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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 3)

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De Vinck, ...: Les portraits de Marie-Antoinette, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16910#0075

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Cartouche du xviiie siècle.

II.

nfin, je suis reine de France, — disait Marie-Antoinette à sa confidente
M"10 Campan à la fin de l'année 1777. Certes, elle l'était, et son triomphe
avait encore développé sa beauté. Jusqu'à ce jour, elle avait été la jeune
fille étourdie et inconsciente, désormais elle devenait femme. Après avoir
régné par le charme et la grâce enfantine, il lui fallait maintenant la domi-
nation absolue et incontestée.

Lettre de Jean Cousin, Cette transformation de Marie-Antoinette est curieuse à étudier dans

gravée par Pilinski. »•>»./ • t r 1 • t t h

les différents portraits que Lebeau a laisses d elle : cet artiste en a grave
neuf différents, et c'est précisément au moyen de cette succession de portraits exécutés à
diverses époques par la même main, que nous pouvons facilement observer les modifications de
sa physionomie pendant les phases successives de son existence.

Dans tous les portraits de la reine, gravés depuis 1777, on remarque que la proéminence et
l'affaissement des joues disparaissent pour faire place à un ovale d'une rare pureté : les coins des
lèvres, où l'on saisit si facilement les impressions d'une femme, deviennent plus mobiles, plus
impressionnables; au lieu de ce regard vague des premières années, l'œil est vif et pénétrant, et
l'arcature des sourcils s'arrondit comme pour agrandir encore cet œil fascinateur.

Poussée par cette ambition des jolies femmes, le désir de dominer toujours et partout, Marie-
Antoinette s'empara du sceptre de la mode, et, après de nombreuses conférences avec le fameux
Léonard Autier, ce perruquier qui s'intitulait académicien de coiffures , elle voulut patronner les
coiffures hautes. On aurait dit, à voir les insanités imaginées par les artistes en cheveux de cette
époque, et les échafaudages qu'ils entassaient sur la tête de leurs clientes, que la puissance était
alors promise à celle qui échafauderait la coiffure la plus élevée. La cour et la ville suivirent la
reine et la dépassèrent dans ses exagérations de mauvais goût : à Paris, dès l'année 1777, six cents

Voir l'Art, 4" année, tome iii, page 18.
 
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