ici.

i.° A environ dix-sept lieues marines au nord de Cosseyr, sur la côte occiden-
tale, la vue est frappée par des montagnes de couleur rouge, que les pilotes Arabes
nomment par cette raison Gebel-Ahmar. Une lieue et demie plus au sud se trouve
un port commode et spacieux, où séjournèrent les bâtimens Français. Cette posi-
tion convient parfaitement avec la latitude de 270 1 y' assignée par Ptolémée au
Myos-hormos (2), et l'existence de la montagne Rouge coïncide avec les détails
des écrivains anciens.

2.0 Ce port a près de deux lieues d'étendue, et mérite très-bien le nom de
Portiis magnus que lui ont donné les anciens. Il est fermé, du côté de la pleine
mer, par deux grandes îles, dont le sol est bas et uni, et par un îlot beaucoup
plus élevé ; circonstances décisives par elles seules , car elles ne se représentent
nulle part ailleurs dans toute l'étendue de la mer Rouge. L'élévation et les formes
aiguës de la plus petite de ces trois îles expliquent assez bien pourquoi deux
seulement étoient couvertes d'arbres à l'époque où ces lieux étoient fréquentés
par les anciens.

3.0 La passe qui est au nord entre l'île la plus septentrionale et la côte, forme
un canal long de plusieurs centaines de toises et un peu sinueux (3), comme l'in-
diquent Diodore, Agatharchides et Strabon.

4-° Autour du. port règne une plage basse et sablonneuse (4). Les montagnes
environnantes, savoir, le Gebel-Ahmar au nord, et vers le sud une très-haute
chaîne de montagnes qui s'avancent vers la mer jusque vis-à-vis l'extrémité de la
seconde île, sont séparées du port par une plaine déserte, de près de deux lieues

(1) M. Champy, ancien élèvede l'école polytechnique,
adjoint à son père pour la direction des poudres et sal-
pêtres, a été enlevé par les maladies pestilentielles qui ont
ravagé le Caire pendant les derniers instans de notre séjour.
Il étoit également recommandable par les plus heureuses
qualités du caractère et par des talens distingués dans
îes sciences physiques : c'est une des pertes les plus
sensibles qu'ait éprouvées en Egypte la Commission des
sciences.

(2) Car, en ajoutant quinze ou seize lieues marines,
c'est-à-dire, 45 ' , à la latitude de Cosseyr, qui est de
2.60 15' ,ou, selon quelques observations, 260 20', on ne
trouvera que 5' ou au plus 10' de différence avec la lati-
tude indiquée par Ptolémée; différence très-petite par

rapport à celle qui se trouve entre les latitudes de cet
astronome et les observations récentes.

(3) La profondeur de cette passe, qui a été sondée par
les officiers de marine de l'expédition, est par-tout de sept
à huit brasses, et l'endroit le plus resserré est vis-à-vis
l'îlot à l'entrée de la passe.

(4) On a observé que la côte, vers le nord, est bordée
de roches calcaires à fleur d'eau, coupées à pic vers l'in-
térieur du port. Quelques sondes faites à peu de distance
ont donné sept brasses pour profondeur ordinaire. Le
fond est tantôt de sable, tantôt de roc calcaire. Générale-
ment la partie méridionale du port est moins abritée que la
septentrionale. Peut-être existe-t-il une passe entre l'île
qui est au sud et la côte, mais elle n'a pas été reconnue.
 
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