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Monatsberichte über Kunst und Kunstwissenschaft — 3.1903

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Müntz, Eugène: Le portrait dans l'antiquité chrétienne, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.47725#0070

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50

Le Portrait dans l’Antiquite chretienne
par Eugene Müntz.
III.

Nous commenccrons notre revue par les produc-
tions de la Sculpture.
L’on ne pouvait attendre de cet art, des lors
tombe au fond de l’abime, quelque tentative pour
renouveler l’art du portrait, si brillant jadis. Nean-
moins les productions de la sculpture iconographique
sont infiniment plus nombreuses que l’on ne croit au
premier abord.
II faut, il est vrai, faire abstraction de la sculpture
en ronde bosse: eile disparait rapidement en Italie;
du moins la seule statue monumentale de cette epoque
qui sy’ dresse encore est le colosse de bronze de
Barletta, de dix-neuf pieds de haut, representant
Theodosele Grand. L’empereur est vetu d’un costume
militaire, il a la tete ceinte d’un diademe garni de
perlcs. Sa main clroite est levee, sa gauche tient
le globe. L’art de cette statue est, pour parier
avec Francois Lenormant1), rüde et sec, d’une durete
depourvue de finesse, mais eile garde encore un
grand caractere et l’aspect general en est d’un effet
puissant.
Il n’est pas impossible que le colosse de Barletta
ait ete fondu ä Constantinople meme.
Il existaitä Canossa une statue equestre, en bronze
dore, representant egalement Theodose le Grand.
Mais si nous nous attachons ä la sculpture en
bas-et haut-relief, les portraits abondent, comme on
va le voir.
Nous avons d’abord toute la serie des sarco-
phages conserves soit en Italie, soit dans les Gaules.
D’ordinaire l’effigie des deux epoux defunts — en
buste, de face ou de trois quarts se detachant sur
un medaillon — prennent place sur la partie centra'e
du monolithe. Parfois aussi des medaillons places
aux extremites du sarcophage recouvrent une figure
isolee2).
Plus rarement, les deux epoux sont representes
debout, se donnant la main (Garrucci, pl. 361—362).
Les medaillons ä double effigie se distinguent
par une grande variete. Si l’epoux est d’ordinaire
represente de face, tenant de la gauche un rocher,
l’epouse manifeste sa tendresse par des gestes
graves, dignes, pleins d’une emotion contenue;
tantöt eile regarde son epoux, tantöt eile lui passe
la main sur l’epaule (Garrucci, pl. 366—367); plus

’) Gazette des Beaux - Arts, 1883, t. I, p. 386—388. — M. Venturi
(S toria dell’ Arte, italiana, t. I. p. 164i continue ä l’appeler Heraclius.
2) Le Blaut, Etudes sur les sarcophages ch reffens antiques
de la ville d ’ A r 1 e s; pl. VI, VIII, XIV. XVI. — id. Les .sarcophages
chrötiens de la Gaule, pl. I, XIV, XXXV, XXXVII, XL. — Garrucci,
Storia dell’Arte cristiana, ff. 357—360, 363—367, 401—402, etc.

(Fortsetzung aus Heft 1.)
souvent, eile pose sa main dans celle de son com-
pagnon (Garrucci, pl. 304, 325, 327). 11 arrive ega-
lement qu’elle se tient debout devant son mari assis
et tenant un rouleau deplie (Garrucci, 370 — 371, etc.).
Toutes les faces de I’amour conjugal sont rendues,
on le voit, avec simplicite et emotion.
Malheureusement, ces portraits sont dejä un
peu impersonnels et conventionnels, comme le sont
les figures ou ornements memes qui recouvrent le
reste de ces sepultures. Il n’y faut chercher ni
ressemblance criante, ni puissance de caracteri-
stique.
A la meme Inspiration que les sarcophages
appartiennent les verres dores ou fonds de coupes.
Aussi je les examinerai ici malgre la difference de
technique.
Ces petits objets renferment souvent des portraits,
generalement en buste: l’homme et la femme, ä cöte
l’un de l’autre, comme sur les sarcophages, ou des
bustes isoles (Garrucci, p. 171, 188, 195—202);
il n’est pas rare de voir un ou plusieurs enfants
figurer avec leurs parents. Souvent les noms sont
inscrits ä cöte des personnages, avec la formule
„vivas“. Il n’est pas rare non plus de voir un Amour
nu unir les conjoints (Abbildg. a). Le costume de
femme temoigne d’une certaine recherche, la coiffure
est artistement arrangce; des joyaux ornent l’echan-
crure de la robe. Les physionomies varient ä l’infini.
Chez les hommes, le type dominant est le visage
imberbe, avec les cheveux coupes ras. Tous les
personnages sont vus de face. Les artistes ont
chcrche ä animer ces portraits de famille, en placant
dans la main de l’epouse ou des epoux un volume
roule, mais ils semblent ignorer l’effusion chere aux
sculpteurs des sarcophages: mains serrees l’une
dans l’autre, bras passe par-dessus le cou, etc.
Il est rare que les personnages soient en pied
(Garrucci, p. 195).
Le travail est d’ordinaire schematique; mais
les physionomies sont parfois finement individua-
lisees.
Une opinion generalement reque, c’est que la
sculpture a ete moins cultivee en Orient qu’en
Occident: la rarete des statues subsistant ä Con-
stantinople donne quelque poids ä cette creance,
mais cette rarete s’explique par les ravages commis
au VIF et au VIIF siede par les iconoclastes. En
realite, la sculpture iconographique a ete infiniment
plus devcloppee ä Constantinople qu’ä Rome. Elle
y comptait au moins quatre colonnes triomphales,
 
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