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Monatsberichte über Kunst und Kunstwissenschaft — 3.1903

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Müntz, Eugène: Le portrait dans l'antiquité chrétienne, 4
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https://doi.org/10.11588/diglit.47725#0108

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87

Le Portrait dans l’Antiquite chretienne
par Eugene Müntz.
IV.*)

Bien autrement vivante et feconde encore que
la sculpture et ses congeneres est la peinture de
portrait et plus particulierement la peinture en
mosaTque. Pendant pres de deux siecles, au Ve et
au VIe, eile fixe avec autant de vigueur que de
sürete les physionomies des contemporains ou donne
leurs traits aux personnages de l’histoire sainte.
Durant toute cette periode, la recherche du caractere
l’emporte sur celle de la beaute ou de la noblesse.
On donne aux apötres les types les plus plebeiens,
comme si la rudesse de l’exterieur pouvait tenir
lieu de la force de conviction. On voit donc com-
bien est fausse l’opinion qui veut que les artistes,
ä partir du IVe siecle, aient cesse de plus en plus de
consulter la nature. Bien au contraire, au sortir du
monde si artificiel des Catacombes, au sortir de
cette atmosphere de detachement, l’art reprend con-
tact avec la vie, avec la realite. Aussi ä peine la
paix de l’Eglise etablie, les portraits fleurirent de
plus belle. II est ä peine necessaire de rappeler
les effigies des papes, des souverains, des evöques,
qui figurent dans les mosaiques ou les fresques de
Rome, de Ravenne, de Constantinople, ou encore
dans les miniatures et les ivoires.
Mais, möme les figures d’apötres ou de saints,
soit de Rome, soit de Ravenne, procedent, pour la
majeure partie, de portraits. Leurs auteurs ne
connaissent pas encore le type conventionnel, dont
les Byzantins se contenteront si longtemps; ils ne
se soucient pas davantage d’idealiser leurs heros;
ils se plaisent aux visages plus ou moins plebeiens
penetres d’une forte saveur realiste.
Pour un temps les traditions realistes des anciens
Romains reprirent donc le dessus: il suffit de com-
parer ces portraits et surtout ceux des apötres et
des saints peints soit ä Rome, soit ä Ravenne, aux
portraits de la collection Graf de Vienne, pour se
convaincre que l’inspiration est la meme. Les Grecs
eussent certainement repudie des effigies aussi peu
idealisees: mais pour nous, plus familiarises avec
le realisme nous ne pouvons nous empecher de
leur trouver une saveur et un prix particuliers;
elles peignent ä merveille cette epoque dejä ä
moitie barbare et oü tant d’infiltrations etrangeres
avaient corrompu le sang des citoyens de l’an-
tique Rome.
Dans l’art moderne, le developpement du por-
trait coi'ncide d’ordinaire avec celui de la peinture

d’histoire proprement dite, j’ajouterai möme qu’il
eut pour cette derniere un element de succes et
de renovation. On trouverait difficilement un grand
peintre, je parle de genies vraiment puissants et
feconds aux principes sains et larges, qui n’ait
excelle dans les deux genres depuis Jean Van Eyck
jusqu’ä Raphael et Titien, depuis Rembrandt jusqu’ä
David et Ingres.
Mais ces premisses sont fausses appliquees ä
l’art chretien primitif: la necessite de reproduire
fidelement les traits d’un individu donne et l’etude
de la nature n’ont point exerce une influence directe
sur l’art chretien primitif, comme ils en ont exerce
une sur l’art de certaines Ecoles italiennes de la
Renaissance. C’est ä l’epoque oii l’on executa le
plus de portraits, sous les papes du IXe siecle, que
les figures offrirent le moins de vie ou de caractere
et vice versa; par contre, la periode pendant laquelle
on individualisa avec le plus de succes les figures
des apötres et des saints (deuxieme moitie du
Ve siecle, premiere du VIe: Baptistere des Ortho-
doxes ä Ravenne, eglises de SS. Cosme et Damien,
ä Rome) n’est pas celle oü l’element moderne, la
representation des contemporains, joue le plus
grand röle.1)
On ferait donc fausse route en cherchant ä
etablir une correlation entre la frequence des por-
traits et les progres du realisme. Si la vanite de
certains princes ou prelats a fait multiplier leurs
images dans les eglises ou les palais, l’instinct des
artistes ä cette epoque a reduit ces pretentions ä de
justes limites: jamais ils n’ont souffert que l’ensemble
de la decoration füt sacrifie ä des figures isolees,
ni que le caractere monumental de leurs peintures
ou de leurs mosaiques en requt la moindre atteinte.
La piete des fideles etait d’accord avec eux sur ce
point. La place accordee dans les sanctuaires aux
portraits des donateurs, — fussent-ils papes ou rois
— ne fit jamais oublier l’abime qui les separait,
dans l’opinion de leurs contemporains, des saints,
des apötres et du Christ.
Malgre ces restrictions, le portrait tut un des
principaux facteurs de l’art religieux du IVe au IXe
siecle et je ne saurais me dispenser d’en soumettre
1) Je fais exception pour les deux tetes de Sainte Constance, placees
au milieu d’ornements encore ä moitie paiens et prives d’attributs (Mau-
solee de Sainte Constance). Quant ä la pretendue effigie de Saint Sylvestre,
dans l’eglise San Martino ai Monti de Rome, fai dit ailleurs que c’ütait
une ceuvre non du IVe siecle, mais du moyen-age.

Mit diesem Abschnitt schliessen die Ausführungen des Verfassers über das Portrait im christlichen Altertum.
 
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