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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 3,1,1: Texte 1): Antiquités — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.5428#0174

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I yO MÉMOIRE SUR LE ZODIAQUE

clans le Taureau , il en a conclu que l'époque de cette invention remontoit à
environ quinze mille ans.

Nous rappellerons au lecteur clans quel ordre les phénomènes se succèdent en

r

Egypte, afin qu'il juge plus facilement des rapports qui existent entre ces phéno-
mènes et les noms des mois, dont nous allons donner la signification.

L'année Égyptienne, selon le témoignage des anciens (i), commençoit au sols-
tice d'été, vers le 20 juin, à l'époque de la crue du Nil et de l'inondation, qui dure
pendant juillet, août, septembre. C'est en octobre, novembre, décembre, que
l'on peut mener paître les troupeaux, labourer la terre, et que germent les grains.
En janvier, février, mars, le soleil semble rétrograder; les moissons mûrissent et
sont récoltées. Environ vers le 20 mars arrive l'équinoxe du printemps, et le
jour est égal à la nuit. Durant avril, mai et juin, la chaleur croissante donne l'essor
aux bêtes venimeuses, développe les maladies pestilentielles, et l'année achevé son
cours qui va recommencer.

J'ai dit que les douze noms des mois de l'ancien calendrier Égyptien formoient un
véritable zodiaque. Eilcctivement, lorsqu'on prononçoit le mot faofi, cela signifioit
le mois du bélier, parce que faofi vouloit dire en égyptien et veut dire en arabe
bélier;athyr, ou thoor, comme l'écrit Eusèbe, désignoit le mois du taureau, parce que
athyr signifioit en égyptien bœuf, taureau , ainsi qu'Hésvchius nous l'atteste encore :
'Adùf /U.M K9^ /Stf'î Tutçy- Aiyo^rloit;, dit-il; athyr est le nom d'un mois et du bœuf pour les
Egyptiens ; et thour, dont le pluriel est athouêr, signifie en arabe bœuf Ci taureau.

De plus, la langue avoit la propriété de représenter quelque/ois par le même
mot un sub.stantif et des adjectifs qui rendoient les qualités ou les actions de
ce substantif. Par exemple, substantivement,^^ signifioit bélier, et adjectivement,
celui qui appelle les troupeaux au pâturage. Presque toujours le verbe avoit un
rapport direct de signification avec le nom substantif qui lui avoit donné nais-
sance. Ainsi thour signifioit taureau, et son verbe athar vouloit dire labourer : de
sorte que ce mot, pris comme nom de mois, exprimoit à-la-fois un taureau et
l'idée des travaux que cet animal exécutoit durant le temps dont il étoit l'image.
L'examen que nous allons faire de ces douze noms, va donc non-seulement repro-
duire à notre pensée des figures semblables à celles que l'on voit aux temples d'Esné
et de Denderah, mais encore, en nous montrant les phénomènes que chacune
d'elles représentoit autrefois, va fixer l'ordre primitif, soit de ces figures, soit de
ces noms: car le mot athyr, par exemple, nous apprend que l'on nommoit ainsi le
mois du labourage, dont le taureau étoit l'emblème; et nous voyons que, dans son
rapport avec notre calendrier, il correspond ^novembre, c'est-à-dire, avec le second
mois de l'automne, durant lequel on commence à labourer la terre dans la seule
contrée de l'Égypte.

Le zodiaque que nous allons obtenir, sera celui de l'époque de l'institution.
Les trois noms d'animaux ou de mois de l'été, par exemple, exprimeront les phé-
nomènes de l'été, et il en sera de même pour les autres saisons. C'est seulement

(1) Voyei Dupuis, Relig. univers. //' part. t. VI, p. 425 et 416.
 
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