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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 3,1,1: Texte 1): Antiquités — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.5428#0240

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l^ÔDTL LA GÉOGRAPHIE COMPARÉE ET DU COMMERCE

jusqu'à un quart des animaux et même des hommes qui les composent, et qu'enfin ,
maigre le grand nombre de chameaux qu'elles emploient, leur commerce se réduit
à fort peu de chose.

II existe encore une difficulté particulière aux caravanes qui font le commerce
de la mer Rouge, c'est qu'elles doivent approvisionner de vivres les bâtimens qui
se chargent de leurs marchandises; difficulté très-grave, quand elle s'ajoute à
toutes celles dont il vient d'être question (i).

Voyons à présent les résultats qu'on obtiendroit par les deux routes avec des
moyens égaux. Parcelle de l'isthme, huit jours de marche suffisent pour l'aller et
le retour, au lieu de vingt-cinq ou trente nécessaires par l'autre. Dans le même
temps les mêmes chameaux fèroient donc, par la première route, trois voyages au
Jicu d'un; et cela seul réduit déjà les irais au tiers de ce qu'ils auroient ete par la
seconde. Chargés de très peu de vivres, la quantité de marchandises qu'ils peuvent
porter dans chaque voyage, scroit double ou triple; la différence des irais de
transport, en raison de cela seul, scroit donc encore à peu-pres dans le rapport
de i à 3 , et par conséquent la différence totale scroit véritablement dans le
rapport de i à 9 : considération qui a dû naturellement échapper aux critiques,
parce qu'elle est particulière au désert , et que par-tout ailleurs les irais sont seu-
lement proportionnels à la longueur de la route; mais elle n'a pas dû échapper
aux commerçans Egyptiens, et l'on auroit de la jh ine a persuader qu'ils eussent pu
préférer constamment celle des deux route s où les fatigues étoient les plus grandes
et les dépenses neuf fois plus considérables (2).

Mais continuons la comparaison. Si l'on admet que vingt-cinq à trente mille
chameaux aient été autrefois nécessaires par la route de l'isthme, il n'en eût pas
fallu, par l'autre, moins de deux à trois cent mille. Les personnes qui savent com-
bien sont limités les moyens de la Thébaïde, malgré son extrême fertilité, et com-
bien il faut rabattre, a cet égard, des exagérations des historiens, sentiront que ce
qu'il y a d'étonnant dans le commerce ancien , c'est qu'on ait pu entretenir aux
environs de Coptos la quantité de chameaux nécessaire par la voie (a plus courte;
il eut été bien impossible d'en entretenir neuf fois autant.

Par quel motif enhn auroit-on été chercher cette route du tropique, puisque,
d'un commun aveu, Bérénice n'avoit pas de port, et que les vaisseaux n'y pou-
voient séjourner! On n'alléguera point, sans doute, les difficultés de la naviga-
tion, car elles n'existoient que vers l'extrémité du golie Héroopolitique ; d'ailleurs
on a vu que les vaisseaux se rendoient tous au grand port de Mvos-hormos,
qui est au nord de l'isthme, et qu'il en partoit pour les Indes des Hottes de plus de
cent vaisseaux en un seul convoi. Je réclame ici l'attention du lecteur. Toutes

(1) J'entre à dessein dans beaucoup de détails, parce
qu il est conforme au but que je me suis proposé, de faire
connoître sous divers rapports ces déserts et les obstacles
qu'ils apportent au commerce : la position dont il s'agit
est en quelque sorte la clef de toutes les autres; et ce
point une fois établi , le reste ne sera plus susceptible
d'objection.

(2) Au surplus, il est fort vraisemblable qu'ils n'ont
jamais eu l'embarras du choix ; car il n'existe pas de
route qui aille de Coptos au tropique : du moins je
n'ai jamais eu aucun renseignement qui en fît même
soupçonner l'existence. Lorsque l'on aura pris connois-
sance de la constitution physique de ces déserts, on verra
d'ailleurs que la chose est presque impossible.
 
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