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Monatsberichte über Kunst und Kunstwissenschaft — 3.1903

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Müntz, Eugène: Le portrait dans l'antiquité chrétienne, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.47725#0071

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51

sur le modele de la colonne Trajane: la colonne
de Constantin, celle de Theodose, elevee en 386,
celle d’Arcadius elevee en 403, celle de Justinien.
En ontre, les Byzantins prodiguerent sur les
places publiques non-seulement les statues des
empereurs, mais encore celles des prefets, des
generaux, des orateurs, des medecins. Ces statues
etaient d’ordinaire en bronze; parfois on poussait
le luxe jusqu’ä les dorer. C’etaient par centaines
que se comptaient ces effigies, dont aucune n’est
parvenue jusqu’ä nous.
Des le regne de Constantin on placa sur le
Forum de Constantinople les portraits de plusieurs
eveques de cette ville1).
Au VIe siede (vers 556), Justinien confia au
sculpteur romain Eustathius I’execution de sa statue
equestre — en Achille. — Cette statue colossale ne
mesurait pas moins de 30 pieds de haut et s’elevait
sur une colonne haute de 105 pieds.2)
Longtemps le portrait des empereurs avait
conserve son caractere hieratique. Le meme Justinien:
le premier, rompit avec la tradition, en se faisant
representer la tete ceinte d’une coiffure de plumes,
analogue ä celle des anciens souverains mexicains
et nommee la „toufa“. Ainsi on les voyait sur
une autre statue equestre qui n’est plus connu
que par un dessin ancien3). Sur un medaillon en
or de Justinien, jadis conserve au Cabinet des
medailles de Paris4), et qui n’est plus connu que
par une reproduction, ce souverain a la tete ceinte
d’un diademe forme de plusieurs rangees de perles
et couverte d’un casque Charge de plumes et
enrichi de pierres precieuses. La meme coiffure
reparait au revers du medaillon, oü Justinien est
represente ä cheval, brandissant une lance.
La Sculpture en ivoire fournit, pour sa part, une
longue serie iconographique.
II y avait jusqu’ä des statues formees de cette
matiere. Telle, dans la primitive eglise de Sainte
Sophie ä Constantinople, la statue representant
Sainte Helene5).
Mais ce sont surtout les diptyques consulaires
qui nous ont valu une serie inappreciable de por-
traits de ces hauts fonctionnaires.
Le diptyque de Rufius Probianus, vice-prefet du
Pretoire de Rome (fin du IVe, commencement du
Ve siecle), du Musee de Berlin, nous offre une
physionomie tres ecrite, tres serree de facture. Vu
de face, sur les deux feuillets, le vice-prefet a les
traits secs et durs; il regarde de face; une fois il
leve la main par le geste de l’orateur, comme pour
benir, l’autre fois il ecrit avec un stylet sur une
bande de parchemin6).
Le diptyque de Stilicon (f 408, de sa femme
Serena et de leur fils Eucherius7), ä la basilique
de Monza, manque quelque peu de caractere. Les
figures — en pied — sont d’un travail dejä un peu
1) Bayet, Recherches, p. 51.
2) Unger: Encyclopedie de Gruber et Erseh, t. LXXXIV, p. 428.
8) Mordtmann, dans la Revue de I’Art chretien, 1891, p. 471.
4) Babelon: Memoires de la Societe Nationale des Anti-
quai res de France, 1896, p. 311—313.
6) Bayet, Recherches, p. 117.
6) Molinier. Histoire Generale des Arts appliques ä Fin-
dus trie. t. i, Ivoires (1896).
D’apres M. Venturi (t. I, p. 359) ce diptyque reprdsenterait Placidie,
Valentinien III et Aetius.

sec et pauvre. Serena cligne des yeux; son visage
est un peu bouffi.
Le diptyque du consul Probus (406. Rome),
ä Ja cathedrale d’ Aoste, est largement traite, dans
un style heroique. Nous voyons une physionomie
un peu boursoufflee, avec une bouche sans expres-
sion et des yeux infiniment trop cernes. Le dessin
du corps, surtout dans les jambes et les pieds, laisse
ä desirer.
Le diptyque du consul Felix (428. Rome), ä la
Bibliotheque Nationale de Paris, nous montre une
figure lourde et trapue, mais dont la ressemblance
ne saurait faire l’ombre d’un doute. La tete epaisse
et rüde a un accent de sincerite qu’il est impossible
de meconnaitre.
Le diptyque de Bocee (487. Rome), au musee
chretien de Brescia, nous montre une figure trapue,
lourde, sans expression.
Dans le diptyque du consul Areobindus (506.
Constantinople), au musee de Besancon, le visage

Abbildg. a.
Deux Epoux.
Fonds de coupe dore. D’apres Garrucci.


rase est dejä arrondi; les yeux sont ä fleur de t£te;
l’expression fait clefaut; les traits sont comme figes.
C’est le point de depart de toute une serie de dip-
tyques executes ä Constantinople.
Le diptyque de Clementin (513. Constan-
tinople) offre une figure juvenile, de face, non sans
delicatesse.
Dans le diptyque du consul Anastasius (517.
Constantinople), ä la Bibliotheque Nationale de
Paris, le costume a toute la richesse, comme aussi
toute la raideur propre ä la cour byzantine. L’or-
donnance temoigne d’un souci excessif de la sy-
metrie. Quant au visage, il est tout de Convention.
Tete ronde, imberbe, eclairee par des yeux enormes;
un sourire errant sur les levres.
Le diptyque du consul Philoxenus (525. Con-
stantiople), egalement ä la Bibliotheque Nationale de
Paris, avec des inscriptions grecques, nous montre
un visage imberbe parfaitement Individualist, aux
joues epaisses et un peu tombantes, ä la bouche
 
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