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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 3,1,1: Texte 1): Antiquités — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.5428#0023

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de l'île d'éléphantine; i ^

inutilement la recherche. C'est, en effet, comme nous l'avons vu, une opinion
généralement admise , que les Hébreux empruntèrent des Egyptiens les mesures
dont ils faisoient usage. Le système métrique de ceux-là, conservé dans les livres
et les traditions Hébraïques, est donc également le système métrique de ceux-ci :
ainsi l'on peut, d'après ces livres et ces traditions, définir exactement les diffé-
rentes mesures de longueur que les anciens Egyptiens dérivèrent de la coudée.

Avant d'en présenter la série, qui fut originairement composée d'un très-petit
nombre de termes, il convient d'indiquer comment, par l'invention des mesures
portatives , on fut conduit à la former.

Les progrès de la civilisation ayant établi parmi les hommes des relations plus
multipliées , ils reconnurent l'inconvénient d'employer dans leurs conventions
mutuelles une unité de mesure variable suivant les proportions de chaque indi-
vidu : ils choisirent donc une certaine valeur de la coudée, et, l'adoptant géné-
ralement dans toute l'étendue d'un pays soumis aux mêmes lois, ils tarirent la
source des difficultés auxquelles avoit donné lieu l'inégalité de celles qu'ils avoient
employées jusqu'alors. Telle est indubitablement l'origine de la première mesure
portative (i) : elle eut pour type, en Égypte, une coudée de sept palmes , dont
il est probable que l'on régla la longueur sur le palme et la coudée naturelle de
l'individu le plus distingué par l'autorité qu'il exerçoit (2).

Il est également probable que la division en sept palmes et en vingt-huit doigts
fut conservée pendant quelque temps sur cette mesure portative : mais il falloit
passer , sans diviseurs intermédiaires, du quatorzième au quart, et du quart à la
moitié de cette coudée ; ce qui rendoit tout-à-fait incommode l'emploi fréquent
qu'en exigeoient les différens besoins de la société.

Il n'en étoit pas ainsi de la coudée naturelle : on savoit , en effet , qu'elle
contenoit six palmes ou vingt-quatre doigts ; ce qui lui donnoit huit diviseurs

(1) Le mot ammah HQN, qui en hébreu signifie coudée,
ne se retrouve point dans plusieurs des langues qui ont une
origine commune avec la langue Hébraïque. On pourroit
même douter qu'il ait jamais signifié réellement chez les
Hébreux ce qu'expriment le mot Grec -m^ç et le mot Latin
cubitus, c'est-à-dire, l'avant-bras depuis l'angle extérieur
du coude jusqu'à l'extrémité de la main étendue, si cette
signification ne paroissoit établie par ce passage du Deu-
téronome (chap. III, jf. 11 ) : Monstratur lectus ejus fer-

reus.....novein cubitos liabens longitudinis, et quatuor

latitudinis, ad mensuram cubiti v'irilïs manûs; ou, comme
porte littéralement le texte Hébreu , ad cubitum viri,
PMSN3. Mais une observation qui n'a point encore été
faite, et qui est cependant très-essentielle, parce qu'elle
confirme l'origine Egyptienne de la coudée Hébraïque,
c'est que le mot ammah HEX est certainement Égyptien.
En Copte, mahi A3.2>£\ signifie et Y avant-bras et la
mesure que nous nommons coudée. Dans la version Copte
des livres de Moïse, faite, comme l'on sait, d'après le grec
des Septante, le passage du Deutéronome que je viens de
citer est rendu ainsi : ç ju~«-Z>.>X TET^tyïH HE-**-

W-X. Dans le vocabulaire Copte publié par Kit cher, on
* A.

trouve plusieurs fois le mot XJ &^l traduit en Arabe par

^•fjoJÎ l'avant-bras, et cela notamment dans le chapitre
qui contient les noms de toutes les parties du corps ( Line;
ALgypt. restïtuta, p. 77). Il ne peut donc point rester de
doute que mahi XXI>^\, ou, avec le préfixe ju., ammahi

JU-JU-Z-y^S, ne signifiâtdans l'anciennelangueEgyptienne
l'avant-bras et une coudée, et que ce mot en passant
dans la langue Hébraïque n'y ait conservé cette double
signification.

Peut-être aussi le mot Hébreu ^éreth i"flr [spithama], qui
semble d'origine étrangère, vient-il primitivement de la
langue Fgyptienne : car, dans le Copte, ertô F.pTfJU, ou
tertô TEpTUU , signifie la même chose ; et l'on sait que
le le d et le t se substituent fréquemment l'un à l'autre
dans les langues de l'Orient. ( Note communiquée par
M. SlLVESTRE DE SACY.)

(2) Les dénominations de coudée royale et de pied
de roi, employées en Orient et chez quelques nations
modernes pour désigner des mesures portatives, nous
semblent rappeler le premier type de ces mesures. Peut-
être aussi ces dénominations viennent-elles de ce que
les étalons des mesures dont il est question étorent dé-
posés dans le palais des rois.

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