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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 3,1,1: Texte 1): Antiquités — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.5428#0138

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1 7 4 DE LA GÉOGRAPHIE COMPARÉE ET DU COMMERCE

Sans doute ces relations commerciales se réduisoient encore à peu de chose,
si on les compare avec ce qui a eu lieu dans la suite : mais encore est-il bon de
remarquer qu'elles ne furent pas nulles tout-à-fait, et que les routes de l'Orient
n'étaient pas ignorées des Egyptiens dès ces temps reculés; car de là dépend l'expli-
cation d'une foule de faits curieux concernant l'histoire de l'ancienne Egypte et
celle des peuples de l'Asie.

Indépendamment du témoignage des prêtres Egyptiens, ces expéditions étoient
attestées par des monumens charges d'inscriptions, placés en difTerens points des
côtes de l'Afrique, et qui subsistèrent long temps après que l'Egypte eut passé
sous une domination étrangère : aussi les caractères de ces inscriptions étoient-ils
•inconnus aux voyageurs qui eurent occasion de les voir.

A ces preuves tirées des historiens Crées, on peut ajouter encore des preuves
plus positives, fournies par les Égyptiens eux-mêmes ; ce sont des bas-reliefs histo-
riques, retrouvés parmi les sculptures qui recouvrent les monumens de l'ancienne
> ille de Thèbes.

On prendra quelque idée du degré d'avancement de Far: nautique dans ees
temps reculés, par un fait que nous apprend 1 ïérodote. Sous le règne et par l'ordre
de Nécos, des vaisseaux partis des ports de la mer Ronge entrèrent dans l'Océan,
suivant toujours les côtes qui étoient sur leur droite, tournèrent toute la Libye,
et, après une navigation de trois ans, vinrent surgir en Egypte, dans les ports de
la Méditerranée (i). Ce fait fort remarquable et que l'on a beaucoup contesté,
est appuyé de circonstances qui ne permettent guère d'en douter : d'ailleurs, il
n'est pas précisément le seul de ce genre.

Ces voyages de si long cours se faisoient sur de petits bâtimens non pontés.
construits quelquefois en papyrus, ayant même forme, même voilure, même gou-
vernail, que ceux qui naviguoient sur le Nil. Les dangers devenoient extrêmes; on
s'arretoit toutes les nuits pour prendre terre; et un seul voyage, comme on vient
de le voir, duroit quelquefois des années entières.

Il seroit inutile de multiplier davantage les détails; ce que nous venons de dire
suffit pour faire sentir quel étoit, à cette époque, l'état des relations commerciales
de l'Egypte avec les contrées de l'Orient.

Sous les rois Persans, dont la plupart foulèrent aux pieds les usages et les institu-
tions de l'Egypte, ces relations ne furent pas entièrement anéanties : nous voyons
même le premier successeur du conquérant (Darius fils d'Hystaspe) apporter les
plus grands soins à recouvrer et à étendre les anciennes connoissances que l'on avoit
eues sur l'Orient (2); et d'autres faits nous montreront quelle importance il attachoit
à cette navigation. Il y a des raisons de croire qu'elle ne fut pas entièrement négligée
sous ses successeurs; mais ce n'est qu'aux époques suivantes que l'histoire nous four-
nit des renseignemens bien positifs et circonstanciés.

Malgré le peu de notions qu'avoient les Grecs sur les Indes et la navigation
de la mer Rouge lorsqu'ils enlevèrent l'Egypte aux Perses, Alexandre sut apprécier

(i) Herodot. Meljomene , cap. 42 et 44.

(2.) Herodot. Melpomeiie.
 
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