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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 3)

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Bonnin, A.: Salon de 1876: peinture
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Chronique française
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https://doi.org/10.11588/diglit.16691#0033

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22

L'ART.

préjudiciable qu'à messieurs les militaires, en donnant à entendre qu'ils se trouveraient privés de leur
terrain d'études et que c'est dans ce quadrilatère poudreux que les peintres vont, sous le soleil impla-
cable d'août, rafraîchir ou mieux réchauffer les souvenirs qu'ils nous servent de voyages problémati-
ques au delà de la Méditerranée. L'allégation est piquante, elle doit être fondée à l'égard de certaines
peintures d'Orient qui alimentent le commerce, mais elle n'a rien à atteindre dans les toiles que l'on
rencontre au Salon.

Je ne voudrais pas non plus faire la mauvaise plaisanterie de dire de M. Fromentin, un maître du
genre, qu'il me semble très-supérieur, comme écrivain, à ce qu'il est comme peintre, alors surtout que
le vote de l'Académie vient de lui donner à entendre le contraire; cependant je suis obligé de recon-
naître qu'il a souvent, très-souvent même, exposé des toiles préférables à celles de cette année : Le
Nil, Haute-Égypte (831) et Souvenir A'Esneh (832). On distingue certainement dans ces tableaux un
sentiment très-délicat de la nature et un choix heureux de ses moments poétiques, mais la couleur n'a
plus les raffinements spirituels qui donnaient un attrait si vif et un charme si personnel à ses œuvres
précédentes.

En revenant de ces pays du soleil, je passe par la Grèce, en compagnie de M. de Curzon qui a
reproduit les Ruines du temple de Jupiter près d'Athènes (543) et les Ruines du portique oriental des Pro-
pylées et du palais des ducs d'Athènes, vues du sommet de l'Acropole (544). L'œil se repose sur les lignes
pures de cette merveilleuse architecture encadrée par les courbes harmonieuses des horizons incom-
parables de l'Attique, qui devaient tenter le pinceau d'un artiste aussi épris du style. — De la Grèce on
arrive à Venise guidé par M. Mouchot qui a peint avec sa couleur si brillante, sa touche souple, franche
et précise, le Palais ducal ( 1514) et le Grand Canal (1515). On s'arrête également au tableau de
M. Amédée Rosier, la Lagune (1770), un nouveau venu qui a été très-justement distingué parle jury.
Enfin, après une station à Monaco, devant le Bord de la mer (1563) de M. Orry, l'on revient en France,
au milieu de cette vaillante école de paysage qui a puisé sa force et ses plus belles inspirations dans
l'amour du sol national.

A. Bonnin.

{La fin prochainement.)

FRANÇAISE

>

Ouvriers de la dernière heure, de M. Ch. Ronot, de Saint Jean le
précurseur, de M. L. Perrault, de Y Autopsie à F Hôtel-Dieu, de
M. Gervex, du Cadavre de César, de M. Rixens, des Anges
rebelles, de M. H. Eug. Delacroix, de Clytemnestre, de
M. Toudouze, du Chemin de Neslette, de M. Watelin, d'Adam
et Eve, de M. F. Pelez, etc. Citons encore MM. Ferrier, Morte-
mart-Boisse, Olivié, D. Rozier, Wencker, dans le nombre des
artistes heureux dont l'administration achète les ouvrages.

Les sculpteurs ont été mieux partagés que les peintres. On a
acheté, non pas toutes les meilleures œuvres, mais les œuvres de
presque tous les artistes qui se sont fait remarquer et qui méritent
qu'on vienne à leur secours. Cirons : l'Adolescence, deM. Albert-
Lefeuvre, la statue à laquelle l'Art a décerné le prix de Florence,
Persée et la Gorgone, de M. Marqueste, Eros, de M. Coutan,
Médée, de M. Cordonnier, Cet âge est sans pitié, de M. Hour-
solle, un Prisonnier de guerre, de M. Chrétien, Adonis expirant,
de M. Paris, le Masque, de M. Christophe, la Statue de Pygma-
lion, de M. Aubé, Mercure, de M. J. Tournoux, un Charmeur,
de M. F. Ferru, Conteur arabe, de M. Ponsin-Andary, Ossian,
de M. H. Allouard. _

La direction des Beaux-Arts de la Ville s'est montrée moins
généreuse, quoiqu'elle puisse disposer d'un budget plus fort.
Elle n'a dépensé guère plus de vingt mille francs à l'acquisition

CHRONIQUE

"&0<V3osl E ^Llry de-l'École des Beaux-Arts a rendu son ju-
gement sur le concours annuel de perspective des

peintres, dont M. Chevillard est le professeur.

Le jury a décerné les récompenses suivantes :
3 médailles, à MM.Lacaille, élève de M. Lehmann,
Richard et Marty, élèves de M. Cabanel.

Deux mentions ont été accordées à MM. de Tarade, élève de
M. Cabanel; Flandrin, élève deM. Lehmann.

— Le catalogue des antiquités judaïques du Louvre est sous
presse et sera publié dans très-peu de temps. C'est le premier
catalogue de ce genre qu'on ait fait.

— On réorganise en ce moment la parcie du musée du Louvre
qui contient les antiquités de l'Assyrie, de la Phénicie, de l'île de
Chypre ec de l'Asie Mineure. Il doit y entrer un certain nombre
de monuments rapportés de Phénicie par M. Ernest Renan et
qu'on avait jusqu'à présent laissés en magasin.

— Le Ministère des Beaux-Arts et la Ville de Paris viennent
de faire leurs acquisitions annuelles parmi les œuvres du Salon.
La direction des Beaux-Arts a acheté la plupart des sculptures
ou tableaux qui ont obtenu des récompenses. Dansia peinture,
elle a faic choix de Locuste, de M. Sylvestre, de la GrandJ-
mere, de M. Emile Renard, de Mohammed II, le 2,9 mai 1453,
de M. Benjamin Constant, d'un Paysage, de M. L. Herpin, des
 
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