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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 3,1,1: Texte 1): Antiquités — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.5428#1015

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,54 REMARQUES ET RECHERCHES

quences qui en découlent naturellement. Je me propose ensuite de former quelques
rapprochemens entre ces témoignages et l'état actuel des lieux, et, sur ces deux
ordres de faits ainsi rapproches, sur le dernier sur-tout, d'étayer quelques
recherches et de nouvelles explications. Si j'essaie de (aire parler ces monumens
muets et mystérieux, c'est seulement par l'étude de leur composition, de leur
forme, de leurs proportions, de leur distribution intérieure; c'est là seulement
qu'on peut espérer de puiser quelques lumières, puisqu'on n'a pas même la res-
source de pouvoir consulter les inscriptions hiéroglyphiques. Pas un caractère,
pas une figure, n'ont été vus sur la PRl Mil RE pyramide, ou dans les salles inté-
rieures et ses diverses galeries. Il en est de même de toutes les autres; et ce fait
singulier, qui nous prive du témoignage même des 1 gyptiens, et de la foible lueur
qu'on auroit pu en faire jaillir, nous livre a nos seules méditations: comme si
leurs auteurs avoient craint que ces monumens ne fusseni pas assez mystérieux, et
que l'écriture sacrée ne révélât un jour le secret de leur destination ! Ainsi, forme,
disposition, décoration, tout,dans ces édifices, différoii de l'architecture qui flo-
rissoit à Thèbes : jusqu'aux signes du langage en ont été bannis.

Ce n'est pas encore assez du silence de l'histoire et de celui des pyramides:
Homère ne les a pas même nommées, et cependant il a fréquenté (Egypte, et
Thèbes est célébrée dans ses chants. On se demande la cause de son silence sur
ces prodigieuses bâtisses, puisqu'il n'est pas possible de supposer un seul instant
qu'elles lui soient postérieures. Tout semble donc une énigme dans les pyramides.
Fn observant le sphinx qui est entre elles et le Nil, les Grecs ont dit souvent
peut-être, dans leur langage de fictions, qu'il c toit la pour proposer aux passans et
aux étrangers cette énigme à deviner : les lecteurs verront bientôt que lui-même
en est une offerte à leur sagacité, et non la moins intéressante a résoudre.

Laissant pour le moment la question de savoir si les pyramides étoient des
tombeaux, ou des constructions ordonnées par la politique* ou des monumens
scientifiques, je passe aux témoignage.-* des auteurs. J'examinerai ceux ci successi-
vement, en les comparant aux monumens et aux lieux, sous le rapport de leur
construction et de leur histoire ( i ).

§• I."

Examen des Auteurs Grecs et Latins.
i.° HÉRODOTE.

ChÉOPS fit d'abord fermer tous les temples, et prohiba toute espèce de sacrifices. Ensuite il condamna
les Égyptiens indistinctement;! des travaux publics : les uns furent contraints à tailler des pierres dans les
carrières de la chaîne Arabique, et a les traîner jusqu'au Nil; d'autre? à recevoir ces pierres, qui traversoient
le fleuve sur des barques, et à les conduire dans la montagne du coté de la Libye. Cent mille hommes rele-
vés tous les trois mois étoient continuellement occupés à ces travaux ; et dix années , pendant lesquelles

(i) Dans un Appendice placé à la fin de cet écrit, il forme, enfin des tuniques trouvées dans les anciens tom-
sera question des mesures de la grande pyramide prises beaux de Memphis.
par Greaves, de son socle, de l'abaissement de sa plate-
 
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