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Jomard, Edme François [Editor]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 3,1,1: Texte 1): Antiquités — Paris, 1809

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.5428#0024

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2o MÉMOIRE SUR LE NILOMÈTRE

exacts, c'est-à-dire, deux de plus que n'en avoit la coudée septénaire. L'idée
d'appliquer à celle-ci la division de celle-là s'étant donc présentée , l'unité de
mesure primitive, composée de sept palmes naturels, fut, pour l'usage ordinaire,
et, notamment, pour en faciliter l'emploi dans la construction des édifices de
pierre ou de charpente, divisée en six palmes fictifs, dont chacun fut sous-divisé
lui-même en quatre parties égales, auxquelles on conserva le nom de doigts, moins
pour exprimer leur grandeur absolue que pour rappeler leur origine.

Cependant cette division de la coudée , que l'on pourrait en quelque sorte-
appel er division civile, ne fut point généralement adoptée. Les prêtres Egyptiens,
religieusement attachés aux usages que la tradition leur avoit transmis , conti-
nuèrent d'employer cette même unité de mesure , divisée , suivant le système
primitif, en sept palmes et en vingt-huit doigts; et , comme elle servoit entre
leurs mains, sous le nom de coudée sacrée, à mesurer les accroissemens du Nil,
accroissemens sur lesquels reposoit l'espérance du bonheur commun, elle devint
entin elle-même l'objet d'une espèce de culte.

Au reste, la division d'une même unité de mesure, suivant deux systèmes
différens, n'est point sans exemple dans l'antiquité. L'on sait que le pied romain,
partagé originairement en seize doigts, le lut dans la suite en douze portions
égales appelées onces ou pouces ; et l'on sait encore qu d conserva tout-a-la-lois les
deux divisions.

La moitié de la coudée Egyptienne, de vingt-quatre doigts , fournit une nou-
velle unité de mesure portative d'un emploi commode , par la division duodé-
cimale qu'elle présentoit : c'est le çéreth des Hébreux.

Lorsque les longueurs qu'on avoit à mesurer étoient considérables , la super-
position d'une unité de mesure aussi courte que la coudée aurait entraîné beau-
coup de temps et de difficultés: on prévint ce double inconvénient, en formant
avec une canne ou roseau une mesure de six coudées.

L'ancien système métrique des Égyptiens et des Hébreux eut donc pour élémens,

i,° Le doigt, qui étoit la plus petite des mesures de longueur............. om 02 1 957.

2.0 Le palme , composé de quatre doigts............................ o. 08-83.

3.0 Le zéreth, de trois palmes................................... o. 2635.

4«° La coudée , de deux zéreths................................. o. 527.

5.0 La canne ou calame , de six coudées............................ 3. 162.

H y eut , comme nous aurons occasion de le dire ailleurs , une canne de
sept coudées ; mais elle étoit exclusivement destinée à mesurer les surfaces, et
il n'est ici question que des mesures de longueur.

On voit que parmi les mesures portatives des anciens Egyptiens , aucune ne
fut connue sous la dénomination de pied. La coudée servit de base au système
métrique de tous les peuples de l'Orient, tandis que, chez les Grecs, les Romains,
et, en général, chez tous les peuples occidentaux , on appela pied l'unité de
mesure d'où toutes les autres furent dérivées.

Notre objet n'est point ici de rechercher l'origine de cette dernière unité de
 
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