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Monatsberichte über Kunstwissenschaft und Kunsthandel — 2.1902

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Nr. 11
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Lafond, Paul: Gregorio Fernandez
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https://doi.org/10.11588/diglit.47724#0614

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— 4a

non moins dure charge d’assister a l’'renterrement
des pauvres.

Les ouvrages attrıbues ä Gregorio Fernandez
sont encore aujourd’hui en trop grand nombre
pour qu’on puisse penser qu’ils soient tous sortis
de ses mains. Une vie humaine quelque longue,
Jaborieuse et occupee quelle ait ete&, neut pu y
suffire. Aussi n’allons nous passer en revue que
celles des ceuvres du sculpteur qui nous semblent
d’une authenticıt& a peu pres incontestable.

La plupart d’entre elles sont rest&es Aa Valla-
dolid. Les autres ne s’en sont gu&ere €Eloigndes et
furent modelees ou tailldes pour les edifices religieux
des Castilles, de ’Aragon, des Asturies ou du Pays
Basque. Une des raisons qui font que ces pro-
ductions ne se rencontrent que dans cette region
de PEspagne — la principale et peut-etre la seule
meme — C’est que l’artiste n’ayant jamais consenti
a s’Ecarter de son atelier du Campo Grande (tout
au plus fit-il un court sejour a Vitoria,) n’acceptait
que les commandes qu’il pouvait mener chez Iui
a bonne fin. II convient de dire aussi, que les
routes n’etaient alors ni commodes ni süres; les
diffieult&s et les {frais qu’auraient occasionne Ile
transport au loin. d’objets aussi delicats et en meme
temps aussi encombrants que des statues et des
bas-reliefs, ne permettaient de les livrer qu’a des
distances relativement faibles.

‚Gregorio Fernandez fut principalement occupe
a la decoration de ces retables si particuliers et si

speciaux Aa l’art iberique de la Renaissance, fastueux

et pompeux Edicules, parfois en pierre, le plus souvent
en bais peint et dore, a un, deux ou trois corps,
Eleves dans le chceeur des &glises et dans le fond
des chapelles auxquels ils servent d’autels.

Parmi les plus importants de ces ouvrages, il
laut mettre au premier rang le retable de l’&glise
des Carmes de Valladolid ol Gregorio Fernandez
iut enterre& comme on le verra plus loin et celui de
la chapelle des Augustins de Salamanque. Ils
n’existent plus ni l’un ni l’autre. Le premier re-
presentait, d’abord, en un grand bas-reliel, St-Simon
Stock recevant le scapulaire des mains de la Vierge;
puis, sur les deux cötes, les statues des Saints
Alexandrino et Gerosolintano ; enfin, au couronne-
ment, le Christ crucifig avec St-Jean l’Evangeliste
et la Madeleine. Sur les autels lat&raux on voyait
les statues de Ste-Therese, de Ste-Marie Madeleine
de Pazzis et celle de Notre-Dame du mont Carmel,
une des meilleures productions de lartiste. Le
second, fait de trois corps d’ordre dorique, ionique
et corinthien, avec chacun huit colonnes, offrait de
nombreux bas-reliefs et statues surmonte&s d’un
Calvaire.

:. Vient ensuite le retable du couvent des Ber-
nardines de Valladolid, connu- sous le nom de las
Huelgas, que le maitre &difia en 1616 comme en
temoigne une inscription qui'il avait place A sa base.
Dans ce monument ä deux «tages, d&core de huit
colonnes, V’artiste a place€ au milieu, un grand
bas-relief representant le Christ et St-Bernard;
dans les entre-colonnements, au premier corps, les
statues de St-Jean Baptiste et de St-Jean l’Evan-
geliste, au second, celles de deux saints appartenant

a Pordre des Cisteriens; et au-dessus, en guise de
couronnement, un Christ en croix.

En 1621 Gregorio Fernandez decore pour Ile
compte de la comtesse de Triviana le retable
principal et les collat&raux de l’&glise du monastere
des Franciscains de Vitoria sur lesquels il place:
les statues de Notre-Dame de la Conception, de
St-Jean Baptiste. et de St-Joseph. On veut
mais ä tort, que les deux statues en pierre de
St-Francois. et de St-Antoine qui ornent la facade
soient de Iui. En 1624, il sculpte le grand retable
de la paroisse St-Michel de cette meme ville, &rige
par l’architecte ornemaniste Juan Velazquez, dans
lequel il introduit les excellentes effigies du patron
du sanctuaire et de la Vierge. Ce retable fut paye
aux deux: collaborateurs 82,192 reales 22 maravedis;
on depensa en outre 49,309 reales 17 maravedis
pour la dorure et 2893 reales pour le piedestal en
marbre noir.

De 1626 ä 1629, c’est-A-dire pendant l’espace
de trois anndges, Gregorio Fernandez travaille au
grand retable et aux retables collat&raux du couvent
des Franciscaines de la petite ville d’Eibar, situde
dans le Pays Basque, dont les morceaux saillants sont
une Notre-Dame du Carmel occupant le milieu
de Pautel et une Ste-Theröese.

Entre temps, en 1627, il avait entrepris un
autre ouvrage fort important: le retable et les
stalles de.la chapelle des Franciscains de Notre-
Dame de Aranzazu, egalement dans le Pays Basque.
Mais, surcharge de commandes, il dut ceder
Ventreprise des stalles a Juan Garcia de Verastegui
de Cegoma, plutöt architecte-constructeur que
sculpteur. Gregorio Fernandez s’&tait cependant
reserve 1a stalle du pere gardien ainsı que la
decoration de la frise des sieges superieurs. Le
grand retable de Notre-Dame d’Aranzazu peut
compter au nombre des plus heureuses productions
de Fartiste. I montre, au centre, un St-Francois
colossal accompagne de statues de Saints et de
Saintes appartenant a la famille {ranciscaine, divers
bas-reliefs consacres A la vie de la Vierge et les
quatre Evangelistes; sur les retables collat&raux se
voient: sur celui de droite, St-Antoine de Padoue
et audessus, le Miracle de ”’h&retique et de la mule;
sur celui de gauche, St-Diego d’Alcala et audessus,
le Miracle du bras sortant de la tombe pour donner
un morceau de pain a un mendiaut. Enfin, dans
le cloitre du couvent, se trouve, toujours du maitre,
un tres impressionnant Christ au sepulcre.

Les commandes affluaient de tous cötes, sans
laisser a Gregorio Fernandez un instant de repit.
ll s’etait encore charge de l’&xecution du grand
retable de la cathedrale de Plasencia, auquel il
travaillait en 1628, comme il appert de la lettre d’un
secretaire du chapitre de cette metropole, charge
de presser l’artiste dans son travail qui, vu sa sante
chancelante et ses autres entreprises, n’avancait pas
aussi vite que les chanoines l’auraient desire.

Ce retable est une &norme construction en
bois ä trois corps, agrement&e de huit colonnes
d’ordre corinthien chacune. La base en est occupee
par des bas-reliefs consacre&s aux divers &pisodes
de la Passion surmonte&s d’autres bas-reliefs mon-
 
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