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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 3,1,1: Texte 1): Antiquités — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.5428#0969

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8 jg POPULATION COMPARÉE

se civilisèrent, en adoptant les mœurs Égyptiennes (i). Diodore, qui raconte [e
même fait, l'attribue à une autre cause (2); savoir, que Psammétique donnoitla
préférence aux troupes étrangères sur l'armée nationale : mais il affirme aussi que
plus de 200 mille soldats Égyptiens se rendirent en Éthiopie ei s') établirent. Ainsi
que Zoéga, je regarde le nombre de ces réfugiés comme exagéré, tant le pays au
dessus d'Éléphantine est difficile et aride, et pour d'autres motifs encore. .Mai, |e
fait de l'émigration des Égyptiens ne peut être révoqué en doute: les anciens géo-
graphes et les écrivains qui ont traite de l'Ethiopie, ont presque tous rapporté ce
fait (3); le nom même des Automoles (c'est à dire transfiges), qu'on a donne a ce
pays, consacre le souvenir de l'exil volontaire de l'armée Egyptienne. Rien d'ail-
leurs n'est plus conforme à l'état ou se trouvoil alors le pays, livré aux guerres in-
testines quavoit ameneo |a dodécarchie. La protection accordée par Psammétique
aux étrangers, repoussés jusque là par les loi- et les ancien- usages, e toit un grave
sujet de mécontentement pour ceux qui tenoient aux souvenirs de la vieille gloire
nationale. Diodore le fait assez entendre dan- le passage que j'ai cite.

11 paroît bien probable, par les nombreuses constructions élevées en Nubie, que
les hommes dont je parle s') établirent, soit a cette époque, soil dan- la suite, \
élevèrent des temples à I instar de ceux dl gypte, et creusèrent les rochers, comme
avoient fait leurs ancêtres à Thèbes et a Memphis.

Le lieu qui a succède à Adulis renferme des vestiges dont I âge n est pas bien
connu. J'incline à penser que ces ruine- appartiennent a l'époque de ces colons
Égyptiens. Mon sentiment est (onde sur un passage de Pline qui atteste que la
ville d'Adulis, port de mer sur la mer Rouge, fut bâtie pardi- esclaves sorti.- de
l'Egypte (4). Dans le passage déjà ( in , I [érodote rapporte que le- transfuges por-
toient dans leur langue le nom d'AsmacA, nom que plusieurs regardent comme le
même quAxum; cette dernière ville est à plusieurs journées des restes d'Adulis.
Toutes ces autorités prouvent qu'un grand nombre d'1 gyptiens om passé en Ethio-
pie : or, nécessairement, ils ont traversé d'abord la Nubie, ils ont dû \ séjourner, et
sans doute y bâtir selon le goût de leur pays.

Mais tous ces monumens ne peuvent prouver que l'architecture de l'Égypte,
que ses arts, que le style de ses ouvrages sont un présent de l'Éthiopiesupérieure :
les deux climats sont différens, les productions végétales ne sont pas les mêmes;
enfin les principales plantes que les architectes Égyptiens ont imitées .-i souvent,
ont introduites dans la décoration avec tant de goût, le lotus, le papyrus, la
vigne, &c, ne se trouvent point dans cette haute région; le roseau , le dattier même,
y sont rares. On a pu porter jusqu'à ces rives des arts tout formes et déjà perfec-
tionnés; mais leurs habitans n'ont pu établir sur les bords du Nil inférieur des arts

(1) Toutw fi ioT>i)u<ôiVTtov i( -n>vç ifi/xapccTi^i servations du savant M. Sait, touchant une colonne évidem-
ytymoi AÎ9/mf, h&a ^SbVtk AiyJ-Tmet. (Lib. n, cap. 30.) ment Égyptienne trouvée sur le rivage opposé à Masouah,

(2) Lib. 1, cap. 67. et apportée d'un endroit voisin du fond de la baie An-

(3) Voyez Aristot. Rhetor. Iib. m ; Plin. lib. VI , neslay. Or cet endroit s'appelle Zeyla et Azoole[Azou\] ;
cap. 30; Strab. lib. xvil, pag. 786; Plutarch. de Exsilio. auprès de ce lieu sont des ruines considérables de bâti-

(4) Oppidum Aduliton.AEgyptiorum hoc servi àdominis mens et de colonnes avec des pierres taillées, de quatre à
profugi condidere. (Lib. 1, cap. 29. ) cinq pieds de large. (Sait, Voyage en Abyssinie, p. 45'

Cette conjecture est pleinement confirmée parles ob- et suiv. ; Londres, 1814. )

dont
 
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