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Monatsberichte über Kunst und Kunstwissenschaft — 3.1903

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Müntz, Eugène: Le portrait dans l'antiquité chrétienne, 4
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https://doi.org/10.11588/diglit.47725#0109

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88

les specimens les plus remarquables ä une analyse
approfondie.
Dans cette revue des portraits peints ou in-
crustes, je m’attacherai en premier lieu ä la Ville
eternelle et suivrai, autant que possible, 1’ordre
chronologique.
De fort bonne heure, l’habitude prevalut ä Rome
d’orner les basiliques de la suite des portraits des
souverains - pontifes.
La basilique Saint Paul-hors-les-Murs requt,
des le Ve siecle '), un certain nombre d’effigies de
ce genre, completees, au für et ä mesure, par de
nouvelles effigies.
Que le lecteur me permette de reproduire ici
l’analyse de ce cycle teile que je l’ai donnee dans
la Revue de l’Art Chretien de 1898. „Les
quarante portraits du mur meridional, representant
les Papes depuis Saint Pierre jusqu’ä Innocent I,
se divisent en deux series bien distinctes : la premiere
se compose de portraits manifestement faits de
Souvenir ou de chic, rearranges et probablement
restaures au XVIe siecle; cette Serie est reconnais-
sable ä la recherche du caractere. Quant ä la seconde
Serie, les effigies qui la composent offrent plus de
realite et sont vraisemblablement contemporaines
des souverains pontifes qu’elles representent(l’inega-
lite de grosseur des tetes prouve que ces portraits
ont ete executes ä differentes epoques). Dans cette
seconde serie, on remarquera le manque d’expression
(qui est une preuve d’anciennete), puis l’emploi
d’une carnation rouge brique intense et de rehauts
blancs. Le blanc des yeux y est accuse avec beau-
coup de durete, et les cheveux forment comme des
bourrelets.“
Au XIIIe siecle, le pape Nicolas III fit peindre
une suite analogue dans la basilique du Vatican* 2).
Ces longues rangees de portraits n’etaient pas
nouvelles, il faut bien le constater, dans les
annales de I’art. A maintes reprises, les peintres
ou mosaTstes de la Rome imperiale les avaient
prodigues. Mais quelle difference d’inspiration!
Tandis que la grande mosaTque du musee du Latran
nous offre une galerie iconographique des plus
fameux belluaircs, les peintres chretiens de Rome
ou de Ravenne s’ingenient ä evoquer devant nous
les traits d’hommes ä caractere, parfois rüdes, mais
toujours fermes, genereux, prets ä vouer leur vie
ä la defense de la meilleure des causes, ou encore
de pieuses femmes, absorbant dans la foi et le
devouement tous leurs sentiments et toutes leurs
facultes.
Le recueil de Ciacconio (Bibliotheque Vaticane,
n°-5407, fol. 101; Bibliotheque Ambrosienne, 221
inf. c. 2) nous a conserve le dessin d’un portrait
de Saint Sylvestre jadis conserve ä la basilique du
Vatican. Tourne ä droite, de la gauche, il tient un
rouleau; sa droite est legerement levee; il porte
une tunique bleue et un manteau jaune brunätre.
Le nimbe est jaune.
Sur la mosaTque dont Innocent III avait fait
orner l’abside de la basilique Vaticane, Saint Syl-
vestre se montre dans le sens oppose, il tient ä la
1) Duchesne, le Liber p o n t i f i c a 1 i s, t. I, p. XXV-XXVI.
2) Duchesne, le Liber pontificalis, t. I, p. XXV.

main, non un rouleau, mais un parchemin deplie
portant une inscription.
On ne prendra pas en consideration la belle
mosaTque de Sainte Pudentienne, car plusieurs des
tetes ont ete manifestement refaites au XVIe ou
XVIIe siecle. Tel, ä droite l’apötre qui se frappe
la poitrine (tout ä fait dans le sentiment de la
Gene de Leonard de Vinci), tel celui qui se
montre de profil.
Rappelons qu’une discussion s’est engagee
au sujet des deux figures de femmes representees
dans cette belle composition. M. de Rossi y voyait
les portraits de Sainte Pudentienne et de Sainte
Praxede, M. Louis Lefort tout simplement la per-
sonnification de l’„Ecclesia ex gentibus“ et de
l’„Ecclesia ex circumcisione“, posant, la premiere,
une couronne sur la tete de Saint Paul, l’autre sur
la tete de Saint Pierre. M. Lefort s’appuyait sur
l’exemple de la mosaTque de Sainte Sabine, dont
nous allons parier dans un instant.
La discussion a moins d’interet depuis que
nous savons que la tete de la sainte de droite a
ete completement refaite.
Rien d’autre part, ne nous autorise ä consi-
derer comme des portraits les deux beiles figures
de la basilique de Sainte Sabine sur l’Aventin
(Ve siecle), l’eglise de la Circoncision, et I’eglise
de Gentils.
Au Ve siecle egalement appartenait le portrait
du pape Saint Simplicius (468—483), jadis conserve
dans la basilique romaine de Sainte Bibienne.
Le dessin de Ciaccomic, qui nous a conserve
son image, nous le montre debout, mitre, les mains
etendues, portant un manteau rouge et une tunique
grise (Bibliotheque du Vatican, n° 5407, Fol. 73).
A Milan, la petite basilique de Fausta, encastree
dans la basilique de Saint Ambroise, contient quel-
ques mosaTques du Ve siecle, toutes empreintes
de la grandeur et de l’energie propres ä I’art
chretien de cette epoque. Saint Protais se distingue
par sa physionomie virile, sa barbe et ses cheveux
blancs; Saint Ambroise par sa barbe noire courte
et ses cheveux noirs coupes ras. Saint Gervais
est imberbe; son visage juvenile est plein de reso-
lution. Parmi les autres saints, citons Felix, ä la
face carree, aux cheveux courts, ä la barbe foncee.
J’ouvre ici une parenthese pour rappeler que
les souverains barbares, ä leur tour s’emparerent
plus d’une fois de I’art du portrait pour consacrer
leur pouvoir.
Attila se fit peindre, dans un des palais de
Milan, assis sur un tröne, recevant des tributs que les
empereurs romains prosternes deposaientäsespieds.
Quant ä Theodoric, le grand roi des Goths,
il usa, dans une large mesure, du portrait officiel.
Le biographe des archeveques de Ravenne,
Agnelli, qui ecrivait vers 839, nous a laisse la de-
scription de deux portraits en mosaTques, se trou-
vant, l’un ä Pavie, l’autre dans la capitale meme
de l’Exarchat, et representant Theodoric.
Celui de Pavie contenait une Sorte de portrait
equestre, genre de representation dont aucune
mosaTque ne nous offre d’exemples, ä moins que
l’on n’admette que la peinture absidale de San
 
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