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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 3,1,1: Texte 1): Antiquités — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.5428#0372

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DE L'ANTIQUE EGYPTE. 3^7

x> manière à la force des armes, subjuguant la plupart par la douce éloquence
» de ses discours, embellis de tous les charmes séduisans de la poésie et de la
» musique; ce qui a fait croire aux Grecs que c'étoit le même que Bacchus (i). »

Mais quel étoit cet Osiris qui par ses chants instruisit et civilisa les Egyptiens, qui
parcourut tout le monde, instruisit et civilisa de même les autres peuples l C'étoit,
suivant les Égyptiens, le soleil, considéré non-seulement comme le foyer de la
chaleur et de la lumière, mais encore comme la source de la vie d'où partent les
heureuses influences qui fécondent la terre et l'enrichissent de mille productions
utiles, comme le principe de la vie et de tout bien, comme celui d'où émane le feu
du génie qui crée les arts et tout ce qui peut contribuer au bonheur du genre
humain ; en un mot, comme celui auquel les hommes dévoient rapporter tous
les avantages attachés à la société et à la civilisation (2).

Néanmoins ce dieu avoit un ennemi redoutable dans le mauvais génie , principe
de tout mal, sans cesse occupé à lui tendre des embûches, à causer du désordre
et de la confusion, à détruire tout le bien. Il falloit une autre puissance qui n'eût
d'autre soin que de combattre ce mauvais génie, de s'opposer constamment au mal
que celui-ci vouloit faire, ou de réparer celui qui avoit été fait ; et cette puissance
étoit le frère d'Osiris, Horus, le dieu de l'harmonie, que les Grecs ont nommé
Apollon (3) ; le même, par conséquent, que Diodore appelle ainsi dans cette
autre tradition Égyptienne (4) : «Osiris aimoit la joie, la musique et la danse;
» il avoit toujours autour de lui une troupe de musiciens, parmi lesquels étoient
r> neuf vierges qui excelloient dans tous les arts qui ont rapport à la musique, et
» que les Grecs ont nommées Muses : elles avoient pour chef Apollon, qui pour
x> cela a été appelé Mu s agite s « [c'est-à-dire, conducteur des Muses].

Quand Plutarque ne nous auroit pas appris que celui que les Grecs avoient appelé
Apollon se nommoit en Egypte Horus, il n'y a personne qui ne se fût aperçu que
ie nom & Apollon étoit purement Grec et celui d'une divinité Grecque, et nulle-
ment un nom Égyptien, ni celui d'une divinité Égyptienne; d'où l'on auroit pu
inférer avec raison que Diodore avoit substitué au nom Égyptien de la divinité
Egyptienne celui qu'on lui donnoit en Grèce : mais ce mélange de noms de deux
langues différentes est toujours, selon nous, un vice dans la traduction d'une tra-
dition, où l'on ne doit jamais faire le moindre changement sans nécessité.

Toutefois il n'est point encore question, dans tout ceci, de l'invention de la mu-
sique ni de son inventeur; et cependant il est évident qu'elle a dû nécessairement
être inventée avant d'exister : il est probable, suivant l'esprit de cette allégorie ou
tradition sacrée que nous venons de citer, que la musique existoit même avant
le règne d'Osiris, qui favorisoit et protégeoit cet art et l'employoit lui-même
avec tant de succès. Horus, le dieu de l'harmonie, qui-en dirigeoit l'exécution et
1 emploi, sembleroit annoncer une affinité plus immédiate entre lui et l'art musical.

(1) Plutarchi omnia quœ extant Opéra, gr. etlat. Lutetiœ (3) Plutarque, Traité d'Isis et d'Osiris, p. 320 F et
Parisiorum, 1624, in-fol tom. II, pag. 3 56, A, B. 33 1 B.

(2) Tous ces attributs du soleil se trouvent dans les (4) Diod. Sic. Biblioth. histor. lib. II , cap. 18 ,
hymnes d'Orphée et dans ceux d'Homère, ainsi que pag. 53.

dans Plutarque, Traité d'Isis et d'Osiris,

A. A a a
 
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