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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 3,1,1: Texte 1): Antiquités — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.5428#0241

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DE LA MER ROUGE. 2 à H

ies marchandises dévoient donc, en dernier lieu , être apportées à Mvos-Iiormos,
puisque c'est de là qu'elles partoient pour les Indes : or est-il possible de croire
que, depuis le règne de Ptolémée Philadefphc, les Égyptiens, les Grecs, les Ro-
mains, c'est-à-dire précisément les peuples les plus judicieux, les plus éclairés de
l'antiquité, aient persisté pendant dix siècles à porter sous le tropique, avec des
peines et des dépenses inouies, des marchandises qu'il falloit ensuite rapporter, de
manière ou d'autre, au nord de l'isthme, pour les embarquer en face de cette même
ville de Coptos d'où elles étoient parties! Trouveroit-on chez les peuples les plus
grossiers un seul exemple ou d'un caprice aussi durable, ou d'une pareille ineptie!

Mais peut être ne connoissoit-on pas de route plus courte. Je ne crois pas
qu'on insiste sur cette objection , quand on saura qu'il existe dans l'intérieur de
l'isthme six ou sept routes différentes, toutes fort commodes, et qui sont des em-
branchemens des grandes vallées ouvertes en face même de Coptos et d'Apolli-
nopolis (i). Peut-on d'ailleurs imputer aux Egyptiens une telle ignorance de leur
pays, à eux qui l'ont connu et mesuré avec tant d'exactitude! Bien antérieurement
à Ptolémée Philadelphe, l'intérieur de l'isthme de Coptos étoit très-connu, et les
Égyptiens y avoient déjà exploité, pour leurs monumens, certaines roches parti-
culières à ces lieux (2). Peut-on attribuer aussi une telle ignorance aux Arabes, qui
errent continuellement dans ces déserts et en connoissent jusqu'aux moindres
détours! Cependant, dès le temps d'Auguste, Coptos étoit une ville commune
aux Égyptiens et aux Arabes ; et Strabon, qui nous apprend ce fait, dit encore
quelque chose de plus positif: c'est que les caravanes se rendoient quelquefois
directement à Myos-hormos (3). Il nous reste à voir si quelqu'une des routes de
i'isthme n'offre point de vestiges d'antiquité.

CHAPITRE VIII.

Examen des autorités des Anciens en faveur de la position de Bérénice

sous le Tropique.

Qu el qu'imposa ntes que soient des preuves déduites à-Ia-fois de mesures
itinéraires et de déterminations astronomiques, quelqu'importance qu'on doive
en général leur accorder en matière de géographie comparée, elles sont sujettes
pourtant encore à couvrir de graves méprises. Aujourd'hui, des voyageurs, d'ha-
biles géographes, se trompent sur des positions astronomiques ou dans des évalua-
tions de distances; et une première erreur, quoique très-grossière, est souvent
répétée dans cent ouvrages avant d'avoir été rectifiée. Chez les anciens, bien
moins scrupuleux en pareille matière, ces erreurs étoient assez communes, et nous
allons en donner un exemple.

(1) On peut voir ce qui avoit donné lieu à cette opi- blocs ornés d'hiérogîyphes. Voye^ la Description rainé-
nion, dans la Description minéralogique de cette vallée, ralogique de la vallée de Cosseyr dans le 1." volume
1," volume d'Histoire naturelle, d'Histoire naturelle.

(2) Notamment celle q,iie les antiquaires nomment (3) Strab. Geogr. lib. XVII.
brèche universelle, dont on trouve encore aujourd'hui des
 
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