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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 3)

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Chronique française
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Chronique étrangère
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CHRONIQUE ÉTRANGÈRE. i3

des quatre œuvres de sculpture dont voici les titres : un Terme, de
M. Guillaume, le Gain, statue marbre de M. Caillé, le Char-
meur, de M. de La Vingtrie, le Joueur de billes, de M. Le-
noir.

On pourra bientôt voir ces œuvres à l'Ecole des Beaux-Arts.
La Ville va exposer en effet comme elle a pris l'habitude de -le
faire chaque année, ses acquisitions ainsi que ses commandes
annuelles. C'est le 10 juillet que le public sera admis à l'École
des Beaux-Arts à voir cette exposition. Cette année, par une ini-
tiative heureuse, on ajoutera à cette exhibition certaines œuvres
qui restent plus ou moins invisibles dans des églises. On verra
par exemple les deux ex-voto de Saint-Étienne du Mont qui
étaient autrefois à l'abbaye Sainte-Geneviève : l'un est de Lar-
gillière. On verra en outre un tableau de Lemoine, destiné à la
chapelle Saint-Sulpice et qui en ce moment est restauré par les
frères Maillot.

— Nous parlions dans notre dernière Chronique d'une statue
qu'on allait élever à Philippe-Auguste. C'était une idée fixe du
préfet de la Seine, animé d'une insurmontable sympathie pour le
vainqueur de Bouvines; il était parvenu à la faire accepter par le
Conseil des Beaux-Arts et, après avoir longtemps cherché, avait
imaginé de placer cette statue équestre sur la place demi-circulaire
du pont de l'Aima. Les plans étaient faits, tout était commandé
à Jacquemart, qui devait exécuter la chose moyennant
100,000 francs, quand brusquement le préfet de la Seine fit
savoir qu'il avait renoncé à son projet.

— Du ier mai, jour de l'ouverture du Salon, au 20 juin
inclusivement, on a compté 198,736 entrées payantes ; 64,706
catalogues ont été vendus.

L'année dernière, le nombre des entrées payantes n'avait été
que de 135,070, et celui des catalogues vendus de 51,509 seule-
ment.

Soit une augmentation pour la présente année de ^ç),666 visi-
teurs payants et 13,197 catalogues.

— En lisant les journaux, nous avons découvert cette semaine
une nouvelle espèce de critiques d'art. Nous connaissions les
critiques moraux, ceux qui, en jugeant les œuvres du Salon n'ont
de louanges que pour les peintures utiles à l'instruction de la
jeunesse; nous connaissions aussi les critiques progressistes, ceux
qui n'ont de sourires que pour les toiles de M. Manet ou de M. Monet,
les critiques religieux, qui, comme à Y Union par exemple, ne con-
sentent à apprécier que les peintures orthodoxes et couvrent de

leurs dédains les tableaux de M. Vibert; il y a encore les critiques
républicains, légitimistes, orléanistes, qui ont des théories et des
admirations toutes particulières, les critiques à idées fixes, les
critiques sans idées, les critiques assermentés et les critiques de
rencontre, les critiques amis des dames, les critiques- chauvins
qui ne se plaisent qu'en face du sang et de la fumée, et les criti-
ques paisibles qui ne sauraient regarder que les pommiers en
fleurs ou les forêts ombreuses abritant des naïades poursuivies
par des satyres ; il y a enfin les critiques descriptifs, anecdoti-
ques, toute une variété de jeunes gens de lettres, comme disait
Eugène Delacroix, qui écrivent sous la dictée des peintres ou des
sculpteurs et distribuent à droite et à gauche des couronnes qui
leur coûtent peu de choses.

L'espèce nouvelle que nous avons trouvée n'appartient à
aucune de ces catégories ; aussi sommes-nous très-embarrassé
pour lui donner un nom. C'est dans un journal quotidien que nous
en avons découvert le premier échantillon. Peut-être le lecteur,
plus ingénieux que nous, baptisera-t-il aisément le susdit critique
d'art, en ayant sous les yeux un spécimen du genre adopté.

L'écrivain en cause nous parle des artistes méconnus et en
première ligne il place... qui donc ? M. Chevandier de Valdrôme,
frère de l'ancien Ministre de l'Intérieur! « M. de Valdrôme, dit-
il, qui a été à différentes époques récompensé par le jury, peut
être considéré comme un des grands paysagistes de notre époque (!)
Il a exposé cette année un tableau de premier ordre, une œuvre
de maître remarquable à tous les points, et l'on a peine à com-
prendre qu'il n'en ait été fait mention dans aucun compte
rendu. «

Pourquoi donc tant de rigueur ) Oh! mon Dieu, uniquement
parce qu'au lieu de porter un nom bourgeois, M. Chevandier de
Valdrôme a une particule à son nom, ce qui prouve qu'en
France on ne sait pas rendre justice aux artistes gens du
monde. Telle est la morale de l'écrivain journaliste.

On pourrait peut-être lui répliquer que le public ne semble
pas être si injuste qu'il le dit pour les gens du monde et que,
pas plus M,n0 la duchesse Colonna de Castiglione (Marcello) que
Mn,e Nathaniel de Rothschild ne voient leur talent méconnu par
lui. Le mérite porte en soi sa noblesse.

Nous ferons mieux de ne rien répondre. Qu'en pensez-vous?
On n'est jamais sûr de convaincre, et puis je soupçonne véhé-
mentement notre journaliste d'avoir en fait d'art des opinions...
trop politiques.

CHRONIQUE ÉTRANGÈRE

Angleterre. — M. George Landseer expose à Londres une
collection de dessins et esquisses, paysages, scènes de mœurs,
figures, études d'animaux, qui résume quatorze années de voyages
et de travaux à travers les Indes anglaises. Fils du célèbre gra-
veur Thomas Landseer, M. George Landseer était sur le point
de se faire en Angleterre une certaine situation comme peintre,
lorsqu'il partit en 1859 pour les Indes, d'où il ne revint qu'en
1874. C'est principalement dans l'Inde centrale et dans les
régions qui s'étendent entre Bombay et Cachemire qu'il a
séjourné et travaillé. Il n'a point passé à Cachemire moins de
huit étés, hivernant tour à tour dans différents États indiens.
Les qualités prédominantes de ses paysages, d'après MAcademy,
sont un sens très-fin de l'espace qui se manifeste sans artifice,
sans recherche de l'effet, avec beaucoup de justesse et de
charme; la clarté de l'atmosphère, sans abus de ces crudités
bleues et de ces tons sauvages qui, pour certains peintres, sont
caractéristiques du ciel indien, et en général la pureté du goût
et la sincérité de l'impression. Le paysage domine dans cette
collection, et dans le paysage, l'aquarelle très-supérieure, tou-
jours'd'après A'Academy. aux peintures à l'huile. La collection
de M. Landseer n'a aucun rapport avec le voyage du prince de
Galles, qui fait en revanche le principal attrait d'une autre

exhibition londonienne, celle des « esquisses de la vie à Bombay
et dans le Bengale » prises par M. William Tayler pendant le
voyage du prince. L'Academy assure que ces esquisses intéres-
sent moins la critique que le « loyalisme » proverbial des
Anglais.

— Le Printing Times and Lithographer annonce que le
« Liverpool Arts Club » organise pour le mois d'octobre pro-
chain une exposition de manuscrits enluminés et d'anciens livres
à gravures.

— Le Comité du monument de Byron a pris les résolutions
suivantes :

« i° Le monument sera érigé à Londres, dans Green Park,
en face de Piccadilly Terrace ;

« 2° Les artistes de tous les pays d'Europe et d'Amérique
sont invités à prendre part au concours ;

« 30 Le monument doit consister en une statue colossale de
lord Byron, sur un piédestal ;

« 40 La statue sera en marbre de Sicile, en marbre penté-
lique ou en bronze ;

• 50 Les esquisses, de la grandeur du quart de l'œuvre défi-
nitive, doivent être envoyées franco à Londres, avant le 1" oc-
tobre 1876;
 
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