*
l22 POPULATION COMPAREE
tout le monde le payoit, et d'en découvrir la quotité- pour en déduire ensuite la
population générale. Les passages qui précèdent renferment déjà le moyen de
résoudre la question; en effet, il résulte que la capitation fut fixée a 2 dynârs ou
pièces d'or par téte. Plusieurs auteurs confirment ce fait; Leitfe ( ou Vezid ) dit
qu'un impôt de 2 dynàrs fut frappé sur les Qobtes au temps d'A'mrou (1) : Abou-I-
Mahsen dépose du même fait (2). Il ne faut pas croire que l'impôt par téte fut de
4 dynàrs, comme pourroit le faire croire le passage de Maqryz) extrait ci-dessus (3):
ce n etoient pas non plus 2 dynàrs qui etoient l'impôt de chaque téte; mais cettt
quantité de 2 dynàrs étoit Vimpôt meym, c étoit la somme que Ici I gyptiens a\ oient
à payer l'un dans l'autre : ainsi tel payoil 1 , tel autre 3 ou 2, et d autres 1 seule-
ment. C'est ainsi qu'en 1798 les 90 mille assignations étoient de trois degrés :
il ) en avoit 9000 à payer par les riches, chacune de 44° médins; 18000 par la
classe moyenne, de 220 medins; et 63000 par les individus indigène ou peu aises,
chacune de 1 10 medins. Ces! tout a fait le même rapport que j'aperçois au temps
d'el-Kodouri, puisque le riche payoit par an tS dirhems; I homme dune aisance
moyenne, 2,^; et celui qui gagnoit sa vie a force de travail, 12 seulement (4).
Ce qui prouve tout à fait que la capitation de 2 d\ airs étoit une somme moyenne,
c'est le passage suivant, relatif à la capitulation particulière de la ville d Alexandrie :
« Maqry/} cite Hosseyn henChàhi, du premier siècle de- I hégire, pour le fait
» suivant ; Quand A'mrou hen el-A'às prit Alexandrie, les hahitans, sans \ corn
» prendre les femmes et le- enfans, e toient au nomhre di () mille. Toute
» l'Egypte fut soumise à une contribution de 2 dynàfS par te te d homme; il veut
>•> exception pour Alexandrie, dont les hahitans durent payer le Uiarag [ contrilm-
» tion foncière ] et le gizyeh I capitation I au taux ou il plairoit de le fixer, parce
« que cette ville a été prise de vive force (5). n
ïl n'y a donc plus, selon moi, de difficulté pour comprendre le passage en
question dans la capitulation d'A'mrou. Les Égyptiens furent assujettis a payer
une capitation totale de 50 millions de pièces, au cas ou la crue du Nil seroit
complète; et comme ces pièces, à l'époque dont il s'agit, etoient ou d'or ou
d'argent, et qu'il ne peut pas év idemment être question de pièce-d'or, il suit que
la contribution frappée sur toute l'ÉgyptÇ, d'après tous les auteurs, fut de
50000000 de dirhems.
Reste à évaluer le rapport du dynàr au dirhem. La valeur relative de ces deux
monnoies n'a pas toujours été la même. Quand la monnoie d'argent s'altéra, le
rapport alla en croissant; ce fut alors un signe de décadence et de misère pour le
pays. Sous el-Hakim Bimr-aliah, le dirhem descendit à 3 t pour un d\nàr; plus
tard, on frappa un nouveau dirhem valant 18 : à diverses époques le dirhem des-
cendit à 3 1 , à 36; mais, l'an 363 de l'hégire, dit Maqryzy, le dynàr moe'zzy étoit
au pair de 1 5 dirhems |. Le dirhem monta aussi à 13 et à 1 5. Au reste, le dynàr
(1) Mémoires de l'Académie des inscriptions et belles- à 4 dynârs; mais ceux qui changeoient leurs espèces d'or
lettres ( 2.c série ), tome V, page 24. en argent dévoient gagner beaucoup à cette opération.
(2) Ibid. page 31. ^ Voyez ci-dessus, page 121.
(3) Voyez ci-dessus, p. 121. — H ne faut pas non plus (5) Mémoires de l'Académie des inscriptions et h*He*"
conclure de ce passage que les 40 dirhems correspondent lettres ( jl« série ), tome V, page 21.
l22 POPULATION COMPAREE
tout le monde le payoit, et d'en découvrir la quotité- pour en déduire ensuite la
population générale. Les passages qui précèdent renferment déjà le moyen de
résoudre la question; en effet, il résulte que la capitation fut fixée a 2 dynârs ou
pièces d'or par téte. Plusieurs auteurs confirment ce fait; Leitfe ( ou Vezid ) dit
qu'un impôt de 2 dynàrs fut frappé sur les Qobtes au temps d'A'mrou (1) : Abou-I-
Mahsen dépose du même fait (2). Il ne faut pas croire que l'impôt par téte fut de
4 dynàrs, comme pourroit le faire croire le passage de Maqryz) extrait ci-dessus (3):
ce n etoient pas non plus 2 dynàrs qui etoient l'impôt de chaque téte; mais cettt
quantité de 2 dynàrs étoit Vimpôt meym, c étoit la somme que Ici I gyptiens a\ oient
à payer l'un dans l'autre : ainsi tel payoil 1 , tel autre 3 ou 2, et d autres 1 seule-
ment. C'est ainsi qu'en 1798 les 90 mille assignations étoient de trois degrés :
il ) en avoit 9000 à payer par les riches, chacune de 44° médins; 18000 par la
classe moyenne, de 220 medins; et 63000 par les individus indigène ou peu aises,
chacune de 1 10 medins. Ces! tout a fait le même rapport que j'aperçois au temps
d'el-Kodouri, puisque le riche payoit par an tS dirhems; I homme dune aisance
moyenne, 2,^; et celui qui gagnoit sa vie a force de travail, 12 seulement (4).
Ce qui prouve tout à fait que la capitation de 2 d\ airs étoit une somme moyenne,
c'est le passage suivant, relatif à la capitulation particulière de la ville d Alexandrie :
« Maqry/} cite Hosseyn henChàhi, du premier siècle de- I hégire, pour le fait
» suivant ; Quand A'mrou hen el-A'às prit Alexandrie, les hahitans, sans \ corn
» prendre les femmes et le- enfans, e toient au nomhre di () mille. Toute
» l'Egypte fut soumise à une contribution de 2 dynàfS par te te d homme; il veut
>•> exception pour Alexandrie, dont les hahitans durent payer le Uiarag [ contrilm-
» tion foncière ] et le gizyeh I capitation I au taux ou il plairoit de le fixer, parce
« que cette ville a été prise de vive force (5). n
ïl n'y a donc plus, selon moi, de difficulté pour comprendre le passage en
question dans la capitulation d'A'mrou. Les Égyptiens furent assujettis a payer
une capitation totale de 50 millions de pièces, au cas ou la crue du Nil seroit
complète; et comme ces pièces, à l'époque dont il s'agit, etoient ou d'or ou
d'argent, et qu'il ne peut pas év idemment être question de pièce-d'or, il suit que
la contribution frappée sur toute l'ÉgyptÇ, d'après tous les auteurs, fut de
50000000 de dirhems.
Reste à évaluer le rapport du dynàr au dirhem. La valeur relative de ces deux
monnoies n'a pas toujours été la même. Quand la monnoie d'argent s'altéra, le
rapport alla en croissant; ce fut alors un signe de décadence et de misère pour le
pays. Sous el-Hakim Bimr-aliah, le dirhem descendit à 3 t pour un d\nàr; plus
tard, on frappa un nouveau dirhem valant 18 : à diverses époques le dirhem des-
cendit à 3 1 , à 36; mais, l'an 363 de l'hégire, dit Maqryzy, le dynàr moe'zzy étoit
au pair de 1 5 dirhems |. Le dirhem monta aussi à 13 et à 1 5. Au reste, le dynàr
(1) Mémoires de l'Académie des inscriptions et belles- à 4 dynârs; mais ceux qui changeoient leurs espèces d'or
lettres ( 2.c série ), tome V, page 24. en argent dévoient gagner beaucoup à cette opération.
(2) Ibid. page 31. ^ Voyez ci-dessus, page 121.
(3) Voyez ci-dessus, p. 121. — H ne faut pas non plus (5) Mémoires de l'Académie des inscriptions et h*He*"
conclure de ce passage que les 40 dirhems correspondent lettres ( jl« série ), tome V, page 21.