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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 3,1,1: Texte 1): Antiquités — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.5428#1083

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2^1 REMARQUES ET RECHERCHES

cm,zy. Elles ont d'abord o'n,3 de largeur; puis etles se rétrécissent jusqu'à un tiers; enfin
elles se terminent en une plaque circulaire de plus de deux tiers de largeur. Cette seconde
sorte de broderie est cousue sur la tunique. Il en est de même de la troisième sorte. Ce
sont deux bandes, 7, 8, 5? et 10, qui entourent les manches vers leurs extrémités, laissant
entre elles le même intervalle qui se trouve entre la dernière et cette extrémité. Leur
largeur est de om,o45-

La couleur de la tunique est un jaune-souci. Les broderies sont puce ou brun foncé:
leur dessin est vague, insignifiant, n'a aucun rapport à des objets naturels, ni à des
caractères d'écriture, ni encore moins aux hiéroglyphes. L'étoffe de la tunique a été
tissue au métier; mais les broderies paroissent avoir été faites <7 fils comptes, c'est-à-dire
suivant les procédés de la tapisserie au petit point.

Quant à leur nature, les chimistes ont reconnu (pie L'étoffé jaune de la tunique étoit
de matière animale. Dans les broderies, au contraire, le tissu jaune ou le canevas est de
matière végétale; mais le fil brun est de matière animale, il seroit téméraire de s'expli-
quer d'une manière moins vague sur ta nature de ces substances; car il n'existe encore
aucun moyen de reconnoître à qui, de la brebis, de la chèvre OU du chameau, ont appar-
tenu les matières animales, ni de reconnoître lequel, du coton, du chanvre ou du Lin, a
fourni la matière végétale.

A la tunique s'est trouvé joint le débris d'une autre étoffe de même couleur, mais plus
foncée, ornée d'une broderie semblable Ce débris est tissu de matière végétale. Il a Je
hauteur om,4» et une largeur égale. La largeur de la broderie est de om,2.

Jci se termine la description de ces précieux restes des I gyptiens. Voici ce que le
général Reynier nous a appris sur leur découverte, dans sa lettre du 1 2 brumaire an xi :

Je ne puis, dit-il, vous donner de renseignemens que sur le lieu où cette tunique a été trouvée. Afin
de le désigner plus clairement, je joins un croquis du terroir, que je fais de mémoire.

En frimaire an IX, je m'établis pendant trois jours à Saqqârah, avec quelques membres de l'Institut
d'Egypte, afin de visiter la partie du rocher Libyque appelée la plaine des momies, et afin d'y faire des
fouilles. Les lieux des sépultures ont été tellement remués a la superficie, depuis les fouilles commencées
par les Grecs et les Romains, et continuées depuis, que ce n'est qu'après des recherches longues et bien
dirigées qu'on pourra en découvrir d'intactes. Les habitans du pays, craignant que les étrangers ne
découvrent les trésors qu'ils y supposent enfouis, s'appliquent à leur cacher les lieux d'où ils tirent les
objets qu'ils leur vendent; ni les promesses, ni les menaces, ne purent les engager h nous donner des
renseignemens. Aussi nos fouilles ne nous procurèrent que quelques momies communes ou imparfaites,
et d'autres morceaux peu intéressans. Nous fûmes donc bornés à la reconnoissance du terrain, et à former
des projets de fouilles plus considérables, qui auroient eu des résultats plus intéressans, si les circons-
tances et d'autres obstacles n'avoient empêché de les effectuer. J'engageai par l'espoir du gain les habi-
tans des villages voisins à m'apporter tout ce qu'ils découvriroient; et, quelques jours après, j'eus d'eux
une belle momie d'homme bien conservée dans un cercueil de bois de sycomore sculpté et peint, cette
tunique, des vases de poterie antique, ainsi que de petites statues et d'autres figures emblématiques de
terre cuite, qu'on trouve dans ces tombeaux. Ils me dirent qu'ils avoient tiré tous ces objets d'un caveau
rempli de sable, qu'ils avoient déblayé. Ainsi il paroît que cette tunique avoit été déposée avec d'autres
objets et avec les figures emMématiques que les anciens Égyptiens plaçoient à coté des momies. Si elle
avoit servi de vêtement à un ouvrier employé jadis aux inhumations, ou, dans des temps postérieurs , à
fouiller ces tombeaux, il n'est pas probable qu'elle fût chargée de broderies qui doivent avoir été réservées
aux classes supérieures à celles des ouvriers.

Je vous ferai observer sur ces broderies que les principaux habitans des villages portent en hiver des
robes de laine noire , très-amples, et chargées sur le dos de broderies analogues à celles de cette tunique,
mais que le tissu et la coupe de ces robes sont très-différens.
 
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