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Monatsberichte über Kunst und Kunstwissenschaft — 3.1903

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Müntz, Eugène: Le portrait dans l'antiquité chrétienne, 4
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https://doi.org/10.11588/diglit.47725#0111

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bles prouve combien l’artiste tenait ä reproduire
fidelement, ä individualiser, les traits du pontife.
Jean VII fit en outre ajouter son portrait aux
peintures executees par ses soins dans diverses
eglises de Rome, afin que l’on reconnüt bien la
part qu’il avait eu ä ces travaux1).
Nous voici arrives ä l’epoque de Charlemagne.
Dans l’ancienne mosaique de Sainte Susanne „inter
duas lauros“, Leon III (tonsure, la barbe courte),
debout sur le sol, porte des souliers ä courroies
rouges, une tunique rouge, un manteau bleu, un
pallium orne d’une croix rouge. Son nimbe rec-
tangulaire est vert, borde ä gauche de bleu. Le
bras gauche, sur lequel repose l’edifice, est cache,
la droite nue soutient cet edifice.
Charlemagne, egalement debout (moustache,
barbe assez courte), est beaucoup plus petit que
Leon III. Sa gauche nue est appuyee sur la
poitrine; sa droite etendue comme pour montrer
quelqu’un. Une sorte d’appendice surmonte sa
couronne; pour vetement, il a une tunique bleue
courte, une culotte jaunätre allant jusqu’aux genoux,
oü il y a une sorte de bande bleue, puis des bas
roses, des souliers noirs, un manteau jaunätre,
agremente d’une bordure jaune et bleu. Le dessin
ne me parait pas tres exact. Le nimbe bleu est
borde de chaque cöte de blanc2 i)).
A quelques annees de lä le pape Pascal I
(817—824) fit incruster son portrait dans trois
mosaiques: celles de Sainte Marie de la Navicelle,
de Sainte Praxede et de Sainte Cecile.
A Sainte Cecile, Pascal se reconnait ä sa ton-
sure, ä son nimbe bleu carre (bord interieur blanc,
exterieur noir), ainsi qu’ä l’eglise qu’il porte —
sans la toucher de ses mains — dans les plis de
son ample dalmatique. Son costume est com-
pMte par une tunique jaune aux plis rouges, et
par un pallium orne de deux croix, l’une devant,
l’autre derriere (et non de quatre, comme sur la
gravure de Ciampini). Le fondateur de l’eglise
est introduit dans l’auguste assemblee, par une
sainte au costume aussi riche qu’elegant (robe
jaune ä plis rouges, Collier de pierres precieuses,
etc.). Remarquons que cette sainte porte sa
couronne sur la tete, au lieu d’en faire hommage
au Christ, conformement ä l’usage, anomalie qui
vient sans doute de ce que la main droite
posee sur l’epaule de Pascal n’est pas libre. Les
traits indiquent une certaine maturite. J’avoue
que la recherche de son nom n’a pas laisse
que de m’embarrasser. Selon l’etiquette etablie,
c’est le titulaire d’une eglise qui sert d’introducteur
au pape qui a construit ou restaure cette eglise.
A Saint Laurent-hors-les-Murs, par exemple, Saint
Laurent presente le pape Pelage portant le modele
de la basilique qu’il ä fait elever. Saint Marc c’est
egalement le titulaire auquel le sanctuaire etait
primitivement consacre qui remplit le meine office
vis-ä-vis de Gregoire IV. A l’oratoire de Saint
Venance, le saint de ce nom se tient aupres du pape
Jean IV qui a commence la construction de cet edifice.
1) „Johannes VII fecit et imagines per diversas ecclesias: quas
quicumque nosse desiderat in eis vultuni depictum reperiet“ (Liber
Ponti f icalis, ed. Duchesne, t. I, pag. 385).
2) Reproduction ancienne ä la Vaticane, fonds latin, n° 5407, Fol. 96.

Ces portraits du IXe siede sont le dernier mot
de la barbarie. Les mosaistes ont perdu le secret
de la ressemblance physique, aussi bien que de
l’expression morale. Ils en sont reduits ä se
raccrocher ä quelques details accessoires pour
caracteriser les personnages: la couleur des cheveux,
le port ou l’absence de la barbe. Aussi les trois
portraits du pape Pascal Ier, conserves dans trois
basiliques de Rome, n’offrent ils entre eux aucune
analogie.
Nous prenons conge des basiliques romaines
avec celle de Saint Marc.
On y voit ä l’extremite gauche comme il est
de regle1), le fondateur de l’eglise
SCISSI/AUS DN
GREGORII FF
Il est place, de meine que ses compagnons sur
un socle, qui a paru fort inusite, et avec raison,
ä quelques archeologues. Son visage, d’un ovale
allonge, est rase, ä l’exception de la levre superieure
que recouvre une moustache peu epaisse; l’ex-
pression en est douce et timide, eile manque d’indi-
vidualite. Une tunique blanche, rayee de rouge,
une chasuble jaune, aux plis rouges, l’une devant,
l’autre derriere ainsi qu’une large tonsure, caracteri-
sent le chef des fideles. C’est dans les plis fort
amples de sa chasuble qu’il porte le modele de
l’edifice qu’il a restaure et embelli.
Vers le milieu du IXe siede, les portraits font
irruption dans les etoffes brochees ou brodees.
Saint Leon IV (847—855) fit executer une etoffe
de „chrysoclavo“ contenant la Resurrection du
Christ, les portraits des quatre saints couronnes
et le sien propre. (Liber Pontificalis § XIV.)
Dans d’autres tissus on voyait Leon IV aux pieds
de Sainte Agathe, ou ä cöte de Quatre Saints cou-
ronnes (XXI—XXII).
Sur deux autres etoffes Leon IV etait repre-
sente offrant la eite qu’il avait construite (§ XCV)
cf. § LVI, LVII.
Son portrait se trouvait egalement sur un
ouvrage d’orfevrerie, dont il fit hommage ä la
basilique du Vatican et sur un autre ouvrage ana-
logue, en compagnie de celui de l’empereur Lothaire
(§ XXXIII.)
D’apres Francisque Michel, toutes ces represen-
tations pouvaient fort bien avoir ete executees au
metier par des ouvriers grecs; mais il est douteux
que le portrait de Leon IV, qui se trouve repro-
duit si souvent sur des ornements donnes par lui
ä diverses eglises de Rome, comme le nom de ce
pontife trace sur plusieurs d’entre eux, et l’inscrip-
tion latine qui se lisait sur un vetement d’autel
donne ä la fin du VIIIe siede par Leon III, fussent
autre chose qu’un ouvrage de broderie execute
non en Orient, mais en Occident. On en faisait
frequemment de semblables, meine ä des epoques
plus reculees, oü les eveques avaient aussi l’habi-
tude de faire representer, sur des ornements
d’eglise, leur portrait, du moins celui de leurs
predecesseurs.
i) Basiliques de SS. Cosme et Damien, de Saint Laurent-hors-les
Murs, de Saint Venance, de Sainte Praxede, de Sainte Cecile etc. etc.
 
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