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Jomard, Edme François [Editor]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 3,1,1: Texte 1): Antiquités — Paris, 1809

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.5428#0513

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$06 MEMOIRE SUR LE SYSTÈME MÉTRIQUE

soixante fois soixante stades, c'est-à-dire, 3600 stades. Ce point est important
dans la recherche qui nous occupe. (Voyez pag. ^o/l, note 2.)

Le grand mille Egyptien étoit encore soixante fois au degré, comme on le verra
pjus tard; le plèthre, à son tour, étoit compris soixante loi:, au mille. Ce dernier
avoitlamëme valeur que celle du mille Hachémique des Arabes; le mille Anglais
nautique d'aujourd'hui est de la même mesure.

Remarquez maintenant l'ancienne division du jour en soixante primes ou mi-
nutes, et de la prime en soixante secondes. Chaque jour, le soleil s'avance d'à
peu près un degré céleste. Ainsi les deux espèces de degrés se divisoient de la
même façon ; la minute et la seconde de temps correspondoient à la minute et à
la seconde d'espace, c'est-à-dire, au mille et au plèthre.

L'année Égyptienne étoit (-Ile même en harmonie avec cette division fondamen-
tale. En effet, tous les mois étoient constamment égaux et de trente jours chacun,
et sans aucune intercalation, c'est-à-dire, de trois périodes de dix jours ou décans.
Douze mois faisoient donc trois cent soixante [ours, trente-six périodes de dix
jours, et soixante-douze périodes de: cinq jours. I ne dernière période de cinq
jours, appelés épagomènes, et placés au bout des douze mois, achevoit 1 année
Égyptienne.

Je terminerai ces observations succinctes sur la division sexagésimale, en faisant
remarquer que l'antiquité en a lait usage dans les grandes périodes astrono-
miques (1). Nous avons dit que le jour se divisoit en soixante minutes, la minute
en soixante secondes, &c. Or il \ avoit aussi une période de soixante jours ; une
autre de soixante ans, appelée sossos ; une autre de soixante sossos, appelée saros.
Le lustre est lui-même une période de soixante mois (2).

Les traces de cette même division sexagénaire parmi toutes les espèces de mesures
se montrent sans cesse dans l'antiquité; mais elles conduiraient trop loin, si l'on vou-
loit les suivre jusqu'au bout. Ce qui précède, suffit pour démontrer que les mesures
d'espace, aussi-bien que celles du temps, avoient été assujetties, dès les siècles les
plus reculés, à la division duodécimale et sexagésimale : on est donc bien autorisé à
croire que toutes les mesures usuelles étoient subdivisées d'une manière uniforme;
mais il ne faut point anticiper sur les preuves (3).

(1) Mon objet n'est pas ici de faire connoître la nature
de ces périodes ; et je dois nie borner à observer que
l'astronomie a été la source de cette division, comme je
l'ai déjà dit au commencement de ce paragraphe. L'étude
du ciel a précédé les abstractions de calcul, et je la
regarde comme l'origine première de la géométrie : il
n'est pas étonnant qu'un système métrique ait été fondé
sur cette base.

(2) Je m'interdis de parler des mesures d'intervalle

qui ont pour diviseurs les nombres 6 et 10, bien qu'on
sente qu'elles reviennent à la division senaire, comme le
néros des Chaldéens, qui vaut dix sossos, et dont le saros
en prend six, &c. Ces trois périodes, qui valent six cents
ans, soixante ans et trois mille six cents ans, se re-
trouvent aussi chez les Indiens.

(3) Les divisions souvent arbitraires des mesures, chez
les peuples modernes, ont cependant retenu par-tout les
traces des échelles duodécimale et sexagésimale.
 
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