MÉMOIRE
SUR
LES INSCRIPTIONS ANCIENNES
RECUEILLIES EN EGYPTE;
Par E. JOMARD.
/
PREMIÈRE PARTIE.
OBSERVATIONS GÉNÉRALES.
L'Égypte a excité, dès les temps ies plus anciens, la curiosité des peuples et
l'attention des philosophes. Les révolutions successives ayant ouvert aux étrangers
l'accès de ce pays, qui leur étoit presque fermé avant Cambyse, les voyageurs et
les hommes les plus illustres de la Grèce sont venus en foule contempler ses
merveilles, rendre hommage à ses institutions et recueillir les débris de ses con-
noissances. Les premiers rois Lagides donnèrent eux-mêmes aux Macédoniens
l'exemple du respect pour les institutions Égyptiennes : loin de les abolir, ils les
admirent dans la religion, seul moyen qui pût assurer leur conquête et leur éta-
blissement. Les inscriptions qu'on voit gravées sur les temples d'Égypte et portant
les noms des Ptolémées, donnent, de ce fait, une preuve sensible et même plus
certaine que les passages historiques. A l'imitation de ces rois, les simples particu-
liers Macédoniens, et même les Grecs du dehors, ont laissé par écrit des marques
de leur vénération ; et ces inscriptions vulgaires sont autant de monumens qui nous
attestent des faits curieux, inconnus à l'histoire. Après les voyageurs Grecs, vinrent
les Romains, toujours en plus grand nombre, à mesure que l'Egypte devenoit
plus accessible, et que ses mœurs étoient plus analogues à celles des conquérans.
Cette époque étoit celle d'une décadence presque complète ; mais, soit que la
religion fût restée en honneur, soit que les merveilles propres à ce pays et ies
restes de sa gloire imposassent encore l'admiration, les étrangers y abondoient
en foule. Généraux, savans, prêtres, législateurs, simples soldats, tous vouloient
marquer l'époque de leur passage par des inscriptions. On en trouve en effet un
A. TOME II. A
SUR
LES INSCRIPTIONS ANCIENNES
RECUEILLIES EN EGYPTE;
Par E. JOMARD.
/
PREMIÈRE PARTIE.
OBSERVATIONS GÉNÉRALES.
L'Égypte a excité, dès les temps ies plus anciens, la curiosité des peuples et
l'attention des philosophes. Les révolutions successives ayant ouvert aux étrangers
l'accès de ce pays, qui leur étoit presque fermé avant Cambyse, les voyageurs et
les hommes les plus illustres de la Grèce sont venus en foule contempler ses
merveilles, rendre hommage à ses institutions et recueillir les débris de ses con-
noissances. Les premiers rois Lagides donnèrent eux-mêmes aux Macédoniens
l'exemple du respect pour les institutions Égyptiennes : loin de les abolir, ils les
admirent dans la religion, seul moyen qui pût assurer leur conquête et leur éta-
blissement. Les inscriptions qu'on voit gravées sur les temples d'Égypte et portant
les noms des Ptolémées, donnent, de ce fait, une preuve sensible et même plus
certaine que les passages historiques. A l'imitation de ces rois, les simples particu-
liers Macédoniens, et même les Grecs du dehors, ont laissé par écrit des marques
de leur vénération ; et ces inscriptions vulgaires sont autant de monumens qui nous
attestent des faits curieux, inconnus à l'histoire. Après les voyageurs Grecs, vinrent
les Romains, toujours en plus grand nombre, à mesure que l'Egypte devenoit
plus accessible, et que ses mœurs étoient plus analogues à celles des conquérans.
Cette époque étoit celle d'une décadence presque complète ; mais, soit que la
religion fût restée en honneur, soit que les merveilles propres à ce pays et ies
restes de sa gloire imposassent encore l'admiration, les étrangers y abondoient
en foule. Généraux, savans, prêtres, législateurs, simples soldats, tous vouloient
marquer l'époque de leur passage par des inscriptions. On en trouve en effet un
A. TOME II. A