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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 3,1,1: Texte 1): Antiquités — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.5428#0354

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DES ANCIENS ÉGYPTIENS. 3 49

l'ancien cadastre; et c'est probablement à dater de cette époque que ceux-ci
ont commencé à exercer l'influence qu'ils ont su conserver jusqu'à présent, en se
rendant en quelque sorte les fermiers de l'Egypte, dont ils exploitent les revenus
pour leur propre compte, sous la condition tacite de fournir aux maîtres de ce
pays, quand la demande leur en est faite, les sommes nécessaires à leurs besoins
ou à l'entretien de leur luxe.

On compte cependant parmi les califes quelques hommes qui voulurent entrer
dans les détails de l'administration de l'Egypte. On cite particulièrement le calife
Al-Mamoun, qui introduisit l'usage d'une nouvelle coudée appelée coudée noire ( i ). II
est constant que cette coudée se retrouve dans le nilomètre actuel de Roudah (2).
Mais, quoique quelques auteurs Arabes annoncent que l'emploi en avoitété ordonné
pour l'arpentage des terres, on ne s'en sert plus aujourd'hui ; on pourroit même tirer
la preuve qu'elle n'y a jamais été employée, de ce que, suivant un auteur de cette
nation cité par Golius, la canne ou qassâb des arpenteurs étoit composée de sept
coudées noires et un neuvième. Il est évident, en effet, que si la coudée noire avoit
servi à former une canne d'arpentage, elle y auroit été comprise un nombre exact
de fois. En disant que la canne étoit composée de sept coudées noires et un
neuvième, on a voulu faire connoître la longueur de cette canne à ceux aux-
quels l'usage de la coudée noire étoit familier, c'est-à-dire, aux Arabes venus
de l'Asie.

Quoi qu'il en soit, il résulte toujours de ce passage que, du temps de l'auteur
Arabe cité par Golius, la canne d'arpentage étoit de sept coudées noires et un neu-
vième. Or la coudée noire du nilomètre de l'île de Roudah est de om,54i2 (3),
et, par conséquent, la canne est de 3m,8z[8, ou, en nombre rond, de 3m,85.

II n'est pas indiqué de combien de cannes étoit composé le côté du carré
qui formoit l'unité de mesure agraire à cette époque ; mais ce point va bientôt
être éclairci.

Nous avons dit, dans notre Mémoire sur l'agriculture des Égyptiens, imprimé
au Kaire en l'an 7, que l'on distinguoit en Égypte, sous le nom générique de
feddân, deux unités de mesures agraires. Chacun de ces feddàn, qui peut être

*

sa Description historique et géographique des plaines d'Hé-
liopolis et de Memphis, publiée en 1755, qu'après avoir
mesuré chaque draa ou coudée de la colonne du Me-
qyâs, il trouva pour chacun vingt pouces de France; ce
qui est parfaitement conforme avec les mesures qui en
ont été prises par les membres de i'Institut d'Egypte.
Cependant l'illustre auteur de l'Astronomie moderne, pu-
bliée pour la première fois en 177 j, a persisté dans l'opinion
erronée de Richard Cumberland et de Fréret, qui attri-
buoient vingt pouces six lignes de longueur à la coudée
nilométrique actuelle. Cette erreur deBailiy proviendroit-
elle de ce qu'il ne connoissoit pas le mémoire de Four-
mont î ou bien y auroit-il été entraîné parce que l'usage
d'une coudée antique de vingt pouces six lignes s'accordoit
mieux que l'usage d'une coudée de vingt pouces avec
son système sur l'existence de l'ancien peuple auquel il
faisoit remonter l'origine de nos connoissances !

(1) Notœ Jacobi Golii in Alferganum , Amstelodami,
1669, pag. 75.

(2) Mém. sur le nilomètre d'Eléphantine, p. 44 et 45.

(3) J'ai fait voir, dans mon Mémoire sur le nilomètre
d'Eléphantine, comment Fréret, Bailly et Paucton ont
été induits en erreur en confondant la coudée du Me-
jqyâs de l'île de Roudah avec l'ancienne coudée Egyp-
tienne, et dans quelle méprise ils sont tombés en sup-
posant cette coudée du Meqyâs de vingt pouces six lignes
du pied de France, tandis qu'elle n'est en effet que de vingt
pouces. J'ai avancé, dans le même Mémoire, qu'avant l'ex-
pédition Française en Egypte aucun voyageur ne l'avoit
"mesurée exactement, et que, par conséquent, sa véritable
longueur étoit restée inconnue jusqu'à l'époque de cette
expédition. J'ai moi-même en cela commis une erreur
•que je dois rectifier ici. En effet, M, Fourmont, inter-
prète du Roi pour les langues Orientales, rapporte dans
 
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